Des contrôles thermiques sur le Tour de France 2016 ?
Les soupçons existaient depuis quelques années déjà, et cette année, un premier cas avéré de dopage mécanique a été constaté et révélé par la plus haute instance du cyclisme mondial. "L’Union Cycliste Internationale (UCI) confirme qu’en vertu du Règlement UCI relatif à la fraude technologique une bicyclette a été conservée pour de plus amples examens suite aux contrôles effectués après l’épreuve Femmes moins de 23 ans des Championnats du Monde Cyclo-cross UCI 2016 », expliquait ainsi un communiqué du 30 janvier dernier. La Belge Femke Van den Driessche venait d’être prise la main dans le sac, lors du championnat du monde espoir de cyclo-cross à Heusden-Zolder. Objet du litige, un petit moteur électrique dont les câbles passaient par le cadre était bel et bien dissimulé dans le vélo de la jeune coureuse.
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Un article ajouté au règlement de l'UCI
Le président de l’UCI Brian Cookson s’était empressé de rappeler à tous les cyclistes professionnels (ou non) que la lutte contre cette nouvelle forme de dopage était engagée. « Qui que vous soyez, quel que soit le niveau dans lequel vous concourrez, si vous avez l'intention de tricher de cette manière, nous avons désormais les moyens de vous attraper et vous serez sanctionnés », avait-il lancé. Et si l’UCI n’avait étonnement pas encore pensé à le stipuler dans ses règlements, l’article 1.3.010 le mentionne à présent noir sur blanc. "La propulsion de la bicyclette est assurée uniquement par les jambes (chaîne musculaire inférieure) dans un mouvement circulaire à l’aide d’un pédalier sans assistance électrique ou autre. Il est interdit d’ajouter un système mécanique ou électrique servant d’assistance au coureur. L’utilisation de groupe électrique pour le changement de vitesse uniquement est autorisée pour autant que leur mise en place sur la bicyclette ne contrevienne à aucune règle."
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Un nouveau système électro-magnétique
Si les instances ont subitement édité ce nouveau règlement, c’est bien parce que les rumeurs et diverses vidéos troublantes montrant notamment des grands noms du cyclisme mondial se multipliaient. Des accélérations fulgurantes de Fabian Cancellara sur le Tour des Flandres ou le Paris-Roubaix 2010 à la roue inarrêtable de Ryder Hesjedal sur la Vuelta 2014, les soupçons n’ont jamais été totalement effacés, bien au contraire. Mais si le moteur dans le cadre n’est plus d’actualité, car trop lourd et détectable par une caméra thermique, c’est désormais un nouveau système de triche qui a fait son apparition. Selon les infos de notre confrère de Stade 2 Thierry Vildary, les tricheurs ont opté pour un système électro-magnétique dans les roues arrières en carbone avec une commande via le cardio-fréquencemètre du coureur ou une montre. Le coût avoisinerait les 200.000 euros mais apporterait un gain de 20 à 80 watts ! Quelques contrôles de l’UCI s’effectuent ça et là, comme ce fut le cas en février dernier sur la Méditerranéenne, où la totalité des cadres et roues des équipes participantes ont été scannés au laser. Rien n’avait d’ailleurs été détecté. "Pour le moment, les contrôles sont aléatoires mais nous ambitionnons de les systématiser à toutes les courses et dans toutes les disciplines, avait alors annoncé Brian Cookson.
A court terme, il faut par exemple que tous les vélos des médaillés soient contrôlés".
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