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Cyclisme : Marion Sicot "abattue" après la décision du Conseil d'Etat d'alourdir sa suspension pour dopage à quatre ans

La plus haute juridiction administrative a rendu sa décision, mardi, après le recours de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP - Maël Russeau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marion Sicot lors de la Route de France, le 9 août 2016 à Saint-Benoît-sur-Loire. (ERIC MALOT / MAXPPP)

C'est ce qu'elle redoutait le plus. Mardi 22 mars, Marion Sicot a vu sa suspension passer de deux à quatre ans après le jugement du Conseil d'Etat. Contrôlée positive à l'EPO en marge des championnats de France en 2019, la cycliste avait nié les faits avant de passer aux aveux sur Stade 2, le 8 mars 2020. Elle ne pourra donc pas reprendre le départ d'une course d'ici mars 2024, elle aura alors 31 ans. 

La commission des sanctions de l'AFLD avait pourtant décidé, en première instance, de la suspendre seulement deux ans estimant qu'elle avait des circonstances atténuantes. La cycliste avait affirmé avoir pris de l'EPO dans l'espoir de regagner la confiance de son manager qu'elle accuse de harcèlement moral et sexuel. Une plainte a été déposée en ce sens auprès du parquet de Montargis. Elle explique notamment avoir été écartée après avoir refusé de continuer à envoyer des photos en sous-vêtements à Marc Bracke, son manager.

Pas de circonstances atténuantes aux yeux du Conseil d'Etat

Une argumentation que le Conseil d'Etat a balayé. "Si des circonstances particulières peuvent être prises en compte, encore faut-il que le lien entre ces circonstances et la pratique dopante soit établi : le Conseil d'Etat a jugé que ce n'était pas le cas dans cette affaire" a réagi l'AFLD qui avait demandé la suspension maximale possible pour Marion Sicot. 

"La suspension d'une durée de quatre ans correspond à celle normalement prévue par le Code mondial antidopage et le code du sport pour tout sportif ayant recouru intentionnellement à une administration d'EPO", poursuit l'agence de lutte antidopage.

"Je ne comprends pas"

"Je n'ai pas les mots. 'Abattue' ce n'est pas assez fort. Je ne comprends pas. J'avais payé. J'avais donné tous les détails, sur le harcèlement, sur ma prise de produit. Deux ans, je trouvais ça juste, car, c'est vrai, j'ai fauté" a, de son côté, confié Marion Sicot à l'AFP.

Cette décision, qui n'est pas attaquable, clôt judiciairement l'affaire de dopage qui durait devant les différentes instances depuis deux ans et demi. Marion Sicot, qui a écrit un livre pour témoigner, reste engagée dans la procédure à l'encontre de Marc Bracke. Ce dernier a d'ailleurs été suspendu trois ans par l'Union cycliste internationale et a vu une procédure s'ouvrir à son encontre pour harcèlement après des révélations d'autres coureuses.

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