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Christian Prudhomme: "un Tour de France scindé en deux"

Alors que le Grand départ du Tour de France débute ce samedi, Christian Prudhomme décrit une 102e édition "scindée en deux parties distinctes", avec dix jours de plaine, puis une dernière partie consacrée à la montagne. En véritable passionné de la "petite reine", le patron de la Grande Boucle s'attend à un engouement particulier, du départ d'Utrecht à l'arrivée aux Champs-Elysées, précédée d'un inédit final alpin à l'Alpe d'Huez, qu'il espère décisif.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Comment décrire cette 102e édition du Tour de France ?
Christian Prudhomme: "C'est un Tour de France scindé en deux parties distinctes, avec d'abord la partie plaine, au Nord des Pays-Bas jusqu'à la Bretagne. Il n'y a pas plus de montagne que d'habitude, en revanche elle est bien plus concentrée, c'est sûr et certain. Puisque l'on est dix jours en plaine, on doit utiliser tout ce qui est possible pour que cette course reste palpitante. On ouvre avec un chrono, puis il y en aura un autre par équipes. Nous aurons alors rapidement les pavés pour la deuxième année consécutive, et des arrivées en bosses significatives: le Mur de Huy en Belgique, et le Mur de Bretagne, qui sont quasiment les deux pitons les plus célèbres du monde du cyclisme avec le Mur de Grammont. Et enfin, une inconnue avec le vent qui apporte de l'incertitude, avec pour la première fois dans l'histoire du Tour de France, une arrivée sur une digue géante, en Zélande, dès le deuxième jour. Attendez –vous à voir par la suite une étape assurément esthétique, avec des falaises magnifiques, et qui dit mer, dit a priori vent. C'est notre espoir en tout cas pour les fameuses bordures que l'on adore, et que certains coureurs apprécient moins.

Et nous aurons donc une fin de Tour consacrée à la montagne …
C.P.: Oui, cette deuxième partie du Tour, se disputera des Pyrénées quasiment jusqu'aux Champs-Elysées. Il s'agira d'une succession de montagnes, des arrivées inédites comme à la Pierre Saint-Martin, des arrivés classiques avec le Plateau de Beille. Il y aura bien sûr un hommage à Bernard Thévenet et à sa victoire il y a 40 ans, lorsqu'il avait devancé le champion des champions Eddy Merckx, avec donc une arrivée à Pra Loup. Et pour la première fois dans l'histoire du Tour, l'Alpe d'Huez -là où on espère que tout se jouera- se disputera à la veille de l'arrivée.

Ce tracé s'est-il imposé comme une évidence ?
C.P.: Il y avait une volonté d'aller en Bretagne dès lors que l'on avait choisi de partir d'Utrecht. On avait par conséquent quasiment les dix premiers jours tracés. Après le succès phénoménal du Yorkshire l'an dernier, il y aura une incroyable ferveur aux Pays-Bas, puis la Belgique avec le Mur de Huy, le Nord qui adore le vélo avec les pavés, la Normandie avec les falaises, puis la Bretagne, fille aînée du cyclisme.

Est-ce que l'on construit un tracé du Tour en se disant qu'il peut convenir à tel ou tel coureur ?
C.P.:
Contrairement à ce que l'on imagine, et à ce que j'imaginais moi aussi quand j'étais journaliste, on ne peut pas faire un tracé pour tel ou tel coureur. On peut le faire pour un type de coureur, bien sûr, mais là il se trouve que si la montagne est aussi concentrée cette année, c'est parce que d'une part on célèbre les 40 ans du maillot à pois, et aussi parce que les meilleurs coureurs d'aujourd'hui sont tous d'excellents grimpeurs, donc on va voir ce que ça donne. Que serait le Tour de France sans la montagne ? Le Tour a bien été créé en 1903, mais avec les Pyrénées en 1910, cela a donné une légende, et puis 1911 le Galibier… Cette année, avec la qualité du plateau, cela va donner d'excellentes passes d'armes. Et il y a toujours une surprise sur le Tour de France, donc on verra bien qui sortira du chapeau.
 

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