La France, reine de la piste à Saint-Quentin
Cinq titres sur dix-neuf possibles, sept médailles en tout et des places d’honneur pleines de promesses : la France a passé avec mention ses Championnats du monde de cyclisme sur piste, organisés dans le vélodrome flambant neuf de Saint-Quentin-en Yvelines. "Mieux, ce sera indécent, a même souri le directeur technique national du cyclisme, Vincent Jacquet. Les deux enseignements à tirer de ces Mondiaux, ce sont les titres, bien sûr, mais aussi l’état d’esprit qu’on est en train de retrouver. Cette équipe de France va au combat, ensemble, pour aller chercher les plus belles des médailles".
Pervis au mental
Dans le clan tricolore, deux hommes illustrent cette renaissance : Grégory Baugé et François Pervis. Le premier, qui n’avait plus disputé le tournoi individuel depuis 2012, a réalisé un incroyable retour en décrochant à 30 ans un quatrième titre de champion du monde de la vitesse – cinq si l’on compte le triomphe de 2011, qui lui avait été retiré pour manquements aux règles antidopage. "Je sais que j'en ai gagné quatre avant 2015, tout le monde le sait, tous les coureurs le savent", s’est toutefois défendu le Guadeloupéen après avoir survolé la finale de la vitesse, la plus prestigieuse des compétitions sur piste.
Pervis, triple champion du monde en titre, repart lui avec deux nouvelles couronnes mondiales (le keirin et le kilomètre)… alors que, de l’aveu de Laurent Gané, manager de l’équipe de France, "il était à deux doigts de ne pas se présenter (à Saint-Quentin)" il y a deux semaines encore. Mentalement, le Mayennais est allé puiser très loin dans ses ressources pour ressortir des Mondiaux avec le même statut que l’an passé, celui du meilleur pistard au monde. "J’ai eu des problèmes qui m’ont fait énormément douter cet hiver. Quand j’ai dit au DTN il y a quinze jours que je n’étais pas prêt, ils se sont vraiment affolés. Alors, revenir dans ces conditions, gagner deux titres, c'est très fort émotionnellement".
"Ce que je veux, ce sont les Jeux"
Le sacre du duo Bryan Coquard - Morgan Kneisky, les prometteuses médailles de bronze de Julien Morice sur la poursuite et de Quentin Lafargue sur la vitesse, mais aussi l’affluence du vélodrome de Saint-Quentin sont autant de raisons supplémentaires d’être optimistes à moins d’un an et demi des JO de Rio. Largement dominateurs à Londres en 2012 (sept titres sur dix !), les Britanniques n’ont rien remporté. Dans les Yvelines, la France a devancé au tableau des médailles l’Australie (quatre titres) et l’Allemagne (trois titres). Seul point noir du bilan tricolore : l’absence de médailles chez les dames. Seule Elize Delzenne, 4e de la course aux points, s’est rapprochée du podium (Sandie Clair, Virginie Cueff et Olivia Montauban ont toutes pris la 6e place de leur spécialité).
Dans l’ensemble, la piste française semble déjà tournée vers les prochaines olympiades. "Ce que je veux, ce sont les Jeux", répétait Baugé après son nouveau titre, dimanche soir. "Je n’ai aucune crainte pour les JO", renchérissait Pervis. Leur entraîneur, Gané, se montrait plus ambitieux encore : "Pour ces Championnats, on a exploré des pistes de travail. Pour les Jeux, on ira plus loin". Ça promet.
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