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Blel Kadri, un diamant à polir

Selon son directeur sportif Vincent Lavenu, qui ne tarit pas d’éloges sur lui, Blel Kadri possède un potentiel certain qui doit lui permettre de devenir bientôt l’un des meilleurs coureurs français. Discret mais conscient de son talent, le puncheur formé à Albi, ville d’arrivée de la 7e étape, poursuit son apprentissage du haut niveau en espérant un coup gagnant.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Blel Kadri s’affirme de plus en plus comme l’un des coureurs tricolores les plus prometteurs de sa génération. A 26 ans, le natif de Bordeaux confirme année après année les espoirs placés en lui grâce à un abatage impressionnant. « C’est un garçon clairvoyant, puissant, généreux, malin », explique Vincent Lavenu. « Il est polyvalent, capable de passer les cols comme d’être rapide au sprint. C’est un attaquant ». Et de poursuivre les compliments : « Avec la maturité, il doit devenir l’un des très très bons coureurs français. Il a tout le potentiel pour ça. C’est l’un de mes coureurs qui a le plus de qualités. Il faut qu’il puisse les exploiter au fil du temps ».

Enfant de Toulouse

Sérieux, réfléchi, calme, le coureur d’AG2R-La Mondiale a mûri tranquillement dans le Sud-Ouest avant de découvrir le monde pro en 2009. « Je suis passé d’abord par le pôle espoir de Toulouse d’où je suis originaire », confie-t-il. « J’y ai passé mon bac et fait l’université. J’étais en Espoirs 1 et 2 à Blagnac avant de passer en Espoirs 3 et 4 au club d’Albi pendant deux ans sous les ordres de Didier Jeannel qui est maintenant chez AG2R ». « J’ai pratiqué les routes du coin assez souvent, assure-t-il à propos de l’étape du jour. « Elles sont assez étroites et ça va changer des étapes de plat.

« Pourquoi ne pas tenter de m’échapper ? On verra. En tous cas, j’ai carte blanche. Je suis un baroudeur puncheur », dit encore le jeune homme qui s’est montré dès l’étape Bastia-Ajaccio.
« On sait très bien qu’il faut partir de loin et jouer sur les écarts avec le peloton. C’est lui décide si l’échappée va au bout ou pas. Après, c’est à nous de jouer, de faire de la résistance dans le final voire d’attaquer en costaud », poursuit Blel Kadri de sa voix douce qui contraste avec un corps longiligne très sec.

Lavenu: "Il est trop gentil"

Pour sa troisième Grande Boucle consécutive (117e en 2011 puis 89e en 2012), il dit mieux gérer le stress inhérent à la compétition : « Le Tour de France me fait rêver mais j’appréhende moins qu’à mes débuts », avoue-t-il volontiers.

En fait, Vincent Lavenu ne lui connaît qu’un seul défaut : « Il est trop gentil », sourit le boss. « Il est déterminé mais trop généreux. Il se sacrifie toujours trop tôt pour l’équipe. Quelque part ça le rassure de pouvoir être rapidement au service de l’équipe. Ca lui enlève une pression naturelle ». Mais Lavenu retient surtout les qualités humaines de son protégé : « Ce n’est pas un extraverti mais il n’est pas timide, et parfois malicieux. C’est un garçon charmant et adorable ». Et un coureur ambitieux derrière la modestie apparente.

 

Vidéo: Kadri vise le maillot à pois sur la route d'Albi

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