18e étape : Hautacam pour un dernier sommet
Le parcours : deux apéritifs avant les plats de résistance
Quatre ascensions au programme ce jeudi. Deux pour s’échauffer et deux autres pour s’expliquer. Sur cette étape assez courte, les coureurs vont d’abord grimper les deux côtes de 3e catégorie, celle de Bénéjacq (2,6 km à 6,7%) puis celle de Loucrup (2 km à 7%). Un terrain propice aux échappées au long cours donc avant les deux gros morceaux de cette dernière étape dans les Pyrénées, deux cols hors catégorie, le Tourmalet (17,1 km à 7,3%) puis la montée finale vers Hautacam (13,6 km à 7,8%). Géant des Pyrénées, le Tourmalet est abordé par son versant de Sainte-Marie-de-Campan, le village entré dans l'histoire du Tour depuis qu'Eugène Christophe y répara lui-même sa fourche dans l'atelier du forgeron après avoir marché 14 kilomètres, le vélo sur le dos. Les 17,1 kilomètres (à 7,3 % de pente) mènent au sommet (Km 95,5), à l'altitude de 2115 mètres, où une stèle rappelle la mémoire de l'ex-directeur du Tour Jacques Goddet. La longue descente par Barèges, suivie de faux-plats dans la vallée, conduit au pied de Hautacam, une très dure ascension de 13,6 kilomètres à 7,8 %.
Vidéo : Thibaut Pinot découvre la dernière étape des Pyrénées
Le coureur à suivre : Alejandro Valverde
L'Espagnol Alejandro Valverde est toujours deuxième du général à l’entame de cette dernière étape de montagne qui s’annonce cruciale pour le podium. Le leader de la Movistar, qui court après une victoire d’étape depuis le début du Tour (3 à la Planche des Belles Filles, 2 à Chamrousse, 2 à Risoul), doit aussi protéger sa deuxième place. Celle-ci ne tient qu’à un fil. Menacée tour à tour par Romain Bardet, Thibaut Pinot ou encore Jean-Christophe Péraud, cette deuxième place reste le principal enjeu de cette fin de Tour. Pour l’instant, Valverde s’accroche à ces dizaines de secondes d’avance sur le trio français. L’Espagnol, dans les Pyrénées, le terrain de jeu préféré des Espagnols, soutenu par son équipe qui l’a bien aidé dans les moments difficiles qu’il a vécu dans la montée vers Saint-Lary, essaiera sûrement de faire coup double : s’offrir un succès de prestige et verrouiller pour de bon cette 2e place avant le contre-la-montre.
Le chiffre : 79
Avec deux ascensions de 3e catégorie et deux en hors catégorie, la dernière étape des Pyrénées sera aussi décisive dans l’obtention du maillot à pois. Il reste 79 points à distribuer. Assez pour que Joaquim Rodriguez reprenne ce maillot à Rafal Majka, actuel leader du classement de la montagne. Le Polonais de Tinkoff-Saxo après sa victoire au Pla d’Adet possède 149 points, soit 37 de plus que son rival espagnol. La lutte entre les deux hommes s’annonce acharnée au sommet du Tourmalet et d’Hautacam. A moins que Vincenzo Nibali, le maillot jaune, ne vienne régler tout le monde lui qui apprécie les arrivées en altitude. L’Italien est en embuscade à la deuxième place du classement avec 118 points.
L’histoire : Luc Leblanc
Cette année, le Tour de France fête les 20 ans de la première ascension d’Hautacam. En 1994, la Grande Boucle emprunte pour la première fois cette montée dans les Pyrénées et dans un brouillard total, c’est Luc Leblanc qui s’impose devant le maillot jaune, Miguel Indurain. Le Français l’emporte au sprint que l’Espagnol ne dispute pas. Le coureur de Festina s’offre alors sa première victoire sur le Tour de France, trois ans après avoir porté le maillot jaune. Il terminera au pied du podium à Paris derrière Indurain, le Letton Piotr Ugrumov et l’Italien Marco Pantani. Quelques semaines plus tard, Leblanc remportera le championnat du monde en Sicile.
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