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Coronavirus : comment les autres grands pays européens viennent en aide au sport ?

Alors qu'Emmanuel Macron a détaillé mardi son plan de soutien pour le monde du sport, avec une nouvelle enveloppe à destination des structures professionnelles et amateurs, nos voisins européens s'activent eux aussi. Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne... Tous ont d'ores et déjà pris des mesures d'urgence et établi des plans d'action plus ou moins détaillés. Tour d'horizon des grandes manoeuvres sur le Vieux Continent.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
  (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

Petit à petit, les mesures de soutien envers le sport se précisent en Europe. Dernières en date, celles formulées par le président de la République Emmanuel Macron, à destination du mouvement sportif français. Mardi après 2h30 de réunion en visio-conférence avec les différents acteurs, le chef de l'État a détaillé ses annonces ainsi que la nouvelle enveloppe budgétaire destinée au secteur.

• En France, Emmanuel Macron déploie une nouvelle enveloppe de 400 millions d'euros

110 millions d'euros vont être consacrés aux pertes billetterie des clubs professionnels, auxquels s'ajouteront 105 millions d'euros au titre des exonérations de charges. Un "pass sport" - d'un coût de 100 millions d'euros - sera créé en 2021 pour aider les jeunes à pratiquer une activité sportive. Pour soutenir les associations, le fonds d'urgence de 15 millions d'euros de l'Agence nationale du sport sera reconduit l'année prochaine tandis qu'un crédit de 20 millions d'euros supplémentaire sera accordé aux fédérations pour compenser les pertes de licences. 5 000 postes de service civique, sur les 80 0000 au total, seront réservés pour le sport. Le chômage partiel sera lui prolongé si nécessaire et un fonds d’aide de 34 millions d’euros viendra soutenir les associations qui fonctionnant sur le seul principe de bénévolat.

Au total, ce sont donc 400 millions d'euros qui vont être déployés en faveur du sport - en plus des dispositifs déjà existants. De quoi venir apaiser les inquiétudes, notamment celles de Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qui pointait depuis de longues semaines une situation très compliquée, notamment pour le monde amateur. "Il y a eu une écoute attentive, dans l'empathie, la manifestation d'une considération" nous expliquait-il ce mardi.

• Au Royaume-Uni, un plan global et plusieurs aides financières anticipées

Le gouvernement britannique a communiqué ce jeudi sur son plan de survie hivernale des sports ("Sports Winter Survival Package"), qui vise à soutenir les disciplines les plus touchées par les restrictions relatives au coronavirus. En tout, ce sont 335 millions d'euros qui vont être injectés à destination du rugby à XV, des courses de chevaux, du football féminin et aux niveaux inférieurs de la Ligue nationale. Le rugby à XIII, les sports automobiles, le tennis, le netball, le basket, le hockey sur glace, le badminton et les courses de lévriers sont également concernés.

Le Royaume-Uni avait déjà pris plusieurs mesures avant cela. En mai dernier, 18 millions d'euros avaient été débloqués pour venir en aide à la Rugby Football League (RFL), qui gère le rugby à XIII. En ce qui concerne le football, le projet "Big Picture", qui prévoyait une refonte en profondeur du football anglais et un plan de 250 millions de livres à destination des divisions inférieures financé par la Premier League (PL), a été rejeté à l'unanimité par les 20 clubs de l'élite mi-octobre. La semaine dernière, les clubs de League One et de League Two sont tout de même parvenus à négocier un versement de 56 millions d'euros de la part de la PL. En avril, l'organisme public Sport England avait annoncé la création d'un fonds d'urgence de 246 millions d'euros pour soutenir le secteur. 112 millions d'euros pour soutenir les centres de loisirs gérés par les conseils municipaux qui en ont le plus besoin avaient également été débloqués en octobre.

• En Espagne, subventions aux fédérations et budget du Conseil supérieur du sport en hausse

La semaine dernière, les postes budgétaires pour la culture et le sport ont été présentés dans le cadre du projet de loi sur les budgets généraux 2021 de l'État espagnol. Hors fonds européens, ceux-ci s'élèvent à 848 millions d'euros mais difficile d'estimer la part exclusivement consacrée au secteur sportif. 

En revanche le Conseil supérieur des sports (CSD), secrétariat d'État chargé de mettre en place la politique du gouvernement, a annoncé que son budget pour 2021 s'élèvera à 251,2 millions d'euros - "le plus élevé de ce siècle". Sa présidente Irene Lozano a expliqué qu'une augmentation de 7,5% des subventions sera accordée aux fédérations nationales, pour atteindre 90,3 millions d’euros en 2021. Le soutien financier envers le comité olympique (4,7 millions d'euros) et paralympique (1,9 million d'euros) va, lui, être multiplié par quatre. Enfin, 50 millions d'euros supplémentaires seront également mis sur la table pour relancer le secteur et préparer l'avenir à travers des programmes bien précis : digitalisation, transition écologique, internationalisation et dynamisation du sport féminin.

• En Allemagne, le gouvernement fédéral débloque 200 millions pour les clubs pros

"Coronahilfen Profisport", c'est le nom du programme de soutien créé par le gouvernement fédéral à destination du sport professionnel. Adopté par le Bundestag en juillet, celui-ci entend mettre à disposition 200 millions d'euros pour les clubs. Jusqu'à 800 000 euros par club pourront être remboursés pour compenser le manque à gagner au niveau billetterie, et ce pour la période allant du 1er avril au 31 décembre 2020. À noter que les équipes évoluant en première et deuxième division de football masculin ne peuvent pas postuler, alors que celles des trois plus hautes divisions de football féminin le peuvent.

Si le sport de haut niveau reste pour la majorité la compétence du gouvernement fédéral via le ministère de l'Intérieur, le sport amateur est à la charge des 16 États fédérés. Difficile dès lors de faire du cas par cas sur les plans de relance dans le secteur. Pour information, le financement annuel de tous les Länder en faveur du sport s'élevait en 2013 à environ 700 millions d'euros - probablement plus aujourd'hui.

• En Italie, le décret Ristori entend défendre le sport amateur

Publié au Journal officiel début novembre, le décret Ristori, porté par le gouvernement italien, vient compléter les aides déjà pré-existantes en faveur du sport. Dans un premier temps, il met en place un "fonds de soutien aux associations et aux clubs de sport amateur". Ce fonds, destiné à l'adoption de mesures de soutien pour ces associations qui ont cessé ou réduit leur activité suite aux mesures de suspension prises par l'État, sera doté de 50 millions d'euros pour l'année 2020.

Le décret prévoit également des dispositions en faveur des sportifs à hauteur de 124 millions d'euros, financées par la société Sport e Salute, en charge de la répartition des fonds publics. Parmi elles, une indemnité de 800 euros en faveur des travailleurs du sport est prévue pour le mois de novembre 2020. Les conditions pour en bénéficier sont les mêmes que pour les mois de mars, avril, mai ou juin - où la mesure avait déjà été mise en place : contrats, lettres de nomination, absence d'autres travaux salariés ou indépendants rémunérés etc.

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