Denis Masseglia, président du CNOSF : "Ce plan est la manifestation d'une nouvelle considération pour le sport"
"Il y a eu une écoute attentive, bienveillante, dans l'empathie, la manifestation d'une considération. On attendait aussi des résultats importants pour concrétiser cette écoute bienveillante." Denis Masseglia est un homme heureux. Heureux d'avoir enfin trouvé une écoute aux suppliques du monde du sport qu'il représente. Cela faisait plusieurs semaines que les acteurs du sport national tentaient d'alerter, de se faire entendre sur une situation de plus en plus préoccupante. Selon une étude du CNOSF auprès des clubs, la chute d'adhésion dans cette rentrée en mode Covid-19 atteignait les 26%. Le sport amateur est touché de plein fouet par l'arrêt de leurs activités.
Quant au secteur professionnel, il clamait tant qu'il pouvait l'impasse dans laquelle le huis clos le plongeait. Dans une année olympique, à quatre ans des Jeux olympiques de Paris, la situation devenait intenable.
Le retour des mineurs dans les clubs, l'une des mesures les plus importantes
"Il ne fallait pas qu'on ait une génération sacrifiée", relève Denis Masseglia. "Aujourd'hui, la vie des jeunes se résume à l'école et à la famille. Mais ces jeunes ont le droit de rêver. Il faut qu'ils vivent leur jeunesse. Et je ne suis pas sûr qu'à l'entrée ou à la sortie des collèges ou des lycées, ils soient beaucoup plus en sécurité que dans nos clubs."
L'argument, et d'autres aussi, ont fait mouche. Après 2h30 de réunion, les annonces sont tombées : une nouvelle enveloppe de 400 millions d'euros en direction du secteur du sport. "On avait quatre points importants à défendre : une reprise la plus rapide possible pour les mineurs, un passeport pour aider les familles à réinscrire leurs enfants, une aide aux fédérations en difficulté et une aide aux clubs en fonction de la baisse du nombre d'adhérents au cas par cas", rappelle le président du CNOSF. Quatre points, quatre accords du gouvernement, et une volonté de rouvrir les clubs aux mineurs dès le mois de décembre qui ravit Denis Masseglia, qui en faisait un axe majeur des discussions. Mais il a conscience que ce retour dans les clubs ne sera pas habituel : "Il faut accepter les contraintes liées à cette pandémie. On est prêt à le faire, à mettre en place des protocoles plus intransigeants." Et il insiste : "Il faut qu'on nous fasse confiance pour faire grandir ces jeunes." La confiance, la considération, les mots reviennent souvent, comme pour rappeler que la plaie des semaines passées est bien là.
"Le Chef de l'Etat a donné le signal d'une autre considération"
"Je formule le vœu que ce soit le point de départ d'une nouvelle relation", avance-t-il. "On ne demandait pas un ou deux milliards", ajoute-t-il perfidement, pour évoquer sans le dire que d'autres secteurs ont été bien plus choyés que le sport dans cette crise. "Il fallait qu'il y ait un signal du Chef de l'Etat. Comme lorsque nous sommes rentrés de Lima où Paris avait gagné l'organisation des JO 2024, le Président avait demandé une réorganisation du sport en France. Cela a été fait avec l'Agence nationale pour le sport (ANS). Là, c'est pareil. Il a donné le signal d'une autre considération. On ne pouvait pas rester avec ce sentiment de frustration." De l'argent, de l'écoute, le sport français a peut-être trouvé dans cette journée une source pour voir l'avenir de manière un peu plus positive.
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