Cissé en bleu, un long chemin de croix
Depuis sa première sélection en équipe de France le 18 mai 2002, Djibril Cissé a entretenu une histoire en dents de scie avec les Bleus. Pourtant, ce n'est jamais sa volonté de représenter son pays qui a été mise en cause. Mais le hasard a parfois, voire souvent, mal fait les choses pour l'ancien attaquant d'Auxerre. En 2002, il participe au Mondial, entre en cours de match lors des trois rencontres, mais n'inscrit pas de but et s'arrête en phases de poule. En 2004, un carton rouge en équipe de France Espoirs face au Portugal lui fait écoper de quatre matchs de suspension, le privant de l'Euro. Bis repetita en 2006 où c'est une fracture du tibia-péroné de la jambe droite qui l'écarte de la sélection avant le Mondial en Allemagne. En 2008, l'histoire se répète une fois de plus lorsqu'il est évincé du groupe à Tignes juste avant l'Euro en Suisse-Autriche. Mais Cissé s'est toujours battu pour revenir dans le groupe. Rarement le premier choix de Raymond Domenech à cette époque, derrière Thierry Henry ou Nicolas Anelka, il répond présent à chacune des sollicitations de l'équipe nationale.
Un aspect bad boy
Une abnégation qui a été récompensée en 2010, à l'heure où la motivation dans le groupe battait de l'aile. Même s'il a fait partie de ceux qui sont "restés dans le bus", Cissé a eu le mérite d'afficher de l'envie sur le terrain, au sein d'un groupe où tout allait mal. Car derrière son aspect bad boy irrévérencieux, suscité de prime abord par l'extravagance de ses coupes de cheveux, Cissé est un soldat modèle. Sur le terrain, il mouille le maillot et tente sa chance dès que possible. Avec une réussite certaine. Il n'y a qu'à voir ses moyennes de buts en club pour s'en convaincre (*). Selon les clubs, l'originaire d'Arles affiche le plus souvent un ratio de 1 but tous les 2 matchs. Si cette tendance est un peu à la baisse en équipe de France, il compte à ce jour 9 réalisations en 40 sélections.
Si on aurait pu croire son heure venue après les départs d'Henry et d'Anelka (pour les raisons que l'on connait), il n'en fut rien. Après le Mondial, il a fait le choix de partir en Grèce au Panathinaïkos. Isolé sur son île malgré ses 58 buts en deux saisons, il a vu la nouvelle génération (Benzema, Gameiro, Rémy, Hoarau, Gomis) lui passer devant, faute de jouer dans un championnat assez huppé. Une fois encore, il ne s'est pas résigné et a décidé de revenir en Europe, à la Lazio Rome, pour obtenir une meilleure visibilité auprès de Laurent Blanc. Un choix payant qui lui a permis de revenir dans le groupe avant d'affronter l'Albanie vendredi et la Bosnie-Herzégovine le mardi 11 octobre. "Je suis fier et heureux de défendre les couleurs de mon pays. Je tiens à remercier tous les supporters du Pana et de la Lazio, et tous mes fans pour leur soutien"a t-il précisé sur son compte Twitter. Certes, Cissé n'est pas dans les petits papiers de Laurent Blanc mais il ne s'en vexe pas. Son envie de briller en Bleus dépasse ce simple problème d'égo.
(*) Un buteur redoutable
Auxerre (1998-2004) : 90 buts en 169 matchs
Liverpool (2004-2006) : 24 buts en 79 matchs
Marseille (2006-2007) 15 buts en 27 matchs
Marseille (2007-2008) 22 buts en 53 matchs
Sunderland (2008-2009) 11 buts en 38 matchs
Panathinaïkos (2009-2011) 55 buts en 89 matchs
Lazio Rome (2011) 4 buts en 5 matchs
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.