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Ça s'est passé un 15 juillet 2018 : La France décroche la deuxième étoile

Après le 12 juillet 1998, le 15 juillet 2018 est une date à inscrire d'une pierre blanche dans l'histoire du sport français. Et pour cause : l'équipe de France de football remporte sa deuxième coupe du monde. Au terme d'une finale tendue, délicate, sous le climat orageux de Moscou, les hommes de Didier Deschamps s'imposent contre la Croatie (4-2).
Article rédigé par Paul Giffard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (FRANCK FIFE / AFP)

Jamais aussi peu de mots n'avaient procuré autant de bonheur. Champions du monde. Ou l'histoire de la conquête du titre suprême faite par des mômes. Avec une moyenne d'âge de 25,6 ans, l'équipe de France est parvenue à dompter le monde afin de soulever le trophée Jules Rimet pour la deuxième fois de son histoire. À l'heure de célébrer le vingtième anniversaire de la Coupe du monde 1998, les Bleus sont de nouveau liés pour l'éternité.

"Dans les mois, les années à venir, vous emprunterez sans doute des routes différentes, indique Didier Deschamps sous le coup de l'émotion. Mais vous serez liés à vie par rapport à cette coupe-là, les mecs. À partir de ce soir, vous n'êtes plus les mêmes et vous savez pourquoi ? : 'championnnnns du monde !'", lance "DD". En rejoignant Franz Beckenbauer et Mário Zagallo au palmarès des champions du monde en tant que joueur et sélectionneur, le patron des Bleus sait de quoi il parle. Mais on ne devient pas champion du monde uniquement en gagnant une finale.

Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne

C'est le récit d'une nation composée de surdoués dont la devise "un pour tous, tous pour un" fait écho aux plus belles épopées, parfois douloureuses, qu'à traverser l'équipe de France pendant tant d'années, de la Coupe du monde 58 à celle de 2018 en passant par l'Euro 84, le doublé Coupe du Monde 98 - Euro 2000, ou encore la finale 2006. Trouver la cohésion sur le terrain mais aussi en dehors, telle est l'équation que doit résoudre le sélectionneur. Avec un groupe qui vit bien et un système en 4-2-3-1, Deschamps a trouvé la bonne formule et les mots justes jusqu'à ce 15 juillet 2018. Comme il a su le répéter, "une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne".

Tout a basculé en six minutes

Dans une finale, comme dans une compétition, ce n'est pas toujours le jeu le plus flamboyant qui donne un vainqueur. Les Belges, battus en demi-finales, en savent quelque chose. La bande du capitaine Hugo Lloris parvient donc en finale où le dernier obstacle se nomme la Croatie. Et cette équipe a retenu les leçons du passé : dominer n'est pas gagné. Une première période manquée, désastreuse, calamiteuse, aurait pu être synonyme de défaillance mais l'équipe de France va trouver le chemin des filets à deux reprises.

Grâce à un but de Mario Mandzukic contre son camp (18e) et un pénalty transformé par Antoine Griezmann, pour le seul tir cadré du premier acte, après l'intervention de la VAR pendant de longues minutes afin de savoir si la main d'Ivan Perisic était volontaire ou non (38e). Une décision litigieuse mais qui soulage les Bleus dans une rencontre tendue alors que l'orage approche à grand pas. Entre temps, les coéquipiers de N'Golo Kanté - malade le jour de la finale - perdent des duels cruciaux dans leur propre surface de réparation, à l'origine de l'égalisation de Perisic (1-1, 28e). Dominés dans tous les compartiments du jeu, les défenseurs du Coq sont néanmoins devant à la pause. 

Timorés face à de valeureux croates, les Tricolores vont sortir leur arme secrète : les attaques éclaires. En seulement six petites minutes, le verrou de l'équipe au damier saute. Par l'intermédiaire de Paul Pogba d'abord sur une frappe du gauche, dont il est à l'origine de l'action en distillant une merveilleuse transversale à Kylian Mbappé (3-1, 59e), puis, sur la première montée de Lucas Hernandez qui se concrétise sur une réalisation de l'attaquant du Paris Saint-Germain (4-1, 65e). Le ciel vient de tomber sur la tête des hommes de Zlatko Dalić et on pense que la finale est déjà terminée.

La deuxième étoile sur le maillot

Tandis que les supporters français savourent dans les travées du stade Lujniki, Lloris, géant depuis le premier jour du tournoi, commet une grossière erreur devant l'attaquant de la Juventus Turin (4-2, 69e). Comme pour rappeler que rien n'est joué d'avance. Mais Deschamps a plus d'une corde à son arc. Les entrées de Steven N'Zonzi, Corentin Tolisso et Nabil Fekir permettent d'asseoir la domination tricolore. Le signe d'une œuvre collective. 

Au coup de sifflet final, ils peuvent exulter. Ils courent dans tous les sens, certains s'embrassent, d'autres ont encore du mal à réaliser leur exploit. Unis à tout jamais à travers ce titre honorifique, les joueurs ont des étoiles dans les yeux, au-delà de la deuxième, déjà brodée sur certains maillots. Le capitaine Lloris reçoit le si convoité trophée et c'est une liesse populaire qui envahit tout le pays, 20 ans presque jour pour jour après le premier sacre. À l'heure où les supporters envahissent les rues de France, les Bleus s'amusent dans les flaques d'eau du rectangle vert. Deux titres de champion du monde, les Bleus rejoignent l'Argentine (1978 - 1986) et l'Uruguay (1930 - 1950), deux nations que la France avait éliminé, respectivement en huitièmes et en quarts de finale. L'orage éclate sur Moscou, les officiels sont trempés et le soleil n'est pas aussi brillant qu'en 1998, mais qu'importe, les Bleus sont champions du monde.

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