C'est pas du luxe pour les Bleus !
En ce jour de revendications, les banderoles n'arboraient cette fois aucune couleur politique, ou syndicale, juste le bleu du maillot de l'équipe de France. Comme au Stade de France, le Stade Saint-Symphorien de Metz, célébrait comme il se devait cette nouvelle équipe de France. Avec une ligne défensive inchangée, un milieu de terrain disposé cette fois en losange, Gourcuff en meneur de jeu (Nasri étant resté sur le banc), et deux attaquants avec un duo inédit Hoarau/Benzema, l'objectif de Laurent Blanc était sans doute de faire exploser le dispositif très défensif des Rouge et Blanc.
Après avoir tenu en échec la Biélorussie, l'équipe luxembourgeoise espérait quant à elle poursuivre sur cette bonne dynamique. Mais les dieux du football en ont décidé autrement. Sûrement impressionnés de se retrouver face à des joueurs évoluant dans les meilleurs clubs européens, les hommes de Luc Holtz peinaient à sortir de leur moitié de terrain. Jouant pratiquement à dix en défense, les Luxembourgeois subissaient totalement le jeu. Toutefois, à part deux chevauchées de Réveillère sur la droite stoppées à chaque fois par trois ou quatre joueurs adverses, les Français ne parvenaient pas à s'infiltrer dans les trente derniers mètres luxembourgeois.
Il fallait attendre la 22e minute pour voir la première frappe cadrée, une belle frappe de 22 mètres signée Mexès, détourné in extremis par le portier luxembourgeois. Et dans la foulée, Benzema reprenait au deuxième poteau un corner de Gourcuff, d'un contrôle de l'extérieur du droit en extension, le buteur madrilène enchaînait par une volée de l'extérieur du gauche qui trompait le gardien, Joubert (22e, 1-0). Benzema signait là son dixième but en sélection, et se voyait félicité par son capitaine, Diarra. Le Luxembourg, qui ne compte qu'un seul joueur professionnel, l'ailier gauche Mutsch (qui joue justement à Metz), ne se décontenançait pas pour autant, et gardait à l'esprit de rester le plus solide en défense. A la demi-heure de jeu, les actions tricolores se multipliaient avec notamment une lourde frappe de Diaby (31e), difficilement repoussée par le dernier rempart luxembourgeois, puis une tête de Hoarau (33e) non cadrée. Mais l'équipe du Grand-Ducher parvenait à préserver ce score de 1-0 jusqu'à la pause.
Au retour des vestiaires, la situation se gâtait quelque peu pour les Rouge et Blanc, lorsque Peters, leur capitaine, recevait un deuxième jaune mérité (54e) après un tacle très appuyé sur Gourcuff qui souffrait le martyre. Le pire était évité pour le meneur de jeu de l'OL qui se relevait peu après. Désormais en supériorité numérique, le camp tricolore repartait de plus belle à l'assaut des buts luxembourgeois. A la 63e minute, les premiers changements intervenaient pour les Bleus avec l'entrée en jeu de Payet à la place de Benzema, et Nasri à celle de Malouda. On assistait pour la première fois à l'association Nasri-Gourcuff, et ce dernier manquait de peu de doubler la mise sur un centre appuyé de Diaby, mais Joubert, très affûté ce soir, détournait la frappe brillamment (64e).
A la 73e minute, le très vif Rémy foulait à son tour la pelouse de Saint-Symphorien, à la place de Hoarau, sifflé par le public. Sur le seul corner luxembourgeois, Blaise effectuait un joli retourné dans la surface, bien capté par Lloris qui réalisait là son tout premier arrêt de la soirée. La sueur froide passée, les Bleus tentaient de se procurer une véritable occasion dans le jeu. Dans la minute suivante, Payet jouait très vite un coup-franc excentré pour une nouvelle fois donné à Gourcuff une passe décisive, le meneur de jeu trompant le gardien d'une belle frappe de 25 mètres (2-0, 76e). Malgré quelques incursions dans la surface luxembourgeoise, souvent par l'intermédiaire de l'intenable Dimitri Payet, et une belle frappe croisée de Nasri bien repoussée par Joubert (92e), le score en restait là (2-0). L'essentiel est préservé avec une troisième victoire d'affilée pour les Bleus qui gardent la tête du groupe D.
Réactions:
Laurent Blanc (sélectionneur de l'équipe de France): "Ca fait du bien. On était mal parti après une défaite concédée à domicile. En Bosnie, on a récupéré trois points, puis enchaîné sur deux succès. C'est bien, mais il y a des choses à améliorer. C'est plus facile de construire en obtenant des victoires que le contraire".
Luc Holtz (sélectionneur du Luxembourg): "Si on nous avait dit avant le match qu'on allait perdre 2-0, on aurait été content mais la France n'a pas eu d'occasions en première période et notre organisation était parfaite. Le deuxième carton jaune et l'exclusion de Peters est sévère. On n'a pas été avantagé par l'arbitre et avec un joueur de moins, c'est devenu difficile. Au niveau de la qualité individuelle, la France est toutefois supérieure aux autres équipes du groupe. Laurent Blanc est en train de mettre en place quelque chose au niveau du collectif, il y a de la discipline, de l'enthousiasme et une qualité de jeu. Pour moi, il n'y a pas photo, la France va terminer à la première place du groupe."
Florent Malouda (milieu de terrain): "Le contrat a été rempli avec deux victoires en deux matches. Ce n'était pas la victoire la plus facile. On a marqué sur coup de pied arrêté et ensuite à onze contre dix. Mais le plus important, c'est d'avoir gagné même si c'était un peu plus difficile que prévu. Ca fait plaisir de voir Yoann (Gourcuff) marquer. Cela fait du bien pour sa confiance".
Dimitri Payet (attaquant de l'équipe de France): "On voulait prendre les trois points. C'est ce que nous avons fait. On avait été prévenu qu'on allait jouer contre une équipe bien regroupée derrière. Et c'est ce qui est arrivé. La solution était de marquer, éventuellement sur un coup de pied arrêté. On y est parvenu. Cela a débloqué la situation. Et on a marqué un deuxième but. Nous les rentrants, on essaye d'apporter quelque chose".
Philippe Mexes (défenseur de l'équipe de France): "Ce soir (mardi), ce sont les trois points qui comptent. On aurait pu mieux faire. Mais ils étaient bien organisés. Ce n'était pas évident de trouver des espaces. Il est très important d'être en tête de notre groupe, de ne pas prendre de but, de gagner le match. C'est une bonne dynamique. Alou (Diarra, capitaine), c'est Alou. Après, il y a plusieurs leaders. Je pense que c'est le capitaine logique de cette équipe".
Anthony Réveillère (défenseur de l'équipe de France): "On a passé une belles semaine à Clairefontaine et c'est la récompense du travail effectué. Yo (Gourcuff, ndlr) qui marque son 2e but, Karim (Benzema, ndlr) aussi, c'était important. On aurait pu mettre d'autres buts mais il faut se contenter de cette victoire. C'était important de prendre six points sur les deux matches. On a fait le boulot, on est en tête et on enchaîne sur le dynamique. Il y a une bonne cohésion entre l'entraîneur, le staff et les joueurs qui se ressent sur le terrain".
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