Brésil-Argentine, même combat
La presse brésilienne est unanime. Lélimination de la Seleçao en quart de finale de la Copa America est une humiliation. Le quotidien O Globo parle même dune "incompétence historique". "La Seleçao a humilié le football et le peuple brésilien en étant incapable de marquer le moindre but à une pauvre formation paraguayenne" reprend léditorialiste Fernando Calazans. Les joueurs de la sélection nationale ne sont pas épargnés. Et pour cause. Forts de leur deux succès en 2004 et 2007, les hommes de Mano Menezes étaient très attendus en Argentine pour la 43e édition de la coupe continentale. Après une élimination précoce lors du mondial sud-africain, en quart de finale contre les Pays-Bas, le groupe aux cinq étoiles devait se racheter. Il nen fut rien. Il fut même loin du compte.
Poussifs au possible lors de la phase qualificatif, Neymar et consorts, arrachèrent leur qualification grâce à un succès (4-2) contre lEquateur. Un match où le prodige de Santos (qui a confirmé ce mardi quil restera dans son club) avait enfin assumé la terrible attente autour de lui en inscrivant un doublé. Mais la rencontre nétait quun trompe-lil. Lespoir de voir la sélection nationale monter en puissance au cours de la compétition na été entretenu quun temps. Les lacunes observées lors des matchs précédents contre le Paraguay et le Venezuela étaient trop importantes pour être balayées en 90 minutes. Pourtant, il faut reconnaitre que les Brésiliens méritaient de remporter leur quart de finale. Dominateurs, ils ont été incapables de trouver le chemin des filets, bloqués par un Villar des grands soirs. Une impuissance à son paroxysme lors de séances de tirs au but où les quatre tireurs brésiliens ont échoué. Du côté des joueurs, on se raccroche aux branches pour justifier cet échec. Le milieu de terrain Ramirez rejette la faute sur le mauvais était de la pelouse ! "Cest le résultat le plus injuste de ma vie, et il est dû en grande partie au mauvais état du terrain." Terrain où pas, le Brésil doit se reconstruire à trois du prochain mondial, à domicile.
Olé : "(LArgentine) est footballitisquement morte"
Du côté de lArgentine, la presse nest pas plus tendre. Le quotidien Olé évoque un "échec national". "Nous sommes footballistiquement morts, affirme le quotidien sportif. C'était le moment de décoller, d'armer une équipe autour de Messi et de rêver à un avenir. Ce fut une nouvelle claque, contre une sélection qui a joué avec expérience, sans avoir à porter le poids de la responsabilité." Certes, la défaite face à lUruguay (demi-finaliste de la dernière Coupe du monde) aux tirs au but semble plus simple à digérer que léchec brésilien face au Paraguay. Mais quand même. A domicile, lAlbiceleste espérait bien retrouver les sommets, elle qui est sevrée de titre continental depuis 1993. Malgré son énorme potentiel offensif (Tevez, Higuain et Messi) les bleu-ciel et blanc ont peiné à enchaîner les bonnes séquences. Messi, double ballon dor, et qui focalise toutes les attentions, na pas eu le rayonnement dont on le sait capable. A l'image de ses coéquipiers, il a butté sur un gardien dexception : Fernando Muslera. Le nouveau portier de Fenerbaçe sest illustré toute la soirée, multipliant les interventions devant Gonzalo Higuain. Mais encore une fois, la raison de léchec argentin ne sexplique pas que par la folle soirée dun gardien. Les maux étaient là, présents lors des matchs nuls face à la Bolivie et la Colombie. Le milieu de terrain porte une lourde part de responsabilité, pour n'avoir su mettre ses avant-centres sur orbite. Les nombreux décrochages de Leo Messi pour récupérer le ballon dans le rond central en attestent. Le miracle na pas eu lieu face à l'Uruguay, pour venir en aide à toute une nation soudée derrière sa sélection.
Argentine ou Brésil le constat est identique. A lheure actuelle, deux des superpuissances du football ont perdu de leur aura. A trois ans de la réception du prochain mondial, le Brésil doit mettre les bouchées doubles pour redevenir une nation de premier plan. Cela passe peut-être par léclosion de talents tels que Pato, Neymar, ou larrivée dHulk (35 buts cette saison), qui navait pas été sélectionné pour la compétition. Lattaquant de Porto pourrait être un renfort de poids pour les Auriverde. Pour peut-être faire renaître la magie.
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