Brésil–Allemagne: la finale ou l'abîme
C'est un obstacle de taille, peut-être le plus gros de cette Coupe du monde qui se dresse sur le chemin du Brésil. Privée de Neymar et de Thiago Silva, la Seleçao qui est loin d'avoir convaincu, doit démontrer qu'elle a, si ce n'est du talent, au moins du cran. Sur le terrain, s'affrontent deux mastodontes du football mondial avec pas moins de huit titres et 14 finales (sept chacune) disputées.
Dans ce remake de la finale du Mondial-2002 remportée 2-0 par le Brésil de Ronaldo (premier du nom) face à la Mannschaft d'Oliver Kahn, les heureux spectateurs de l'Estadio Mineirao de Belo Horizonte vont vivre un moment forcément crucial dans le football brésilien, et a fortiori mondial. Sacrée à trois reprises (1954, 1974 et 1996), l'équipe aujourd'hui dirigée par Joachim Löw entend bien surfer sur la vague de l'efficacité. Cinq fois titré (1958, 1962, 1970, 1994 et 2002), le Brésil est lui attendu par tout un peuple.
Un collectif confirmé face à la "raça"
Il s'agit ni plus ni moins de la quatrième demi-finale d'affilée des Allemands, qui ont démontré lors du match précédent face à la France (1-0), qu'ils étaient probablement les mieux armés pour gérer un tel événement. S'appuyant sur une ossature composée de nombreux cadres du Bayern Munich (sept au total), les automatismes entre les joueurs de la Mannschaft sont plus évidents. Mais c'est aussi cette confiance en soi, et la culture de la gagne qui font la force de cette équipe. Il n'y a finalement pas de grande vedette qui tire le groupe vers le haut. C'est un collectif qui se met en œuvre.
Avant le forfait de Neymar, propulsé successeur du Roi Pelé, la Seleçao ne raisonnait pas vraiment de la sorte. L'attaquant du FC Barcelone avait même plutôt bien endossé ce rôle et cette incroyable pression. Le génie de 22 ans étant absent, Luis Felipe Scolari se voit désormais contraint de mettre en valeur la solidité de son groupe. La suspension du capitaine Thiago Silva va également compliquer la donne du tacticien brésilien. Le soutien du public pourrait faire pencher la balance, à condition que les 11 Brésiliens titulaires ne soient pas dépassés par le rendez-vous. La présidente du Brésil Dilma Rousseff avait défini cette équipe après le succès sur le Chili en ces termes "Raça, garra, lagrimas", signifiant l'envie, la grinta et des larmes.
Voir sur Twitter
Pour Ronaldo, auteur du doublé lors de la finale du Mondial 2002 face à l'Allemagne, "le Brésil reste néanmoins favori, même sans Neymar". A 22h00 au coup d'envoi, 200 millions de brésiliens soutenus par un bon milliard de supporteurs aux quatre coins du monde, retiendront leur souffle. A 13 000 kilomètres de là, 80 millions d'Allemands auront déjà pronostiqué avec une grande confiance, une victoire de leur équipe. Les Dieux du football en décideront-ils autrement ?
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.