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Bleus: bilan et perspectives

L'Euro terminé depuis la défaite contre l'Espagne, de nombreuses interrogations surgissent quant au niveau réel de cette équipe de France. Pouvait-elle faire mieux ? A-t-elle encore de grands joueurs ? Que peut-elle espérer d'ici à la Coupe du monde 2014 au Brésil ? Bilan et perspectives pour les Bleus en six questions.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

L'objectif est-il atteint pour les Bleus ?

Oui et non. Se faire éliminer en quart par l'Espagne ne peut être considéré comme un échec vu que les Espagnols restent l'une des meilleures équipes du monde –si ce n'est la meilleure- même s'ils n'ont pas semblé impériaux dans cet Euro. Mais le bilan global (une victoire, un nul, deux défaites, trois buts marqués, cinq encaissés) est plutôt médiocre et l'impression laissée par les deux derniers matches est carrément catastrophique. Maintenant, Laurent Blanc devait emmener les Bleus en quarts de finale: c'est fait.

L'équipe de France est-elle à sa place dans le deuxième groupe européen ?

Oui. Les Bleus ne peuvent pour le moment rivaliser avec des équipes comme l'Espagne, l'Allemagne, le Portugal ou l'Italie. La France se situe derrière, avec des formations comme la Croatie, la Russie, la République tchèque. Seulement 14e au classement Fifa, l'équipe de France est à sa place, loin derrière les ténors du continent mais aussi les Pays-Bas (qui ont toutefois manqué leur Euro), le Brésil, l'Argentine ou l'Uruguay. Avant de prétendre à jouer les premiers rôles, il faudra déjà réintégrer le Top 10.

L'image de l'équipe de France s'est-elle améliorée sous la férule de Laurent Blanc ?

Oui. Mais il reste encore beaucoup de travail. Ben Arfa qui lit ses messages sur son portable dans les vestiaires après Suède-France, M'Vila qui ne sert pas la main du sélectionneur national lorsqu'il est remplacé contre l'Espagne, Menez qui réplique vertement à Lloris après que son capitaine l'ait recadré sur son mauvais replacement… Ca fait pas mal. Sans compter l'attitude déplorable de Samir Nasri qui a cristallisé les rancoeurs des médias (insultés) comme de certains de ses coéquipiers lui reprochant son individualisme. Maintenant, la majorité des joueurs s'est bien comporté et Blanc a beaucoup mieux géré la communication que Raymond Domenech.

Certains joueurs ont-ils perdu du crédit en Ukraine ?

Oui. Mais ils rentrent dans des catégories différentes. D'abord il y a ceux qui ont déçu alors qu'on attendait beaucoup d'eux: Mexès (malgré un bon match contre l'Ukraine), Rami, M'Vila, Benzema ou Ben Arfa ont globalement raté leur compétition. Des trentenaires comme Malouda, Evra, Réveillère et à un degré moindre Diarra ont également été insuffisants dans leur rendement. Quant à Nasri, son bilan sportif est encore davantage terni par ses écarts de langage et de comportement. L'absence d'un taulier comme Abidal s'est cruellement fait ressentir. Et il manque toujours un vrai patron aux Bleus.

Y-a-t-il eu des satisfactions durant cet Euro ?
Oui. Lloris a prouvé qu'il était bien l'un des meilleurs gardiens d'Europe à défait d'être un grand capitaine. Clichy a montré de réelles qualités à gauche de la défense tout comme Debuchy à droite si l'on enlève le match contre l'Espagne. Koscielny s'est montré rassurant face à l'Espagne. Diarra avait bien commencé contre l'Angleterre avant de décliner. Comme Ribéry qui n'a pas évolué à son niveau du Bayern mais qui a eu le mérite de ne rien lâcher, courant davantage que ses compères de l'attaque. Mais la grosse satisfaction vient de Cabaye. Altruiste, régulateur du jeu tricolore, le milieu de Newcastle a réussi deux très bons premiers matchs. Et même s'il a souffert contre les Espagnols, l'ancien Lillois peut clairement prendre les clefs du camion.

La France va-t-elle manquer la Coupe du monde 2014 au Brésil ?

Non. Certes les Bleus n'ont pas été gâtés lors du tirage au sort et ils devront cravacher pour devancer l'Espagne au classement final. Mais le deuxième du groupe se qualifiera pour les barrages et le potentiel des Bleus doit leur permettre de franchir cet obstacle là. D'autant que la fameuse génération 87 aura forcément progressé d'ici là et que quelques jeunes prometteurs auront probablement intégré le groupe (Yanga-Mbiwa, Sakho, Lacazette, Grenier, Kakuta…).

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