Blanc tient à rester "humble"
Conscient que l'équipe de France ne possède pas un banc suffisamment étoffé, ni d'ailleurs d'une équipe type suffisamment expérimentée, Laurent Blanc préfère rester très raisonnable sur le potentiel des Bleus à l'Euro. "Il y a des nations qui peuvent se permettre d'avoir trois ou quatre joueurs fondamentaux absents, pas nous", a-t-il constaté, précisant que quatre joueurs représentaient "l'épine dorsale" de l'équipe, à savoir Lloris, Mexès (lorsqu'il aura totalement retrouvé son niveau), M'vila et Benzema. Blanc estime par ailleurs que des joueurs tels que Abidal, Ribéry et Nasri peuvent également jouer un rôle décisif, mais ne les place pas comme des incontournables. Il affirme néanmoins que pour l'Euro, il devrait appeler moins de cinq nouveaux joueurs. Devant ce constat, et celui que des joueurs tels que Alou Diarra n'ont pas retrouvé leur meilleur niveau, Blanc reste assez flou quant au choix de son capitaine.
"Vous rendez-vous compte d'où l'on vient ?"
Pragmatique, "le Président" rappelle que la Maison Bleue revient de loin, et qu'il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir si elle veut retrouver son lustre d'antan. "L'idéal serait de gagner quelque chose avec l'équipe de France, mais vous rendez-vous compte d'où l'on vient ?", lance Blanc. "A-t-on la génération pour? Certains disent que non. Moi, je ne vais pas jusque-là", tempère toutefois le tacticien, tout en ajoutant que l'"on part de loin". Sportivement parlant, la France qui ne pointe désormais qu'à la 15e place du classement Fifa, ne peut encore prétendre se placer en favori du prochain rendez-vous continental. Pour cette raison, le sélectionneur a de bonnes raisons de craindre le tirage au sort de cette compétition qui se déroulera le 2 décembre à Kiev. "Si tu as l'Espagne et l'Allemagne dans ton groupe, ce sera très difficile de passer le premier tour (de l'Euro)", estime assez logiquement Laurent Blanc.
Lors de cet entretien accordé à L'Equipe, l'ancien défenseur des Bleus est également revenu sur des dossiers plus sensibles, à commencer par l'image toujours aussi mauvaise de l'équipe de France. "La cicatrice (du Mondial 2010) sera toujours là. Mais il faut vivre avec", explique-t-il. Et ce sont les résultats qui améliorent les choses." Concernant l'affaire des quotas, il admet avoir été "perturbé" même s'il sait qu'il n'a "rien à se reprocher". Tout en regrettant ses propos, il continue de penser que le problème des binationaux en sélection doit être traité. Il reste toute aussi "droit dans (ses) pompes" au sujet de l'affaire Bernès et de sa possible influence auprès de lui en sa qualité d'agent. Interrogé sur un éventuel conflit d'intérêts, Blanc est ferme et met cette affaire sur le compte de la "jalousie". "D'accord on peut se poser la question, mais de là à affirmer qu'une personne influence le sélectionneur...", ajoute-t-il.
Quant à son avenir, Laurent Blanc qui "ne (se voit) pas sur un banc de touche à soixante ans" rappelle qu'il a signé un contrat de deux ans, "renouvelable comme tous les CDD". Le patron des Bleus déclare qu'il n'a pas encore parlé de la prolongation de son contrat avec le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, mais que s'il devait rester en place, la FFF devrait prolonger son contrat avant le début de l'Euro 2012...
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