Biarritz sauve sa saison
Après un championnat difficile en Top 14, où ils n'ont terminé que 9e, les Biarrots plus performants sur la cène européenne, sont allés au bout de l'aventure pour redonner du relief à leur saison, grâce à une pénalité de Yachvili à la 74e minute. Avant cela, les Toulonnais ont notamment résisté à deux cartons jaunes reçus coup sur coup par le pilier Carl Hayman, pour un plaquage dangereux sur l'ailier Takudzwa Ngwenya (46), et par Steffon Armitage, pour fautes répétées (53).Wilkinson, auteur de 18 points (5 sur 7 et un drop), avait même ramené les Varois au score d'un drop de 45 mètres à la 66e minute, avant l'ultime pénalité du maître à jouer des Basques.
Au petit jeu des coups de pied, le BO a donc pris l'avantage et ce, dès la pause où les Basques menaient 12-9, l'arrière Benjamin Lapeyre manquant une pénalité juste avant la mi-temps qui aurait remis les deux équipes à égalité. Biarritz a repris sa route victorieuse en deuxième période mais les Varois ont réussi à recoller au score à la 66e minute, 18-18. Quatre minutes plus tard, Wilkinson a manqué une pénalité qui aurait pu inverser le cours de la rencontre et c'est finalement Yachvili qui a mis un point final à la rencontre à la 74e, le BO résistant ensuite aux assauts de Toulon.A trop tarder à tenter le drop dans les arrêts de jeu, les Toulonnais ont manqué l'occasion d'égaliser et de s'offrir des prolongation en allant à la faute. Yachivili n'a plus eu alors, qu'à botter en touche pour sceller la victoire des siens.
Une Yachvili dépendance...
Malgré tout ce ne fut pas un grand match, chaque équipe jouant avec ses armes, sur un jeu basique, une rude bataille d'avants axée sur la puissance, et la solidité défensive, avec pour assurer le score des buteurs pour transformer les fautes adverses en points. Et l'instinct de survie de Biarritz, emmené par son emblématique demi de mêlée et buteur Dimitri Yachvili (21 points à 100%), a été plus fort. Condamnés à gagner pour ne pas manquer la Coupe d'Europe, les Basques ont dû jeter toutes leurs forces dans la bataille face à une solide équipe de Toulon. Car même si les Biarrots se sont employés à démentir une "Yachvili dépendance" durant leur mauvais début de saison quand le demi de mêlée était absent à la Coupe du monde puis blessé à une cuisse à son retour de Nouvelle-Zélande, son rôle a été une nouvelle fois été vital. Sa botte précise a maintenu son équipe à flots quand elle peinait à franchir et ses diagonales au pied de 40 mètres, ont régulièrement renvoyé les Toulonnais devant leur ligne. Et avec Imanol Harinordoquy impérial en touche et Iain Balshaw très solide, les Basques ont tenu tête au principal outsider pour le titre en Top 14.
Ce titre, le premier des Basques dans une compétition européenne, est leur premier depuis le titre de champion de France en 2006 et les assure de disputer la Coupe d'Europe pour la treizième saison d'affilée la saison prochaine. Quant aux Toulonnais, qui attendent toujours leur premier titre depuis leur remontée dans le Top 14 en 2008, ils devront se rattraper en Top 14 dont ils disputeront les barrages dans leur stade Félix-Mayol le 26 mai face au Racing-Métro.
Serge Blanco (président de Biarritz), au micro de France 4: "Je pense que c'est la foi. C'est le fait qu'on ne se soit jamais désuni. On y a cru. On s'est accroché à des messages que j'ai voulu passer, parce que je pensais que l'on n'était pas à notre niveau. Même si c'est une petite finale, même si ce n'est pas beau, on l'a gagné. Ca permet d'entrevoir des jours heureux et de se relancer pour la saison prochaine. (Sur la saison) Elle est belle parce qu'on a un titre, mais, de trembler comme ça pendant toute une saison, je le laisse à d'autres."
Sylvain Marconnet (pilier de Biarritz), au micro de France 4: "C'est merveilleux, même dans mes rêves, je n'imaginais pas une sortie comme ça. On est un groupe, on a souffert, et aujourd'hui, on a montré qu'on avait une âme. C'est merveilleux ce qu'on a réussi à faire. A Noël, on était presque condamné et aujourd'hui, on se maintient et on décroche l'Europe. C'est un groupe magnifique qui mérite de jouer en H Cup (Coupe d'Europe) la saison prochaine. Et un peu plus égoïstement, je suis content de partir sur un titre. (Sur le mauvais début de saison de Biarritz) C'est la magie du rugby . Il y a la technique et ce que l'on a dedans. On a pris conscience qu'on était hors-sujet. On s'est réuni avec le staff, avec les dirigeants. On s'est dit les choses, on s'est promis certaines choses. Et ça c'est la cerise sur le gâteau. Maintenant, on va fêter ça, parce qu'en rugby , il faut fêter les titres."
Sébastien Tillous-Borde (demi de mêlée de Toulon), au micro de France 4: "On a fait trop de fautes aujourd'hui pour gagner. On a eu l'opportunité de passer devant à 18-18, on ne l'a pas fait, on a pris un contre et trois points derrière. C'est dommage pour le club, pour nous, pour les supporteurs. Il faut se concentrer sur les quarts de finale la semaine prochaine. Et j'espère que l'on fera un gros match. C'est vrai qu'on a rien gagné jusqu'à présent. On perd la finale, une finale il faut la gagner. Il faut que cela nous serve de leçon pour la semaine prochaine et les semaines à venir. Maintenant, on va préparer tranquillement le match du Racing (barrage Top 14 samedi). Il faut qu'on ait tous les ingrédients pour pouvoir gagner."
Pierre Mignoni, entraîneur des trois-quarts de Toulon: "Le groupe est très déçu. Les Biarrots ont montré beaucoup de valeurs comme nous mais ils ont été plus displinés que nous. Les joueurs ont laissé beaucoup de forces en jouant à treize. On voulait tactiquement faire autre chose mais avec le ballon mouillé, c'était difficile. Ca a été une partie d'échecs avec du jeu au pied tactique. Les joueurs avaient envie d'écrire leur histoire, l'Histoire du club. On a une deuxième chance (en Top 14) c'est important. Il faut retrouver l'énergie et basculer sur le match de la semaine prochaine (barrage du Top 14)."
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