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Rio 2016 : Fin cruelle pour Tony Parker et les siens, mais l'histoire restera belle

L’histoire en Bleus de Tony Parker, Mickael Gelabale et Florent Piétrus a pris fin contre une impitoyable équipe d’Espagne (92-67). Après la rencontre, les joueurs avaient bien du mal à trouver les mots pour parler de cette claque qui clôt le plus beau chapitre du basket français.
Article rédigé par franceinfo
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Les joueurs français Tony Parker et Florent Piétrus (MARK RALSTON / AFP)

Vingt-cinq points d’écart. Soit la deuxième plus grosse défaite de l’équipe de France génération Parker face à l'Espagne de Pau Gasol. En 2011, lors de la deuxième phase de l’Euro en Lituanie, les Bleus en avaient pris 27 (96-69). Cinq ans plus tard, c’est un terrible retour en arrière, un coup de massue, qui s’est abattu sur cette équipe de France. Tous rêvaient d’une autre fin de tournoi olympique, d’un podium. "C’est la seule médaille qui nous manquait", souffle Boris Diaw. Devant la presse, le capitaine des Bleus, d’habitude affable et 'vanneur', n’a évidemment pas la tête à sourire. Les phrases sont courtes, sans émotion particulière. C’est encore trop chaud, trop dur.

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"On finit la compétition comme on a commencé, on ne peut s’en prendre qu’à nous-même", assure ‘Babac’. Les Bleus étaient prévenus depuis longtemps, l’Espagne, son meilleur ennemi, sait se montrer redoutable et il faut être niveau pour ne pas exploser. Mercredi soir, des sentiments d’impuissance et d’abattement flottaient en zone mixte. "Il n’y a pas grand-chose à dire, ils ont mis de l’agressivité, pas nous", déclare Nando De Colo (13 points). En retard en défense, les Bleus n’ont pu que constater l’adresse effrayante (52% dont 64% à deux points) des Ibères. "Ils ont tout mis de dedans", ressasse Tony Parker, meilleur marqueur des Bleus (14 points). Nikola Mirotic, l’intérieur des Bulls, a fait très mal (23 points à 9/15 aux tirs dont 4/7 à trois points). La défense atypique des Espagnols, avec un Pau Gasol, discret en attaque (5 points), mais tellement dissuasif dans la raquette (8 rebonds, 3 contres), des joueurs extérieurs très pressants sur le porteur du ballon, a fait le reste.

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Coupables ?

Comme il y a quatre ans à Londres les Bleus échouent face à la Roja en quart de finale. Mais au Brésil, la sensation n’est plus la même. En 2012, la frustration dominait car les Bleus avaient eu leur chance. Mercredi soir dans une Carioca Arena, qui a vite vu le rouge prendre le pas sur le bleu, les Bleus n’y ont jamais réellement cru. Et c’est peut-être le pire. Où était la révolte, la rébellion qui ont fait la légende de cette équipe? En 2013, à la mi-temps de la demi-finale, Tony Parker avait su remobiliser les Bleus avec un discours galvanisant à faire dresser les poils. Là rien. Boris Diaw s’en voulait de "ne pas avoir su amener l’équipe à un niveau constant". Nando De Colo concède que ce n’est "pas facile quand une équipe prend 10 ou 15 points d’avance". Les Bleus ont recollé mais la deuxième lame espagnole a fini d’enterrer les espoirs de 'remontada' tricolore. A quel moment les Bleus ont lâché ? "A la fin du troisième quart temps (69-49), on voit que ça devient compliqué, avoue Batum. Il n’y avait rien pour nous aujourd’hui, il va falloir beaucoup de temps pour digérer". Le joueur de Charlotte regrettait cette fin. "C’est dur pour eux (Tony Parker, Mickael Gelabale et Florent Piétrus, ndlr) de terminer comme ça, c’est sûr". Mais là encore, peu de mots. Les émotions, les discours se feront sûrement dans l’intimité du vestiaire.

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Que restera-t-il ?

C’est donc face à cet ennemi qui a fait tant souffrir que l’aventure olympique et que l’histoire en Bleu de Florent Piétrus, Mickael Gelabale et de Tony Parker se termine. Florent Piétrus, l’âme de cette équipe, le recordman de sélections de cette génération (229) ne voulait pas qu’on se souvienne de la dernière page mais de toutes celles écrites avant. "Ce livre se termine peut-être de manière tragique, compliquée, mais le deuxième sera intéressant, promet-il, ce n’est pas la fin espérée, mais il reste beau". Il réalise que cette rencontre est sa dernière sous le maillot bleu, que lui, ‘TP’ et Mickael Gelabale ne seront plus coéquipiers en équipe de France. "Je ne porterai plus ce maillot qui m’a été si cher, mais je peux partir la tête haute parce qu’on a écrit une très belle page du basket français". Ce titre européen en 2013, le premier du basket masculin, restera le plus beau chapitre, une chose qui liera à jamais ces hommes qui ont tout donné pour le maillot bleu. Une chose qu’on ne pourra pas leur enlever car l’histoire ne retient que les vainqueurs. Pas les défaites, même les plus terribles.

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