Limoges à la recherche de son passé
Depuis le fabuleux triplé de l'année 2000 (Championnat, Coupe de France, Coupe Korac), dernier instant de gloire d'un club qui avait régné sur le basket français pendant deux décennies, Limoges n'avait plus eu droit à la lumière d'une finale de ProA. Accablé par les problèmes financiers, il était retombé dès la saison suivante en ProB, et n'avait pas échappé au dépôt de bilan et à la relégation en Nationale 1 en 2004. C'est cette année là qu'est arrivé Frédéric Forte, l'actuel président, l'artisan d'une lente reconstruction. L'ancien meneur du CSP, auteur de l'interception décisive sur Tony Kukoc en finale de la Coupe des clubs champions 1993 - la première C1 de l'histoire des sports collectifs français - a dû beaucoup patienter pour ramener son club au sommet.
Déjà mûr pour un 10e titre ?
Le club aux neuf titres de champion de France (1983, 1984, 1985, 1988, 1989, 1990, 1993, 1994, 2000), est remonté une première fois en ProA en 2010. Un court passage, sanctionné d'une relégation en ProB douze mois plus tard. Mais le rebond a été rapide. Le CSP est revenu en ProA en 2012. Après avoir assuré péniblement son maintien en fin de saison passée, il a assemblé l'un des plus beaux effectifs de l'Hexagone, avec les Français Adrien Moerman, Nobel Boungou Colo et Johan Petro, et les Américains Alex Acker, J.R. Reynolds et J.K. Edwards. La saison n'a cependant pas été linéaire pour Limoges, capable d'alterner les succès éclatants et les revers incompréhensibles. L'équipe est composée de forts caractères et l'entraîneur Jean-Marc Dupraz a parfois eu du mal à tenir tout son monde, comme en demi-finale face à Dijon. Les Limougeauds ont eu toutes les peines du monde à écarter l'équipe surprise de la saison, qui a fini par craquer physiquement dans le match N.5 à Beaublanc, la mythique salle du CSP, qui vibre à nouveau comme aux plus belles heures.
Strasbourg veut sa consécation
L'autre demie entre Strasbourg et Nancy a été tout aussi épique. La Sig a fini par s'imposer à l'usure également au match N.5. Finalement, après une phase régulière où le classement final avait été incroyablement serré, la logique aura été respectée. Strasbourg avait fini premier, devançant Limoges au point-average particulier. Les Alsaciens ont amplement mérité leur place en finale, ayant dû tout rebâtir plusieurs fois, après les départ d'Alexis Ajinça puis de Ricardo Greer, et la blessure en play-offs de Romain Duport. Avec un seul titre de champion (2005), la Sig n'a pas le palmarès du CSP. Mais sur les deux dernières années, personne n'a fait mieux en ProA. L'an passé, Strasbourg avait atteint la finale, avant de succomber devant l'insolence de Nanterre, l'improbable outsider. Cette défaite a marqué les esprits. "On avait connu beaucoup de frustration et de tristesse l'an dernier. J'espère qu'on saura gravir cette dernière marche", avoue Vincent Collet. Le sélectionneur national, champion d'Europe avec les Bleus l'été dernier, pourrait décrocher son troisième titre de champion, après ceux obtenus en 2006 avec Le Mans et 2009 avec Villeurbanne. Avec l'intérieur australien David Andersen et le meneur international Antoine Diot, qui pourrait manquer le premier match (cheville), et un collectif fiable, Strasbourg a de quoi rivaliser. L'avantage du terrain, dont il dispose dans cette finale au meilleur des cinq matches, pourrait s'avérer décisif.
Programme de la finale de ProA
Samedi (match N.1) :
(16h15) Strasbourg - Limoges
Lundi (match N.2) :
(20h50) Strasbourg - Limoges
Jeudi (match N.3) :
(20h50) Limoges - Strasbourg
Samedi 7 juin (match N.4) :
(20h45) Limoges - Strasbourg
Mardi 10 juin (match N.5) :
(20h50) Strasbourg - Limoges
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