Après l’EuroBasket, Vincent Collet repart en mission avec la SIG
Les traits tirés, deux valises creusées par un mois et demi de préparation et quinze jours intenses de compétition sous les yeux, Vincent Collet affiche une joie mesurée. Nous sommes le dimanche 20 septembre. La France vient de décrocher la médaille de bronze à l’EuroBasket, face à la Serbie, mais la défaite en demi-finale contre l’Espagne, soixante-douze heures plus tôt, hante encore l’esprit du coach tricolore. "Le plus important, c’est de rebondir, martèle-t-il. On s’est battu. On va de l’avant". Le lendemain, Collet était de retour à Strasbourg. Il n’aura même pas eu deux jours pour préparer l’affrontement contre Nancy en Coupe de France (défaite 69-77).
Son assistant "maître à bord" cet été
"C’est très brutal comme transition, avoue le sélectionneur au site du Populaire du Centre. C’est une fatigue nerveuse et physique, mais il y a aussi un fort côté émotionnel, car on mange beaucoup d’énergie dans une telle compétition. C’était passionnant et encore plus pour un Euro en France, dans un contexte qui faisait rêver. On a vécu un truc incroyable et forcément, ça laisse des traces". Physiquement, il assure pourtant avoir été "déjà plus fatigué". A la fin du mois de juin, Collet était déjà apparu épuisé devant la presse. Moins d’une semaine après avoir déposé les armes contre Limoges, en finale du Championnat, c’est "dans un état catastrophique" qu’il avait présenté sa liste des seize joueurs appelés à préparé l’Euro.
Comment s’est-il relevé de cet été éreintant ? Technicien soucieux du moindre détail et spécialistes des séances vidéo à rallonge, Vincent Collet n’est pas un coach à l’économie : quand il s’investit à la tête d’une équipe, en club comme en sélection, il y consacre tout son temps, toute son énergie. Pendant l’Euro, il a pourtant bien dû garder un œil sur la préparation et le recrutement strasbourgeois… "Ca fait plusieurs années qu’on fait ça, rappelle celui qui a pris les rênes des Bleus en 2010. Pendant la préparation, c’est Pierre Tavano (son assistant) qui a tout fait. Je l’appelais régulièrement pour échanger et prendre des nouvelles mais ça restait très limité car j’étais à fond dans l’équipe de France. C’est lui qui était maître à bord".
"L'équipe est prête"
Si la SIG est sortie dès son entrée en lice en Coupe de France, le retour très tardif de Vincent Collet ne l’a pas empêché de remporter facilement le Match des Champions, contre Limoges. "L’équipe est prête, assure Tavano. Tout ce qui était prévu a été réalisé. A Vincent (Collet) d’enchaîner, de travailler en précision, dans l’analyse et le perfectionnement. Avec le début des matches officiels, on va scouter les adversaires, regarder des vidéos et travailler de façon beaucoup plus précise".
C’est ce qu’a réalisé le sélectionneur ces dix derniers jours, boosté par la certitude de posséder une équipe "complète et compétitive", comme ces trois dernières saisons… où la SIG s’est à chaque fois inclinée en finale (Nanterre en 2013, Limoges en 2014 et 2015). Le club alsacien a en effet frappé fort cet été sur le marché des transferts : si Antoine Diot, Anthony Dobbins et Ali Traoré ont fait leurs bagages, ils ont été bien remplacés par l’arrière français Rodrigue Beaubois, l’ailier américain Kyle Weems et le pivot serbo-monténégrin Vladimir Golubovic. L’effectif pro strasbourgeois a aussi enregistré l’arrivée de Frank Ntilikina (17 ans), annoncé comme l’un des plus grands espoirs du basket français. "Les nouveaux sont des joueurs d’impact qui apportent le leadership qui nous manquait l’an passé", indique le coach. Le premier test, ce samedi contre Villeurbanne (18h00), est de taille, car l'ASVEL est l’un des nouveaux prétendants au titre cette saison. Collet n'aura décidément aucun répit.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.