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Présentation du 2e tour des playoffs NBA

En NBA, pas le temps de souffler : à l’issue d’un premier tour complètement fou (cinq séries en sept matches, huit prolongations), les playoffs reprennent dès ce lundi soir avec les demi-finales de conférence. Tous les favoris (Miami, San Antonio, Oklahoma City) sont là, avec de sérieux outsiders (Washington, Portland) pour venir les chahuter. Focus sur les quatre chocs qui animeront les deux prochaines semaines.
Article rédigé par franceinfo
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Conférence Ouest

San Antonio Spurs (#1) - Portland Trail Blazers (#5)

Les faux jumeaux : San Antonio ne possède pas le meilleur bilan de la saison régulière (62v-20d) pour rien. L’armada de Gregg Popovich est toujours aussi bien huilée, et les finalistes malheureux en 2013 (défaite 4-3 contre Miami) sont en mission, déterminés à prendre leur revanche. Sauf que les Texans sortent d’un premier tour acrobatique, où le Game 7 (remporté de 23 points) ne reflète pas le reste de la série car les Spurs ont souffert. C’est donc physiquement atteints qu’ils retrouveront des Blazers en pleine bourre, tombeurs autoritaires de Houston (4-2), portés par un Lamarcus Aldridge au sommet et un Damian Lillard bluffant.

Pas franchement à la fête ces dernières saisons (c’est la première fois en 14 ans que Portland joue un deuxième tour de playoffs !), la franchise de l’Oregon affiche un effectif sans véritable faille. Assez similaire, finalement, à celui de San Antonio : un excellent meneur (Lillard-Parker), un intérieur de grande classe (Aldridge-Duncan), un monsieur plus capable de prendre feu à tout moment (Matthews-Ginobili) et un ailier polyvalent (Batum-Leonard). Les deux équipes se sont neutralisées en saison régulière (deux victoires partout), et la différence pourrait encore une fois se faire sur les détails. Comme l’avantage du terrain, que possèdent les Spurs.

Le duel à suivre : Impossible de choisir entre l’affrontement au poste 1 et celui du poste 4. A la mène, Tony Parker (19,9 points, 4,7 passes de moyenne au premier tour) affrontera Damian Lillard (25,5 points, 6,7 passes) son digne successeur (et peut-être plus encore) dans la veine du meneur-scoreur. Mais si TP sera l’option offensive numéro un des Spurs, les Blazers choisiront de se reposer d’abord sur Lamarcus Aldridge (29,8 points, 11,2 rebonds), éblouissant contre Houston. Déchaîné, l’intérieur sera opposé à Tim Duncan (17,3 points, 8,4 rebonds), l’un des meilleurs ailiers forts de l’histoire. Rien que ça.

Oklahoma City Thunder (#2) - Los Angeles Clippers (#3)

Blake Griffin face à Kevin Durant

Les meilleurs ennemis : Accrochages, fautes techniques et trash talking seront au programme de cet affrontement, l’un des plus tendus de la saison régulière (2 victoires partout). L’un des plus beaux aussi, car les deux équipes sont des machines à marquer et à écrire des scénarios improbables en fin de match. Poussées à bout au premier tour (4-3 contre Memphis et Golden State), les deux franchises sont d’abord portées vers l’attaque : elles aiment courir, jouer vite et passer au moins la barre des 100 points par match.

Le rendement des stars (Westbrook-Durant et Paul-Griffin) étant relativement régulier, c’est la performance des facteurs X qui devrait décider de l’issue de la série. Côté OKC, Caron Butler et Serge Ibaka devront par exemple se montrer davantage que face aux Grizzlies. Dans l'effectif californien, J.J Redick, Jamal Crawford et DeAndre Jordan, tous dans des registres différents, n’auront pas le droit à l’erreur si les Clippers veulent tenir le coup.

Le duel à suivre : Difficile de ne pas évoquer le match-up entre le meilleur chef d’orchestre du monde, Chris Paul (17,4 points, 9 passes) et le meneur le plus fou de la ligue, Russell Westbrook (25,6 points, 9,7 rebonds, 8 passes). L’opposition de style fera des étincelles, au moins autant qu’entre Blake Griffin (23,3 points, 6,3 rebonds) et Serge Ibaka (13 points, 8,9 rebonds). Les deux phénomènes athlétiques ne s’aiment pas, et n’hésiteront pas à le faire savoir.

Conférence Est

Indiana Pacers (#1) – Washington Wizards (#5)

Une histoire de dynamiques : Qui aurait pu croire, il y a un mois, que les Wizards allaient entamer une série de playoffs contre Indiana avec de réelles chances de s’imposer ? C’est pourtant bien le cas, tant les Pacers ont galéré face aux Hawks, méconnaissables des deux côtés du terrain. On ne sait toujours pas ce que vaut vraiment l’effectif de Franck Vogel, bluffant de solidité en milieu de saison régulière et franchement inquiétant depuis le début du mois d’avril. Comme Roy Hibbert, symbole de la désunion du groupe, All-Star en février mais inexistant en phases finales (5,3 points, 3,7 rebonds).

A l’inverse, la franchise de la capitale a profité des lacunes des Bulls pour expédier le premier tour (4-1) comme l’aurait fait une bonne franchise d’expérience… alors que ses deux arrières titulaires ont 20 et 23 ans, et que les Wizards n’avaient plus passé un tour de playoffs depuis 2005 ! Il faudra donc compter sur John Wall, Bradley Beal et compagnie pour surfer sur leur dynamique et continuer d’effriter le bloc d’Indiana, fragilisé, forcé de prendre un nouveau départ.

Le duel à suivre : Trevor Ariza (15,6 points, 8,6 rebonds), la bonne surprise du premier tour, aura fort à faire pour ralentir Paul George (23,9 points, 10,7 rebonds). Mais c’est à l’intérieur que tout devrait se jouer. La paire Nene-Marcin Gortat (28,6 points et 16,1 rebonds à eux deux) a su éteindre la raquette des Bulls au premier tour : elle ne pourra pas relâcher la pression, car David West (13,4 points, 6,9 rebonds, 4,9 passes) est toujours impeccable, et Roy Hibert a une réputation à sauver.

Miami Heat (#2) – Brooklyn Nets (#6)

LeBron James

Le champion contre sa bête noire : Qualifiés au bout du suspense contre Toronto (4-3), les Nets ont manqué d’un rien la déconvenue au Canada. C’est un tout autre morceau qui se dresse désormais face à eux, car Miami n’a pas laissé la moindre once de suspense s’immiscer dans son premier tour face aux Bobcats, balayés en quatre manches (4-0). Entre un cador reposé et des outsiders lessivés, on aurait tendance à faire notre pronostic les yeux fermés.

Sauf qu’en saison régulière, Brooklyn a joué quatre fois contre le Heat… et s’est imposé à quatre reprises ! Ce n’est pas un hasard. Paul Pierce et Kevin Garnett, recrutés cet été, ont passé leur deuxième partie de carrière à briser les rêves de LeBron James. Joe Johnson est un homme de grand rendez-vous qui saura pousser Dwyane Wade à la faute. Deron Williams, en forme, est rarement mis en difficulté par Mario Chalmers en défense. Seule la raquette, privée de Brook Lopez blessé, semble trop tendre. Cela tombe bien, celle du Heat aussi. Prudence donc, même si les Floridiens restent ultra-favoris.

Le duel à suivre : LeBron James face à Paul Pierce, évidemment. Sans forcer, le premier a survolé le premier tour (30 points, 8 rebonds et 6 passes de moyenne) mais devra hausser encore son niveau de jeu contre Brooklyn, au moins pour surpasser l’un de ses rivaux les plus gênants. Car Pierce, s’il ne tient pas la comparaison athlétique avec James, a toujours su lui tenir tête. A Boston, il l’a éliminé en 2008 et en 2010, avant que le "King" ne lui réponde en 2012 sous le maillot de Miami, en collant un fabuleux mach 6 en finale de conférence (45 points, 15 rebonds). Deux ans plus tard, le mano a mano peut reprendre.

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