NBA : Toronto-Milwaukee, qui pour la couronne à l'Est ?
L’histoire se souviendra que c’est sur un incroyable buzzer beater de Kawhi Leonard et une qualification in extremis des Raptors que les demi-finales de conférence NBA se sont achevées en 2019. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces dernières nous ont offert un spectacle digne de ce nom. Exceptée la série entre Milwaulkee et Boston – remportée 4-1 par des Bucks qui avaient pourtant perdu le premier match à domicile – les demi-finales ont été âprement disputées. Portland et Toronto se sont tous deux qualifiés au terme de matches 7 dantesques tandis que Golden State a arraché sa place en finale à l’Ouest au prix d’un incroyable match 6 sur le terrain de Houston, alors que tout le monde ou presque imaginait les Rockets s’offrir un match décisif à Oakland.
Il n’en a finalement rien été. Comme à leur habitude depuis maintenant 5 saisons, les Warriors joueront bien la finale de la conférence Ouest, et restent les grands favoris à leur propre succession. Ils affronteront une surprenante équipe des Blazers, portée par un CJ McCollum en feu, qui n’avait plus disputé de finale de conf depuis 2000. Un vent de renouveau soufflera d’ailleurs sur ces derniers tours de playoffs puisqu’à l’Est, Milwaukee retrouvera aussi la finale pour la première fois depuis 2001. A l’époque, les Bucks étaient tombés face aux Sixers, laminés en finale NBA par les Lakers (4-1).
· Milwaukee Bucks
Pourquoi ils peuvent aller en finale ?
Meilleur bilan de la ligue en saison régulière (60V-22D), les Bucks ont poursuivi sur leur lancée en playoffs. Portés par un Giannis Antetokounmpo intenable et bien décidé à rallier la finale, Milwaukee a pulvérisé Detroit (4-0) avant d’humilier Boston (1-4). Résultat, la franchise de Wisconsin arrive en finale de conférence avec une seule et unique défaite en playoffs, ce qu’aucune autre équipe n’a réussi à faire cette année. Pourtant, rien ne semblait gagner d’avance au soir du match 1 contre les Celtics, largement dominé par la franchise du Massachusetts. Mais voilà, les hommes de Mike Budenholzer ont de la ressource, et tiennent surtout le probable futur MVP de la saison dans leurs rangs. Bien aidé par les belles prestations des Middleton, Lopez ou encore Brogdon, Giannis a éliminé Boston à lui seul ou presque, inscrivant 120 points au total lors des 4 victoires des Bucks. Avant cela, le Grec était devenu le premier joueur de l’histoire des playoffs à accumuler 40 points ou plus en moins de 32 minutes, lors du Game 4 contre les Pistons (127-104). C’est dire l’arme précieuse à laquelle Milwaukee peut se rattacher pour la finale, alors que les Bucks n’ont plus remporté leur conférence depuis 1974 (conférence ouest à l’époque).
Qu’est ce qui peut les faire échouer ?
Paradoxalement, celui qui peut tout faire gagner aux Bucks cette saison est aussi celui qui peut leur faire tout perdre. C’est bien simple, la franchise du Wisconsin est tellement dépendante de Giannis Antetokounmpo cette saison que si le joueur All Star ne répond pas présent en finale, on ne donne pas cher des chances de Milwaukee face aux Raptors. La défaite cuisante lors du match 1 face aux Celtics illustre parfaitement ce constat. Bien muselé par la défense de Boston, le Grec n’est pas parvenu à s’exprimer sur le paquet, et ses coéquipiers ont peiné à compenser cette absence, ce « jour sans » si l’on peut dire. Face à Toronto, la donne sera encore différente, d’autant que les Raptors ont déjà prouvé en saison régulière qu’ils savaient défendre sur Giannis. Le moindre petit manquement en finale se payera cash, car en face, l’armada est surpuissante. Kawhi Leonard, Kyle Lowry et autre Pascal Siakam ne laisseront pas le Grec faire ce qu’il veut dans la raquette, au risque de prendre 40 ou 50 pts de Giannis en un seul match.
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· Toronto Raptors
Pourquoi ils peuvent aller en finale ?
Régulièrement citée comme l’une des deux équipes capables de chahuter les Warriors en début de saison (avec Boston), Toronto arrive en finale de conférence avec la meilleure dynamique possible. La raison ? Les Raptors ont sorti les Sixers lors du Game 7, grâce à un incroyable buzzer beater de Kawhi Leonard au bout du suspense. Un dénouement homérique qui a forcément redonné de la confiance aux hommes de Nick Nurse, passés proches de l’élimination face à Philadelphie. Mais contrairement aux Bucks, la franchise canadienne ne compte pas une mais trois superstars dans ses rangs. Avec Kyle Lowry (5 fois all star), Pascal Siakam (probable MIP) et surtout Kawhi Leonard (MVP des finales 2014, 31,8 pts par match depuis le début des playoffs), les Raptors jouissent d’une armada surpuissante, à laquelle il convient d’ajouter les deux Espagnols Serge Ibaka (17 pts et 8 rebonds lors du Game 7 face aux Sixers) et Marc Gasol, tradé à la surprise générale en janvier dernier. Sur le papier, le 5 majeur des Canadiens surclasse largement celui des Bucks, et ce sont bien ces individualités qui doivent permettre aux Raptors de faire la différence en finale.
Qu’est ce qui peut les faire échouer ?
Deuxièmes de la conférence Est en saison régulière (58V 24D), les Raptors possèdent de très bons défenseurs, polyvalents, capables de ralentir plusieurs profils d’attaquants. En plus de Kawhi Leonard, Toronto peut compter sur des joueurs comme OG Anunoby ou Danny Green pour revenir défendre. Mais paradoxalement, la franchise canadienne a pris l’habitude de concéder beaucoup de points par match, ce qui pourrait s’avérer problématique face à la machine offensive que constitue Milwaukee, meilleure attaque de la ligue. Sur ses 24 défaites en saison régulière, l’équipe de Nick Nurse a concédé 114,6 points de moyenne et ne s’est inclinée qu’une seule fois par moins de 100 points, face à Denver. Une statistique qu’il faudra corriger en finale, car même si les Raptors compensent cela offensivement (114 points de moyenne sur la saison), il ne faudra pas laisser la porte ouverte à Giannis. Le Grec a fait mordre la poussière trois fois aux Canadiens cette saison. Alors Toronto a plutôt intérêt à s’appuyer sur sa victoire probante face aux Bucks (123-116) en janvier dernier. Il faudra un grand Leonard et de bons lieutenants en finale pour que Toronto fasse la différence dans une série qui s’annonce extrêmement indécise.
Confrontations entre les deux équipes en saison régulière (3-1) :
30 octobre : Milwaukee 124-109 Toronto
10 décembre : Toronto 99-104 Milwaukee
6 janvier : Milwaukee 116-123 Toronto
1er février : Toronto 92-105 Milwaukee
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