NBA : Cinq enjeux à une semaine de la fin de saison
Oklahoma City - New Orleans, dernier duel à l’Ouest
D’une densité étouffante, la Western Conference a régné sur la ligue cette saison. Prenez San Antonio, actuel sixième à l’Ouest : le champion en titre occuperait le deuxième rang à l’Est ! La franchise d’Utah, onzième et déjà éliminée de la course aux playoffs, serait même qualifiée à l’heure actuelle si elle évoluait dans la conférence voisine. Oklahoma City (8e) et New Orleans (9e) figureraient eux tranquillement dans le Top 6 à l’Est (tout comme Phoenix, 10e)... mais la dure réalité, c’est qu’une des deux formations sera en vacances dans une semaine.
Plombé par un début de saison cauchemardesque, le Thunder (42v-35d) a un très léger avantage sur les Pelicans (41v-35d) qui ont joué un match de moins. Mais à l’inverse de la Nouvelle Orléans, quasiment au complet depuis le retour d’Anthony Davis (Jrue Holiday ne devrait plus tarder à faire son retour), Oklahoma City ne peut compter ni sur Kevin Durant, MVP la saison passée, ni sur Serge Ibaka, tous deux blessés. Résultat : depuis un mois et demi, Russell Westbrook joue un one-man-show ahurissant mais peu efficace sur le plan collectif. Scott Brooks peut toujours se rassurer en se disant que le calendrier des Pelicans la semaine prochaine (vs Golden State, Memphis et Houston notamment) est un peu plus ardu que le sien. Mais OKC reste sur trois défaites de rang et n’a plus le droit au moindre faux pas.
A l’Est, cinq candidats pour deux fauteuils
Entre Brooklyn (7e), Boston (8e), Indiana (9e), Miami (10e) et Charlotte (11e), rien n’est encore fait. Seuls deux de ces cinq équipes, qui se tiennent actuellement dans un mouchoir de poche, participeront aux playoffs pour affronter les deux ogres de la conférence (Atlanta et Cleveland) au premier tour.
Côté dynamique, avantage Nets : neuf victoires lors des onze derniers matches, et un Brook Lopez déchaîné (nommé deux fois de suite meilleur joueur de la semaine). Côté calendrier, léger avantage Miami qui terminera sa saison par deux matches faciles (Orlando et Philadelphie), mais le Heat semble cramé (quatre défaites de rang). Pour Charlotte, qui doit encore jouer Atlanta, Houston et Toronto (deux fois), la mission s’annonce très compliquée. C’est donc Indiana qui pourrait tirer son épingle du jeu : les Pacers ont enregistré le retour de leur superstar Paul George, qui a rejoué pour la première fois de la saison dimanche. A moins que Boston, qui s’accroche fermement au huitième et dernier spot qualificatif, ne tienne le rythme jusqu’au bout : la double-confrontation face à Cleveland (10 et 12 avril) s’annonce décisive.
Golden State, une saison pour l’histoire
Les Warriors aborderont les playoffs avec l’étiquette inédite du favori : meilleur bilan NBA (63v-14d), meilleure attaque de la ligue, collectif le plus rodé (plus de 27 passes décisives par match, record NBA), meilleure efficacité défensive du Championnat… L’équipe de la Baie compte aussi dans ses rangs le favori au titre de MVP (Stephen Curry), de coach de l’année (Steve Kerr) et de meilleur défenseur de la saison (Draymond Green). Alors, que peuvent-ils encore accomplir avant les playoffs ?
Marquer l’histoire. En effet, si les Californiens remportent leurs cinq derniers matches (vs Pelicans, Blazers, Timberwolves, Grizzlies et Nuggets), ils se hisseraient, avec 68 victoires pour 14 défaites, dans le Top 5 des meilleurs bilans jamais réalisés en NBA. Le record des Bulls (72 victoires en 1996) est intouchable, même s’il était longtemps à la portée des Warriors. Les Lakers ‘72 et les Bulls ‘97 (69 victoires) resteront sur le podium. En revanche, Golden State peut se placer à hauteur des Sixers ’67 et des Celtics ’73 en terminant l’exercice avec 68 succès. Un total inédit dans les années 2000 : Dallas, en 2007, s’était arrêté à 67 victoires. Et s’était écroulé au premier tour des playoffs…
MVP : Curry - Harden, et si rien n’était joué ?
La logique voudrait que Stephen Curry, meilleur joueur de la meilleure équipe de la ligue, charismatique et spectaculaire, succède à Kevin Durant au palmarès des MVP. Un sondage récemment publié par ESPN montre que le meneur de Golden State fait l’unanimité ou presque aux Etats-Unis. Mais James Harden demeure un rival plus que solide : il a hissé Houston à la deuxième place de la conférence Ouest sans son lieutenant (Dwight Howard, longtemps blessé) et devrait terminer la saison en tant que meilleur marqueur du Championnat (pour l’instant, il devance Russell Westbrook de 0,04 point par match).
En outre, ces dernières semaines, le barbu a davantage marqué les esprits que Curry : le premier a commencé le mois d’avril sur deux énormes performances (41 points contre OKC, 51 contre Sacramento) tandis que le meneur des Warriors n’a passé la barre des 30 points qu’à deux reprises depuis la mi-mars. Les articles appelant à couronner l’arrière des Rockets se multiplient à l’approche de la fin de saison, ces derniers soutenant qu’Harden a porté à lui seul l’effectif texan sur ses épaules cette saison, à l’inverse de Curry qui a bénéficié d’un bien meilleur supporting cast.
Et le plus grand loser est…
C’est une course bien plus anecdotique qui se joue dans les bas-fonds du classement, là où le contenu de colonne ‘victoires’ oscille péniblement entre 15 et 20. Mais elle mérite d’être observée car Philadelphie et New York à l’Est, et Los Angeles et Minnesota à l’Ouest, peuvent encore tous, mathématiquement, terminer pire bilan de la saison… et les quatre ont tout intérêt à l’être !
En effet, le bonnet d’âne sera aussi celui qui aura le plus de chances (25%) de décrocher le premier choix de Draft en juin prochain. Ces dix dernières années, la lanterne rouge n’a jamais obtenu le premier choix tant convoité, mais les probabilités suffisant à justifier l’intérêt de ‘tanker’, c'est-à-dire de perdre volontairement ses matches quand une qualification pour les playoffs est de toute façon hors d’atteinte. Avec 15 victoires pour 62 revers, les Knicks sont les mieux placés, mais gare à Minnesota (16v-60d), voire aux 76ers (18v-60d) pour couler plus bas encore. Le pire bilan de l’histoire des Lakers (20v-56d) ne devrait en revanche même pas suffire. La lose jusqu’au bout.
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