Les Wizards avec l’énergie de l’espoir
Depuis la grande période des années 70 (un titre de champion et deux Finales NBA), la franchise de Washington fait partie de la caste des losers de la Grande Ligue. Depuis 34 ans, ils ont manqué les phases finales à 22 reprises. Et lorsqu’ils ont réussi à arracher les playoffs, c’était toujours pour en sortir au premier tour. Toujours, sauf en 2005 où, menés par Gilbert Arenas, ils se sont gentiment fait balayer par le Heat (4-0).
Malgré le passage d’un certain Michael Jordan au début des années 2000, les Wizards ne faisaient donc peur à plus personne ces dernières décennies. Au pire, un faire-valoir ; au mieux, un poil à gratter dont on se débarrasse aisément. Cette terrible étiquette, les jeunes joueurs de Washington sont sur le point de l’arracher pour de bon.
Avec Indiana, les rôles se sont inversés
Après cinq saisons à moins de 30 victoires, les Wizards sortent en effet d’un bel exercice 2013-14 (44v-38d) synonyme de phases finales. Au premier tour, ils n’ont pas laissé la moindre chance à des Bulls diminués certes, mais sans solution face à la fougue d’un collectif pourtant moins bien classé. Un exploit ? "La preuve de notre progression, estimait simplement Bradley Beal, 20 ans, auteur d’une première expérience tonitruante en playoffs (19,8 points, 4,6 rebonds et 4,2 passes de moyenne). Et cela ne peut qu’aller de mieux en mieux".
La nuit prochaine, la franchise jouera un match de demi-finale de conférence pour la première fois depuis 3282 jours. Et même contre Indiana, meilleur bilan de l’année à l’Est (56v-26d), les joueurs de la capitale n’affichent aucun complexe, conscient que les Pacers sortent d'un premier tour difficile (4-3 contre Atlanta) avec plus de doutes que de certitudes. "Nous sommes très confiants, assure ainsi le pivot polonais Marcin Gortat avant le Game 1. Même quand nous avions perdu contre eux cette saison, nous avions fait de bons matches, en jouant dur". Le 28 mars dernier, Washington s’était même rattrapé en l’emportant avec la manière (91-78). Les Wizards avaient alors réalisé le match parfait en cadenassant leur raquette, obligeant Paul George et Lance Stephenson à shooter dans le périmètre. Résultat : les deux hommes avaient combiné un calamiteux 1/10 longue distance, et les locaux s'étaient imposés avec autorité, tout en shootant à une adresse médiocre (39%) et en perdant la bataille du rebond.
John Wall, le métronome
"C’est une super équipe, très physique. Assez similaire à Chicago aussi, dans leur tendance à jouer lentement", analyse Bradley Beal. Il va donc sans dire que les hommes de Randy Wittman se reposeront une nouvelle fois sur l’explosivité de sa superstar, John Wall (18,8 points, 4,6 rebonds et 6,8 passes contre Chicago) pour éclater le bloc défensif des Pacers. "Il faudra aller encore plus vite, confirme Wittman. (Les Pacers) vont tenter de poser le jeu et de se reposer sur leurs habitudes, sur leurs forces. Il faudra les forcer à accélérer le mouvement."
Les chances des Wizards ne sont pas illusoires. Nene possède le profil parfait pour tenir David West, l’assurance tous risques des Pacers ; Marcin Gortat est plus vif, plus mobile qu’un Roy Hibbert en plein doute ; Trevor Ariza est capable de maintenir Paul George, voire Lance Stephenson par séquences. Bradley Beal s’attend quoi qu’il arrive à "une bataille". Comme son compère John Wall, il n’a jamais joué le Final Four en NCAA, le championnat universitaire américain. Dès la nuit prochaine à Indiana, où les Wizards n’ont plus gagné depuis sept ans, les deux joueurs sont prêts à sauter les étapes.
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