Cet article date de plus d'onze ans.

Le baromètre des Bleus de la NBA

Avec dix ressortissants, la communauté française est la mieux représentée en NBA. En attendant les éventuels retours de Mike Piétrus et Beaubois, focus sur les 10 frenchies, dont quatre champions d'Europe cet été avec les Bleus, qui débutent la saison 2013/2014 dans la Ligue. Une diaspora étirée entre les valeurs sûres, les doublures de choix et les jeunes en quête d'une place au soleil dans leur franchise.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 10min
 

Ils sont des pièces maîtresses

Tony Parker (20, 3 pts et 7,6 pd en 2012-2013, 31 ans)
Un nouveau titre NBA. Passé tout proche d’une quatrième bague de champion l’an passé, le meneur français est obsédé par cette quête. Patron incontesté des Spurs depuis trois ans, TP entame sa 13e saison sous le maillot de la franchise texane. Cinq fois All-Star, l’ancien du PSG Racing croit en ses troupes. « Nos jeunes comme  Danny Green et Kahwi Leonard (28 pts de moyenne à eux deux en finale) ont passé  un cap. Si nos vétérans comme Tim (Duncan, 37 ans) et Manu (Ginobili, 36 ans)  restent en bonne santé, je nous vois faire de bonnes choses cette année encore. » Finalistes NBA et finalistes de Conférence lors des deux derniers opus, les hommes de Greg Popovich peuvent compter sur un Parker « gonflé à bloc ». Prépondérant dans le succès de l’équipe de France à l’Euro, TP est déjà passé à autre chose. « Le plus important pour moi cette saison c'est de tenir le coup physiquement car sinon, au niveau mental, j'ai toujours la même envie », souligne le 6e du dernier classement MVP, qui se voit encore « jouer pendant 7 ou 8 ans. »

Joakim Noah (11,9 pts, 11,1 rbds, 4 pd, 28 ans)
Au repos cet été, le pivot des Bulls n’en a pas fini avec ses problèmes physiques. Le seul facteur capable d’enrayer sa progression fulgurante. « Jo doit bosser dur sa préparation physique, mais il doit aussi faire attention. On ne veut pas qu’il rechute », s’inquiète Tom Thibodeau dans le Chicago Tribune.  Derrick Rose sur le flanc, Jooks s’est mué en leader la saison dernière, pour mener Chicago jusqu’en demi-finale de Conférence. Devenu All-Star, l’ancien de Florida est nécessaire au succès de sa franchise. D’autant que la Ligue le considère comme le 2e meilleur intérieur en défense derrière Dwight Howard (sondage sur NBA.com). Rose de retour, Noah pourrait tout casser.

Nicolas Batum (14,3 pts, 5,6 rbds, 4,9 pd, 24 ans)
« Il  doit franchir un nouveau cap pour accrocher le niveau All Star. » La phrase est signée Tony Parker et résume parfaitement l’enjeu de cette saison pour l’ailier des Portland Traiblazers. Une évolution logique pour l’ex-Manceau. Arrivé outre-Atlantique en 2007, il ne cesse de faire gonfler ses statistiques depuis (13,9 pts, 4,6 rbds, 1,4 pd en 2012 contre 14,3 pts, 5,6 rbds, 4,9 pd en 2013). Un talent éclectique qui lui a offert un contrat plaqué or (46 millions de dollars sur 4 ans) et un beau record individuel. L’an dernier Batman est devenu le 4e joueur de l’histoire (avec  LeBron James, Scottie Pippen et Kevin Durant !) à compiler 100 paniers à 3-pts, 350 passes et 80 contres en saison régulière. Peu intéressé par ce genre de distinction, Batumne veut qu’une chose : les playoffs. « Je me fiche des statistiques. Si on fait tous cela à Portland, on va faire une superbe saison. Les statistiques suivront, et on fera les playoffs, affirme le Normand, sans pour autant se défiler dans The Oreganian. J’ai une grande part de responsabilité dans le succès de cette équipe, confie-t-il à The Oregonian. Je suis prêt pour cela : je dois être davantage leader dans cette équipe. »

Joakim Noah à la lutte avec Shane Battier

Ils sont des remplaçants de valeur

Boris Diaw (5,8 pts, 3,4 rbds, 2,4 pd, 31 ans)
Babac doit surfer sur la vague de l’Euro. Agressif à souhait, à l’image de sa finale accomplie face à la Lituanie (15 points à 7/14 aux tirs, 6 rbds, 4 pd), le Président a plu à Popovich. « Il est plus agressif offensivement, et c’est principalement ce qu’on veut de lui », assure le coach des Spurs au San Antonio Express News. Un constat partagé par le principal intéressé. « Si on regarde nos playoffs de l’an dernier, je pense que j’aurais pu aider davantage, chercher mon shoot, être plus utile et ne pas seulement faire des passes. » 

Kévin Séraphin (9,1 pts, 4,4 rbds, 23 ans)
Mission playoffs. Dans l’ombre de Marcin Gortat et Nene Hilario, le pivot guyanais, « mieux préparé et plus mature », va œuvrer pour ramener les Wizards en post-season. Resté aux Etats-Unis pour travailler cet été, Mister K veut se rendre indispensable. « A moi de trouver ma place en tant que 6e homme, voire en tant que joueur majeur de cette équipe. (…) Je veux prouver qu’on peut me donner un gros temps de jeu, proclame l’ancien Choletais dans Mondial Basket. (…) Si je peux avoir 25 minutes et être un joueur d’impact ça me conviendra parfaitement. »

Ronny Turiaf (1,9 pts, 2,3 rbds, 30 ans)
Au relais de la paire Kevin Love-Nikola Pekovic, le champion NBA 2012 sous les couleurs du Heat sera chargé des basses œuvres. Ainsi va la vie du roc martiniquais, qui découvre une 7e franchise en 6 ans. « Il apporte de la passion, de l’enthousiasme, il est essentiel au succès d’une équipe », atteste Flip Saunders, coach des Minnesota Tomberwolves. « Je peux faire des passes, défendre, tout ce qu’il faut pour que l’on gagne. Cette équipe a quelque chose de spécial », s’enflamme pour sa part l’ancien Clipper. Reposé cet été, l’ex-joueur de Gonzaga a un autre objectif : aider Pekovic à développer son « énorme potentiel. » Un guide dans une équipe de jeunes.

Ian Mahinmi (5 pts, 3,9 rbds, 26 ans)
Chez les Pacers, le pivot tricolore fait l’unanimité. Derrière le dominateur Roy Hibbert, l’ex-Maverick titré en 2011 a fait son trou, dans une équipe tombée avec les honneurs devant Miami en finale de Conférence (4-3). « Pour moi, il est du niveau d’un titulaire si on parle de la présence qu’il a sur le terrain, avoue même son coéquipier David West. Ian va donner une stabilité à notre ‘second unit’ durant l’année, quand Roy ne sera pas en jeu. » Le coach d’Indiana, Frank Vogel, abonde dans le sens de son ailier-fort. « Mahinmi fait tout très bien. Il n’y a pas de points faibles dans son jeu. Il fait tout le sale travail et a l’expérience d’un titre. »

Ils doivent gagner leur place

Nando De Colo (3,8 pts, 1,9 pd, 26 ans)
Saison 2012-2013 curieuse pour le Français. Suppléant de Parker à quelques encablures des playoffs, le Nordiste a perdu sa place dans la rotation après le 1er tour. Il a donc vécu les Finals scotché au banc… Déçu, l’ancien Valencian a pu se consoler avec une couronne européenne. Concurrencé par Mills et Joseph pour être le back-up de TP cette saison, Nando doit se faire violence. « C'est un joueur intelligent, nous le savions déjà. Mais il doit être capable de se battre et d'être dur physiquement », clame Popovich. Un message visiblement reçu par « Mini-Manu » (Ginobili) comme Pop’ l’appelle. « Ma place, il va falloir la faire, concède l’arrière à La voix des sports. (…) J’arrive sur une deuxième année où je connais mieux le système, ce sera à moi de travailler. »  

Evan Fournier (5,3 pts, 1,2 pd, 20 ans)
Parker le considère comme « le Français à suivre cette saison. » Auteur de quelques belles sorties en fin de saison dernière (13 pts de moyenne sur 7 matches début avril), l’ancien arrière poitevin doit confirmer. D’autant que les Nuggets ont un nouveau coach, Brian Shaw. « Je ferai tout ce que les entraîneurs voudront que je fasse. Je dois encore m’améliorer dans l’organisation et le leadership, détaille le médaillé d’Europe espoirs avec les Bleus en 2011. Je suis encore en phase d’apprentissage. » Un discours réfléchi qui ne masque pas une réelle ambition. « J’ai toujours voulu m’entraîner avec les meilleurs, me mesurer à eux, et faire partie de cette élite », confie Fournier. « Il a cette confiance en lui qui est innée. Et on peut voir qu’elle continue de croître », témoigne l’assistant coach Melvin Hunt au Denver Post. Iguodala parti et Belinelli blessé, l’arrière frenchy a une place à prendre du côté des Rocheuses.

Rudy Gobert (8,4 pts, 5,4 rbds à Cholet en Pro A, 21 ans)
Drafté en 27e position par les Nuggets, le longiligne pivot formé à Cholet a finalement échoué au Utah Jazz. Sa grande taille (2,18 m) et son immense envergure ont convaincu le board de Salt Lake City de lui faire confiance. "Il est intelligent dans le jeu et a de bonnes mains. Il faut qu'il  s'épaississe mais s'il peut nous aider on le fera rentrer", assure Tyrone Corbin, coach de l’ancienne franchise de Malone et Stockton. Auteur de bonnes prestations en pré-saison (4 pts, 12 rds et 5 ctres face au Clippers et 16 pts, 9 rbds et 3 ctres contre les Lakers), Gobert pourrait s'ouvrir la voie d'un roster délesté de Al Jefferson et de Millsap à l'été.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.