La saison NBA 2015-2016 en dix questions
Qui sera champion NBA ?
Champions surprise – personne ne les attendait si haut au début de la saison - mais mérité la saison dernière, les Warriors vont affronter une meute affamée et surmotivée pour les faire tomber. Le duo Curry-Thompson est toujours là et devrait faire des ravages. Les Warriors semblent armés pour le "back-to-back". Mais plus que du côté de la Californie, les regards se tournent vers l’Ohio où LeBron James attaque sa deuxième saison à Cleveland, celle qui doit l’amener enfin tout en haut de la Ligue avec "son" équipe. Kyrie Irving va revenir début 2016, Kevin Love, Timofei Mozgov et TristanThompson ont resigné, les Cavs peuvent enfin croire à un premier titre. Derrière le duo de finalistes de l’an dernier, le troupeau d’outsiders est le même : les Bulls, Houston, le Thunder où le duo Durant-Westbrook sera enfin reformé, les Spurs avec un changement de hiérarchie dans l’équipe avec l’arrivée de LaMarcus Aldridge, les Clippers qui finiront bien par atteindre une finale de Conference ou pourquoi pas les Pelicans où Anthony Davis devra confirmer sa formidable saison.
Qui sera MVP de la saison régulière?
Stephen Curry a plané au-dessus de la Ligue l’an dernier. Des "moves" incroyables, des tirs et une réussite parfois irréels, "Baby Face" a mérité son titre de MVP. Avec 23,8 points, 7,7 passes de moyenne par match, le meneur des Warriors a damé le pion à LeBron James et James Harden. Ce trio se tirera encore la bourre cette saison. Le meilleur joueur du monde (James) voudra un cinquième trophée comme Michael Jordan et Bill Russell, le Rocket veut sa revanche alors qu’il estimait le mériter l’an dernier. Vainqueur en 2014, Kevin Durant, qui assure être "plus fort que LeBron", est de nouveau dans la course, comme son coéquipier Russell Wesbrook, stratosphérique au printemps dernier quand il portait le Thunder à bout de bras. Enfin Anthony Davis, l’intérieur des Pelicans, incarne le futur de la Ligue mais aussi le présent. Après avoir découvert les playoffs, Davis aura envie d’aller plus haut.
L’Est toujours moins forte que l’Ouest ?
A l’Est, les favoris pour le titre se comptent sur les deux doigts d’une main et commencent par la lettre "C" : Cleveland et Chicago. A l’Ouest, les cinq doigts ne suffisent pas à tous les lister - si on est un peu large: Golden State, Houston, San Antonio, Oklahoma City, les Clippers. Les plus ouverts d’esprit pourraient ajouter New Orleans. Si pour les Pelicans, les 60 victoires en 82 matches de saison régulière sont un objectif ambitieux, pour les cinq autres, c’est du domaine du raisonnable. De l’autre côté du Mississipi en revanche, Cleveland semble bien seul, même si les Bulls ont un fort potentiel (Gasol, Rose, Butler, Noah) à confirmer et que les Hawks, avec le quatuor Teague, Korver, Millsap et Horford, ont émergé l’an dernier : 60 victoires, dont un mois parfait en janvier (19 succès de rang), et 22 défaites.
Bryant, la der des der ?
Kobe Bryant va entamer sa 20e saison NBA et sa dernière année de contrat à Los Angeles. Quintuple champion NBA, MVP de la saison régulière en 2008, le "Black Mamba" a toujours soif de ballon. Blessé plus ou moins gravement et longuement lors des trois dernières saisons (rupture du tendon d’Achille gauche en 2013, fracture du plateau tibial gauche en 2014, déchirure d’un muscle de l’épaule droite en 2015), Bryant retrouve ses Lakers avec l’envie de leur redonner leur lustre d’antan. Il ne joue pas gros puisqu’il a déjà tout gagné, mais cet obsessionnel du jeu veut réussir sa sortie. Joueur le mieux payé de la Ligue, il a plombé par son salaire, l’indispensable reconstruction des Lakers. Même si le physique ne suit plus, la motivation est intacte comme au premier jour et le "Black Mamba" sèmera encore la terreur sur les parquets et parfois même dans son équipe.
Pour aller plus loin : le long format sur Kobe Bryant, derrière le mythe
Les "papys" vont-ils assurer ?
Outre Kobe Bryant, ils sont plusieurs joueurs à avoir dépasser la limite d’âge mais à défier le temps qui passe, le seul adversaire contre qui on ne peut pas gagner. Les "papys", les Spurs connaissent puisque Manu Ginobili (38 ans) et Tim Duncan (39 ans) étaient déjà au Texas au siècle dernier. Ils n’ont plus le même poids dans la rotation des Spurs – même si Duncan est proprement ahurissant – mais conservent la confiance de Gregg Popovich qui sait parfaitement les gérer. L’Argentin disputera sa dernière saison, Duncan lui conserve une année en option. Autre légende des parquets, Paul Pierce, 38 ans, pensait quitter la Ligue sur son shoot au buzzer victorieux – mais finalement annulé – contre Atlanta avec Washington. Mais finalement son mentor à Boston, Doc Rivers, lui a offert du rab en Californie où il a rejoint les Clippers pour trois saisons. Sous les panneaux, la lutte entre le Mav Dirk Nowitzki (37 ans) et le Wolve Kevin Garnett (39 ans) aura aussi des allures de duel de gladiateurs d’un autre temps.
Qui sera le rookie de l’année ?
Pas forcément une grande cuvée cette draft 2015, mais une bonne cuvée. Karl-Anthony Towns, le numéro 1, aurait pu plus mal tomber. En atterrissant chez les Timberwolves, cet intérieur dominicain va apprendre en suivant les conseils de Kevin Garnett, pas le premier venu. En présaison, Towns a tourné à 11,7 points (53% d’adresse) et 7,4 rebonds en 23 minutes. L’autre pivot drafté haut, Jahlil Okafor (3e), aura du temps de jeu chez les Sixers à qui l’on promet une saison en enfer. Cette draft aura également été riche en meneurs à suivre puisque d’Angelo Russell (2e) aux Lakers et le Congolais Emmanuel Mudiay (7e) à Denver pourront s’exprimer. Le premier devra exister dans un effectif où Kobe Bryant n’est pas forcément le meilleur bizutage pour un nouveau. Mudiay en revanche, fort d’une saison en Chine, peut s’imposer dès le début chez les Nuggets où il sera titulaire.
Où va s’arrêter Rudy Gobert ?
C’est l’une des attractions de la saison. Rudy Gobert, 23 ans, 2,16m, des mains de 25 cm, une envergure de 2,35m est attendu sur les parquets. Auteur d’une fin de saison en boulet de canon avec le Jazz, d’un Euro convaincant avec les Bleus où il est titulaire dans la peinture, le pivot veut accéder aux playoffs dès cette saison et rêve même du All-Star. "Cette année, c’est gagner qui m’intéresse", assure-t-il dans L’Equipe même s’il ne cracherait pas sur le titre de meilleur défenseur de la Ligue. Celui de meilleure progression est aussi envisageable. Parmi les 11 autres "Frenchies", Nicolas Batum a une belle carte à jouer chez les Hornets où il sera l’arme offensive numéro 1, tout comme Joffrey Lauvergne à Denver où il a effectué une belle présaison (13 points, 9 rebonds de moyenne). Pour les "historiques" en revanche, cette saison est celle du changement. Parker et Diaw devraient avoir un rôle moindre à San Antonio, tout comme Joakim Noah à Chicago.
New York et Los Angeles vont-ils se relever ?
Les deux plus gros marchés de la Ligue sortent d’une saison cataclysmique, la pire de leur histoire. Malgré l’arrivée de Phil Jackson à la présidence et la présence d’un des meilleurs attaquants de la Ligue, Carmelo Anthony, New York n’a gagné que 17 matches l’an dernier. C'est à peine mieux pour les Lakers avec 21 succès. Circonstances atténuantes, Anthony et Bryant ont raté la majeure partie de la saison. Les deux stars sont aujourd’hui d’attaque et leaders d’un chantier à ciel ouvert. Les Lakers ont misé sur la jeunesse avec le meneur drafté D’Angelo Russell et Julius Randle, un intérieur prometteur qui a manqué toute la saison dernière en raison d’une blessure. Les Knicks, eux, continueront à miser sur la "triangle offense" (l’attaque en triangle) chère à Phil Jackson. Pour cela, Derek Fisher, qui vivra sa deuxième saison sur le banc, comptera sur un ancien Laker Sasha Vujacic, rompu à ce système. A noter la présence d’une curiosité du côté de "Big Apple" : le Letton Kristpas Porzingis, 24 ans, numéro 4 de la draft qui possède un fort potentiel.
La greffe Aldridge va-t-elle prendre chez les Spurs ?
Il était le plus courtisé de tous les free-agent du marché cet été. LaMarcus Aldridge a vu défiler sous son balcon toutes les plus grosses écuries (Lakers, Knicks, Dallas, Houston, Toronto, Miami, Phoenix) venues lui faire la cour. Il a finalement choisi les Spurs, leur collectif et leur coach emblématique Gregg Popovich. Cette arrivée redistribue les cartes, une nouvelle fois, au sein de l’effectif texan. Tim Duncan et Manu Ginobili vieillissants, Tony Parker, moins performants qu’avant, Aldridge va partager les responsabilités offensives avec Kawhi Leonard, le MVP des Finals 2014. De ce duo et de son entente va dépendre la réussite d’une saison, qui sera la dernière d’el "Manu" et, peut-être, de Duncan. Les Spurs peuvent compter sur l’alchimiste Popovich pour que la sauce prenne.
Nouveaux coaches, meilleure réussite ?
En octobre dernier, Steve Kerr débutait sur le banc des Warriors. Neuf mois plus tard, il était champion NBA. Effet de mode ou fin de cycle, trois prétendants au titre ont changé d’entraîneur cet été : Chicago, New Orleans et OKC. Dans l’Illinois, Tim Thibodeau a été licencié au profit du novice Fred Hoiberg (Iowa State, NCAA), qui devrait favoriser le jeu offensif au contraire de son prédécesseur. Chez les Pelicans, Monty Williams est aussi parti au bout de cinq années. A sa place, "NoLa" est allé chercher Alvin Gentry, l’assistant numéro 1 de Steve Kerr chez les Warriors l’an dernier. Le but est de jouer plus vite à la manière des Warriors mais pas avec les mêmes armes puisque l’atout numéro 1 des Pelicans se nomme Anthony Davis. Enfin, le Thunder a viré Scott Brooks pour installer Billy Donovan, une figure de la NCAA, resté 19 ans à la tête de Florida, université avec laquelle il a remporté deux titres (2006 et 2007). Les objectifs pour lui sera de tirer le meilleur de son duo Westbrook-Durant, de renforcer la défense et de prier pour que Durant, free-agent en 2016, reste à OKC.
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