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Kobe Bryant s’en ira comme Michael Jordan : trop tard

Kobe Bryant (37 ans), méconnaissable depuis la reprise (15,5 points à 30% aux tirs), a annoncé dimanche qu’il fera ses adieux au basket à la fin de cette saison, la vingtième de sa carrière. En cela, il pousse jusqu’au bout le mimétisme avec la carrière de son modèle, Michael Jordan, qui n’avait lui non plus pas su raccrocher à temps.
Article rédigé par franceinfo
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Kobe Bryant face à Michael Jordan, en 2003 (? REUTERS PHOTOGRAPHER / REUTER / X00129)

Le 10 septembre 2001, veille des attentats à New York, Michael Jordan accordait un entretien à The Associated Press et au Chicago Sun-Times afin d’annoncer son grand retour à la compétition. Trois ans plus tôt, il avait tiré sa révérence sur Kobe Bryant a admis l’inadmissible : "Il a fallu accepter le fait que je n’avais plus envie de faire tout cela (…) Le feu intérieur n’est plus le même". Le compétiteur a même reconnu qu’il ne s’agissait désormais plus de performer, mais de limiter les dégâts ("Je fais tout ce qui est possible pour jouer le moins mal possible"). Non seulement cela sonne faux, mais en plus c’était évitable. Le "Black Mamba" aurait pu s’arrêter à temps. Après le dernier titre en 2010, face aux Celtics ? En même temps que Phil Jackson, en 2011 ? Après sa grave blessure au talon d’Achille, en 2013 ? A chaque fois il est revenu, avec la même idée fixe qu’il y a quinze ans, quand Jackson avait pris les rênes des Lakers et découvert à quel point Bryant était "déterminé à surpasser Jordan pour devenir le meilleur joueur de l’histoire".

Cette obsession lui aura permis de vivre une carrière hors-norme en NBA (17 sélections au All-Star Game, 431 matches à plus de 30 points – dont un à 81 unités), mais elle aura gâché sa fin de carrière. Depuis la reprise fin octobre, le basket qu’il propose est indigne de son passé, de son incommensurable talent. Il ne voulait pas d’une fin de parcours où tous - adversaires, coaches, public des quatre coins des Etats-Unis - acclameraient l’idole déclinante? Et bien, il l’aura. Comme Jordan l’avait eu à Washington, lui qui évoque avec le recul une expérience "décevante" (74 victoires, 90 défaites). Le talent ne l’avait pas quitté, mais la flamme s’amenuisait et le physique ne suivait pas. Bryant a fait le même constat d'échec : "Mon cœur  peut accepter les critiques. Mon esprit peut gérer les efforts. Mais mon corps sait qu'il est temps de dire au revoir". A 66 matches de la fin de sa carrière NBA, le voilà parti pour une longue tournée d’adieu où l’adversaire autrefois impitoyable n’est aujourd’hui plus qu’un symbole que l’on respecte mais que l’on sait sans danger. Sous couvert d’anonymat, Lire notre grand format : Kobe Bryant, derrière le mythe"

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