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Draft NBA : Les cinq joueurs qui marqueront la cuvée 2015

Dans la nuit de jeudi à vendredi (1h00, heure française), la NBA accueillera soixante des meilleurs jeunes joueurs de la planète basket, issus des universités américaines et des ligues du monde entier. Les trente premiers, sélectionnés dans un ordre déjà défini (Minnesota a hérité du premier choix), seront même assurés de signer un contrat garanti sur les trois prochaines saisons. Annoncée moins forte que l’an passé, la Draft 2015 compte toutefois plusieurs gros potentiels susceptibles de s’imposer rapidement dans la grande ligue. Focus sur les cinq noms les plus prometteurs du nouveau millésime.
Article rédigé par franceinfo
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Jahlil Okafor sera l'un des favoris au titre de rookie de l'année en 2016

1 - Karl-Anthony Towns

Karl-Anthony Towns

Profil : Intérieur, 19 ans, 2,13m, 112kg
La saison passée : 10,3 points, 6,7 rebonds, 2,3 contres (Kentucky, NCAA)

Ancien leader de l’intouchable équipe de Kentucky qui n’a perdu qu’un seul match la saison passée (en demi-finale du tournoi NCAA, face à Wisconsin), Karl-Anthony Towns devrait être le premier choix de la Draft 2015. Ne vous fiez pas à sa ligne statistique de son année freshman, tout juste correcte : il faut la lire en prenant en compte son temps de jeu limité (21mn), ce qui était le cas de tous les membres de l’effectif pléthorique du coach John Calipari, qui ne savait où distribuer ses minutes tant il avait de bons éléments à sa disposition.

Physiquement, Towns est déjà prêt pour la NBA et possède peu de lacunes dans son jeu. Très mobile et plutôt agile balle en main pour sa taille, il possède aussi une belle palette de mouvements près du panier et sait shooter dans le périmètre. Ce qui le différencie de presque tous les autres joueurs intérieurs de la Draft ? Son adresse aux lancers-francs (82%) à en faire pâlir la plupart des pivots NBA. Excellent contreur, bon rebondeur, il est actif en défense et peut s’occuper tant des ailiers forts que des pivots. S’il ne rechigne pas à l’effort, il a en revanche de sérieux soucis de fautes (5,6 sur une moyenne de 40 minutes la saison passée…) et manque encore de justesse dans ses choix défensifs. Mais son profil, celui d’un big man athlétique, très polyvalent, et qui possède encore une belle marge de progression, est exactement celui recherché par les jeunes franchises en reconstruction. Comme celle du Minnesota, qui s’ils sélectionnent Towns, l’associeraient au premier choix de la Draft 2014 devenu rookie de l’année, Andrew Wiggins.

2 - Jahlil Okafor

Profil : Pivot, 19 ans, 2,08m, 125kg
La saison passée : 17,3 points, 8,6 rebonds, 1,4 contre (Duke, NCAA)

Jahlil Okafor a très longtemps été annoncé comme LA star de la Draft 2015, l’intérieur le plus talentueux de sa génération. Et s’il devrait finalement être sélectionné en deuxième position (le choix des Los Angeles Lakers), il n’en demeure pas moins le joueur le plus à même de dominer les raquettes NBA dès la saison prochaine. Offensivement, c’est un véritable joyau dont le jeu dos au panier est déjà plus développé que de nombreux plupart des joueurs pros. Quand il est en position dans la peinture, impossible de l’en déloger. Et quand la machine se met en marche, elle se révèle rapide et puissante sur ses appuis, créative et agile dans la finition.

Ses mains ne sont pas seulement immenses : elles sont en or. Il marque 60% de ses tentatives en situation de post-up, 75% de ses tirs dans la peinture. Et cela tombe bien, car Okafor touche rarement la balle en dehors de la raquette. En revanche, le gaillard est un vrai boulet sur la ligne des lancers-francs (51%), et les équipes NBA adverses devraient se faire un plaisir de l’y envoyer dès que possible, comme ils le faisaient avec Shaquille O’Neal hier, Dwight Howard et DeAndre Jordan aujourd’hui. Okafor a aussi de gros progrès à faire en défense :  ce n’est pas un protecteur de cercle et il risque de se faire martyriser par la plupart des intérieurs scoreurs pendant sa saison rookie. Physiquement, il doit également prendre garde à ne pas devenir trop lourd - et donc de moins en moins mobile. Mais c’est un vrai gagnant, qui a tout gagné en high school, et qui sous l’égide de Mike Krzyzewski l’an passé, a mené les siens vers le titre NCAA. Un gagnant qui pourrait jouer l’an prochain avec le plus grand winner des années 2000 en NBA, Kobe Bryant…

3 - D’Angelo Russell

D'Angelo Russell

Profil : Meneur/arrière, 19 ans, 1,96m, 88kg
La saison passée : 19,3 points, 5,7 rebonds, 5,0 passes (Ohio State, NCAA)

Attention, extraterrestre ! Arrière de près de deux mètres, D’Angelo Russell a régalé l’université d’Ohio State l’an passé en distribuant des caviars dans des trous de souris, en cassant quelques paires de chevilles avec son dribble croisé et en se frottant avec brio aux intérieurs adverses en drivant au panier. Le phénomène possède en outre un shoot très fiable, de près comme de loin, et une vraie intelligence de jeu qui lui permet d’exceller en situation de pick and roll. Il n’existe quasiment aucun poste un de sa taille en NBA, et peu avec une telle vision de jeu. Il devra toutefois se montrer capable de jouer une saison entière à la mène (il était souvent décalé au poste deux en NCAA).

S’il est sélectionné en troisième position, cela lui facilitera la tâche puisqu’il échouerait à Philadelphie, l’équipe la plus jeune de la ligue où il se sentirait presque comme dans le championnat universitaire. Mais Russell, aussi bon scoreur que distributeur, est un joueur culotté qui a tout pour briller en NBA : il aime jouer vite, se projette constamment vers l’avant. Il a la mentalité d’un Russell Westbrook, l’explosivité en moins. Mais le même culot, les mêmes fulgurances. Un joueur stylé, tout simplement.

4 - Emmanuel Mudiay

Emmanuel Mudiay

Profil : Meneur, 19 ans, 1,93m, 86kg
La saison passée : 18,0 points, 6,3 rebonds, 5,9 passes décisives (Guangdong, Chine)

Il y a ceux qui sortent de la NCAA, ceux qui poursuivent leur formation dans un bon club européen… et il y a ceux qui ne font pas comme les autres. Superstar en high school, au Texas, Emmanuel Mudiay a décidé de filer peaufiner son basket dans le championnat chinois. Un choix bien étrange que le natif de Kinshasa avait justifié en expliquant le salaire qui en découlait (1,2 millions de dollars) allait lui permettre de subvenir aux besoins de sa famille en difficulté financière. Mais en refusant la NCAA, où les joueurs ne touchent pas un centime, le Congolais risquait aussi de s’éloigner des radars des franchises NBA.

Son pari s’est finalement avéré gagnant, car s’il n’a joué que dix matches en Chine avant de se blesser à la cheville jusqu’à la fin de la saison, cela a suffi à maintenir la hype, et à le hisser dans le Top 10 de la Draft 2015. Un temps annoncé favori au first pick, Mudiay pourrait finalement échouer au quatrième rang et rejoindre les New York Knicks, qui recherchent justement un extérieur. La franchise de Big Apple a de quoi être séduit par ce meneur de jeu athlétique, explosif, agressif et polyvalent (plus de six rebonds et près de six passes de moyenne en Chine). Grand et long pour son poste, il a un joli sens du collectif et possède un vrai potentiel défensif. Mais tout est encore perfectible dans son shoot : son geste (mécanique douteuse), ses choix (tirs en déséquilibre, souvent précipités), son adresse aux lancers-francs (58%, indigne pour un meneur de jeu). S’il veut se mettre le public du Garden dans les poches, Mudiay devra aussi corriger sa fâcheuse tendance à commettre trop de pertes de balles. 

5 - Kristaps Porzingis

Profil : Intérieur, 19 ans, 2,12m, 95kg
La saison passée : 11,0 points, 4,6 rebonds (Séville, Espagne)

Le meilleur européen de la Draft 2015 (avec le Croate Mario Hezonja) est aussi celui qu’on annonce comme le plus gros potentiel "pur" de la cuvée. Le Letton n’aurait jusqu’ici montré que de petites bribes annonciatrices d’un immense talent qui ne demanderait qu’à être poli dans la grande ligue. Se dirige-t-on vers un énième bust (déconvenue), comme tant d’autres joueurs issus du Vieux Continent avant lui ? Le jeune Magic d’Orlando, qui pourrait le sélectionner avec son 5e choix, veut ne pas y croire. Et il ne manque pas d’arguments.

Car Porzingis est un ailier dans un corps de pivot, un impressionnant cocktail de taille, de rapidité et d’agilité, capable de jouer près du cercle et de s’en éloigner avec la même réussite. Un poste 4 moderne, techniquement au point après trois saisons passées au sein de la relevée Liga espagnole. Son potentiel est certain, mais de là à s’imposer en NBA ? Il n’a pas de jeu dos au panier (gênant, pour un joueur de sa taille), est encore trop frêle pour contenir des pivots et doit encore gagner en masse musculaire pour ne pas être un simple intérieur fuyant, joueur précieux par séquences en attaque, fardeau en défense. Nouveau Dirk Nowitzki ? Pau Gasol ? Andrea Bargnani ? Nikoloz Tskitishvili ? Porzingis est un mystère. C’est à la fois sa principale qualité et son plus grand défaut.

Mais aussi :

- Mario Hezonja (arrière/ailier), le prodige croate, annoncé dans le Top 10 ;
- Frank Kaminsky (intérieur), le joueur NCAA de l’année avec Wisconsin, dont la cote ne cesse de monter à l’approche du grand soir ;
- Willie Caulley-Stein (pivot), le géant spécialiste ès défense, partenaire de Towns dans la raquette de Kentucky l’an passé ;
- Justise Winslow (ailier), souvent dans l’ombre d’Okafor à Duke, redoutable défenseur à l’aise dans tous les domaines ;
- Mouhammadou Jaiteh (pivot), le Nanterrien, seul Français de la Draft 2015, annoncé en début de second tour par la plupart des spécialistes.

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