Nicolas Batum: "Tout est réuni pour faire quelque chose d’historique"
- Cinq jours avant le début de l’Euro... la pression monte ?
Pas pour l’instant. Quand on sera à Montpellier, quand on s’entraînera dans la salle, qu’on va voir et sentir les choses sur place, là, ça va être différent. On saura que les choses sérieuses ont commencé. Mais on approche ça sereinement.
- La préparation s’est achevée avec de bons matches mais les derniers jours ont été marqués par le départ d’Alexis Ajinça...
Le départ d’Alexis a été un coup dur pour nous mais Mam (Jaiteh) peut beaucoup apporter, on a quand même le groupe pour aller au bout. On le sait très bien : à nous de le faire. Globalement, le groupe se porte très très bien, physiquement et mentalement. On est dans les clous, prêts à commencer cette compet.
- Cette préparation a aussi été l’occasion d’observer l’attente que vous suscitez...
On a remarqué que le public français était à fond derrière nous et attendait cette échéance avec impatience. On a fait salle comble à chaque fois. Les endroits où on faisait des séances de dédicaces étaient pleins à craquer. On sent que quelque chose s’est créé depuis quelques années. L’apothéose sera de partager un titre ensemble, sur le territoire. C’est ce qu’on va essayer de faire le 20 septembre.
"Une chance comme ça, c'est une fois dans une carrière"
- Un Euro à la maison, c’est un rêve ?
Personnellement, ça fait un petit moment que j’en rêvais. Et je crois que c’est le cas de tout le monde. A part Evan (Fournier) qui a fait un Euro à domicile chez les jeunes (Euro 2009 des moins de 18 ans à Metz, ndlr), personne n’a fait ça. On a poussé Jean-Pierre Siutat (président de la Fédération) à récupérer l’Euro parce que le timing est parfait. On est champion d’Europe en titre, il y a une qualif aux Jeux olympiques en titre, on arrive à un point où 2-3 générations arrivent à maturité et où l’alchimie fait qu’on peut marquer maintenant l’histoire de ce sport, et du sport français. Tout est réuni pour faire quelque chose de grand, d’historique.
- Cela ne vous met-il pas une pression négative ?
Jouer devant notre public en France, ça nous galvanise. On a éliminé des pays-hôtes dernièrement, et pas qu’une fois. On a brisé des rêves. On a vu ce que ça faisait. On a vu le visage des adversaires, des fans en Slovénie, en Lituanie, en Espagne. On ne veut pas être dans cette peau-là. Il y aura toujours une pression mais l’excitation primera. Il ne faut pas tomber non plus dans l’euphorie, qui sera d’ailleurs peut-être plus dure à gérer que la pression. On a un groupe serein, on est très bien cadré. Boris, Flo et Tony ont les mots et les gestes pour nous mettre dans de bonnes conditions. Mentalement, on est bien.
- Par rapport à vos précédentes campagnes, sentez-vous encore plus d’implication, de sérieux ?
L’implication est la même. Il y a peut-être un peu plus de sérieux car on sait que c’est une grosse échéance. Et puis, on a eu une piqûre de rappel après le premier match perdu contre la Finlande... Le premier entraînement qu’on a fait après ce match a été... assez costaud, assez physique. Depuis, le niveau est monté et chacun a pris conscience qu’une chance comme ça, c’est une fois dans une carrière. Si on gagne, on en reparlera encore dans 40, 50 ans, et on en a conscience.
- Peut-on dire que vous avez moins de pression individuelle que l’an passé, où on vous avait confié le leadership de l’équipe ?
C’est vrai que je suis plus libéré cette année. Le retour de Tony et l’arrivée de Nando dans le cinq font que j’ai moins à porter la balle que d’habitude. Je peux être davantage dans la mobilité et dans les coupes que dans la finition. Pour l’instant, au vu des matches qu’on a pu faire, ça marche très bien. On a deux très bons créateurs à l’arrière (Parker, De Colo) et un à l’intérieur (Diaw), donc moi j’ai juste à faire le joueur qui coupe et qui prend les espaces. Et ça me va très bien : je suis plus concentré sur les petites choses, les détails à côté. Mon rôle est totalement différent de l’année dernière mais je m’en fiche. On prend du plaisir à jouer, ça tourne bien. Peu importe que j’ai la balle ou non. En équipe de France, je veux juste gagner.
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