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Des Braqueuses aux Patronnes

Championnes d’Europe en 2009, les basketteuses de l’Équipe de France étaient alors surnommées « les Braqueuses », pour leur capacité à ne jamais lâcher prise et à remporter les matches sur des détails, au mental. Quatre ans plus tard et après un mois de préparation couronné de succès, elles abordent l’EuroBasket 2013 à domicile ce samedi face à la Lettonie (21h) avec un nouveau statut. Plus prestigieux, mais plus difficile à assumer.
Article rédigé par franceinfo
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L'équipe de France féminine de basket (GUIOCHON STEPHANE / MAXPPP)

Neuf matches, neuf victoires, et une avance moyenne de 21,7 points. Voilà l’impressionnant bilan des douze joueuses de Pierre Vincent depuis un mois, à l’occasion de leur tournée française de préparation au championnat d’Europe qui débute samedi à Trélazé. Un résultat d’autant plus encourageant que leurs adversaires n’étaient pas les dernières venues, loin de là. L’Espagne, la Russie, la Turquie, soit trois des plus sérieux concurrents des Bleues pour la quinzaine à venir, ont tous plié face à l’énorme défense des Françaises. Ne les appelez plus les Braqueuses : les Bleues jouent désormais comme des Patronnes.

Plus fortes qu’à Londres ?

Retour en 2009. L’équipe de France féminine de basket, habituée aux places d’honneurs depuis son premier sacre européen huit ans plus tôt, s’adjuge le championnat d’Europe à la surprise générale en battant la grande Russie en finale. Les joueuses du nouveau sélectionneur Pierre Vincent remportent la majorité de leurs matches sur des scores serrés, parfois après prolongation, souvent après avoir été largement menées, et reçoivent le surnom de « Braqueuses ».

Sixièmes des Mondiaux 2010, médaillées de bronze au Championnat d’Europe 2011, les Françaises retrouvent les sommets aux Jeux de Londres, l’an passé. Poussées par une Céline Dumerc hors-norme, les Bleues se hissent jusqu’en finale olympique et assoient leur domination sur le basket européen en battant la République Tchèque en quarts, puis la Russie en demi-finale. La défaite face à la Dream Team américaine, aussi sévère soit-elle, n’altère en rien la nouvelle réputation des basketteuses tricolores. Les Braqueuses ne peuvent plus se cacher derrière leur sobriquet : elles sont désormais attendues au tournant.

« Caps » & Co ont bien conscience que tout autre résultat qu’un titre de champion d’Europe le 30 juin prochain, à domicile qui plus est, serait une déception. En passant un cap sportif et médiatique, les Bleues découvrent des nouvelles responsabilités et une nouvelle pression. Celle du public français, qui a bien répondu présent lors des matches de préparation, joués dans des arènes combles. Celles des médias, qui présentent l’armada de Pierre Vincent comme les championnes d’Europe avant l’heure. Celles des adversaires, qui feront de l’effectif tricolore, toute la compétition durant, l’équipe à battre.

« On peut se tromper »

En s’appuyant sur une défense de fer, son atout majeur, la France semble jusqu’ici plutôt bien supporter cette étiquette de favorite en s’offrant les cadors du Vieux Continent en préparation, le tout sans prendre la grosse tête pour autant. « Il n’y a aucun risque d’excès de confiance, on garde quand même les pieds sur terre », confirme à l’Équipe l’intérieure championne d’Europe des clubs cette saison avec Ekaterinbourg, Sandrine Gruda, symbole de la sérénité et de la solidarité affichées par le groupe. « Les filles savent comment faire depuis les JO, renchérit la nouvelle venue en sélection, Marielle Amant. C’est une prise en charge de nous-mêmes qu’il faut réaliser, jusqu’à la fin de la compétition ».

En se « prenant en charge », les joueuses entendent certainement corriger les derniers défauts susceptible de les inquiéter à la veille du début de l’EuroBasket : leur tendance à se relâcher, récemment soulignée par le sélectionneur, ou la maladresse longue distance qui a permis à l’Espagne, dimanche, de revenir à -30 après la pause à -7 dans le dernier quart-temps. L’exemple-type du comportement que les tricolores, sans doute plus fortes encore qu’à Londres en août dernier, ne pourront se permettre dans la compétition. « Le plus gros danger, estime Pierre Vincent, serait de penser que les choses vont être faciles et qu’on ne va pas se tromper. On peut se tromper ». Les Bleues auraient bien tort de se mettre en danger en croyant le contraire. Cela ne serait pas digne de leur rang.

Le programme des Bleues (Groupe C) :

15 juin : France - Lettonie
16 juin : France – Serbie
17 juin : France - Grande-Bretagne
Matches de poules joués à l’Arena Loire de Trélazé.
Finale le 30 juin à la Pubeco Pévèle Arena d’Orchies

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