France-Etats-Unis, les Braqueuses prêtes à l'exploit
Dimanche 21 septembre, les Bleues signaient une grosse performance contre les Etats-Unis. Une victoire 76-72 en dernier match de préparation avant le Mondial, seulement la cinquième en 26 confrontations contre les Américaines. Un succès de prestige donc. Les Bleues avaient refusé toute euphorie compte-tenu du contexte – les Américaines n’étaient réunies que depuis une semaine. "Si on gagne les Américaines aux Mondiaux, là on pourra parler de tremblement de terre" relativisait Ana-Maria Cata-Chitiga. A croire que l’intérieure tricolore a été entendue puisqu’après leur victoire peu glorieuse face au Brésil en barrages (61-48), les "Braqueuses" vont défier l’ogre américain. Le même capable de mettre 75 points dans la vue de l’Angola (119-44) et d’afficher une moyenne de plus de 100 points par match. "Cela a été difficile mais maintenant on l'a et on va le savourer avant de se concentrer sur le prochain match qui sera très, très dur", concède Paoline Salagnac.
Contrat déjà rempli
En battant le Brésil, les Bleues se sont surtout rassurés en défense car l’adresse n’a pas été brillante (21/50 aux tirs). Une bonne mise en bouche face à des Américaines au potentiel offensif dévastateur. Elles ont aussi rempli leur objectif en Turquie : la qualification en quart de finale, le quatrième d’affilée depuis 2002. De quoi jouer libérer. "Il faudra jouer sans complexe et ne pas les regarder jouer pour ne pas regretter", prévient Emilie Gomis. Elle, Sandrine Gruda, Céline Dumerc et Endy Miyem était de la dernière confrontation en match officiel contre les Etats-Unis, à Londres en finale du JO en 2012. "Ce sera très différent de la finale des JO de Londres. A l'époque, on était déjà très contentes d'être à ce niveau et on était un peu sur une autre planète, parce qu'on savait que l'on était déjà sur le podium. Cette fois-ci, on va jouer le tout pour le tout pour essayer de décrocher une place en demi-finales" poursuit l’arrière de Saint-Armand Hainaut Basket.
Le tweet d'Emilie Gomis
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L’heure n’est pas à la revanche du moins côté français. Chez les Américaines en revanche si. Vexées par cette défaite surprise juste avant le Mondial, elles vont vouloir rétablir l’ordre. "Elles vont avoir envie de nous mettre une taule après ce qu'elle ont vécu à Coubertin", imagine-t-elle. "Cette défaite est une piqûre de rappel, pour nous dire qu’on ne peut prendre personne à la légère, tant que notre groupe n’est pas encore prêt, que notre collectif n’est pas complet", assurait après le revers la meneuse Sue Bird.
Dumerc émoussée, Miyem motivée
Malgré la motivation des Bleues et leur envie de créer l’exploit, la recette semble compliquée à trouver. Comment contrer cette armada emmenée par Brittney Griner, incertaine jusqu’au début du Mondial, mais finalement bien présente. Avec 13,3 points et 8 rebonds par match, le pivot des Phoenix Mercury est la principale arme offensive etatsunienne. "On va jouer contre les Etats-Unis. Ce n'est pas rien mais il faudra relever le défi. On va étudier, travailler comme on le fait pour chaque match, en essayant de donner des solutions aux joueuses. Cela passera par ce que l'on sait faire, c'est à dire défendre, prendre les rebonds, essayer de contrôler le match quart-temps par quart-temps en ne prenant pas d'éclat immédiatement », explique la sélectionneuse.
Pour mettre son plan en place et stopper les intérieures américaines, elle pourra compter sur la valeur sûre Sandrine Gruda et aussi la revenante Endy Miyem qui s’était blessée contre le Team USA à Coubertin. "Cela va être dur mais c'est ce qui rend le match encore plus excitant. On a hâte d'y être. Les Américaines sont favorites, mais il y a quelque chose à tenter. On les a battues dans un contexte particulier, certes, mais j'ai envie de croire que cela peut se reproduire", estime-t-elle. Revenue aux affaires contre le Brésil, son apport sera le bienvenu. "Le retour d'Endy (Miyem) nous fait du bien. Elle était un peu minée. Quand on fait toute une préparation et que l'on se blesse avant le Mondial, c'est difficile. C'est bien qu'elle revienne avant les quarts. Elles est hyper importante dans notre secteur intérieur", estime Gomis. Peut-être compensera-t-elle l’apport d’une Céline Dumerc un peu timide. La meneuse est fatiguée après son été en WNBA à Atlanta. "J’essaye de faire ce que je peux, d’aider l’équipe comme je peux, de jouer sur nos forces. Et je suis loin d’être une force aujourd’hui. Ce n’est pas facile, je suis fatiguée", concédait la joueuse dans les colonnes de L’Equipe. La rencontre contre les Etats-Unis est l’occasion rêvée pour un retour. Un exploit passe par là.
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