Ballon d'or 2018 : Luka Modric, le choix de la raison malgré des controverses
Le suspense entretenu depuis de longues semaines sur l'identité du 63e Ballon d'or de l'histoire a pris fin. Et le dénouement ne surprendra personne ou presque. Luka Modric, 33 ans, remporte la plus importante récompense individuelle dans le monde du foot, largement devant le tenant du titre, Cristiano Ronaldo, et Antoine Griezmann, troisième comme en 2016. Un choix logique après une année 2018 d'exception de la part du Croate.
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L'homme fort de la Croatie, l'atout indispensable du Real Madrid
En couronnant le milieu de terrain des Merengue, les journalistes ont opté pour l'esthétisme et le réalisme froid. 15 ans après Pavel Nedved, le sacre de Luka Modric renoue avec une certaine idée du romantisme. Toucher de balle précieux, distribution de caviars sur-mesure (14 passes décisives sur l'année civile), le Croate est le poumon de sa sélection. Lors de la phase de groupes du Mondial, c'est lui qui rayonne lors de la claque infligée à l'Argentine (3-0). Le premier vrai message adressé à la concurrence avant de poursuivre sur la même lancée jusqu'en finale.
Elu meilleur joueur de la Coupe du monde, il a également reçu le trophée de joueur de l'année par la FIFA et l'UEFA. Sa troisième Ligue des champions consécutive glanée avec le Real Madrid a sans nul doute aussi pesé dans la balance. Indispensable dans l'entrejeu des Merengue, le coup de mou traversé par Modric depuis le début de l'exercice 2018-2019 n'a pas refroidi les votants. Car le milieu de terrain d'1,72 mètre reste un joueur de classe, un vrai de vrai. Ce Ballon d'or vient récompenser la meilleure saison de sa carrière. Tout simplement.
Honoré mais aussi détesté dans son propre pays
Lors du Mondial en Russie, l'image de sa consolation par la présidente Kolinda Grabar-Kitarović après la finale perdue a été beaucoup commentée en Croatie. Et n'a pas manqué de diviser. Si Modric n'a rien à se reprocher sur le plan sportif, sa mise en cause par la justice pour des faits de détournement d'argent et de parjure ne passe pas chez tous ses compatriotes. Son changement de témoignage pour couvrir son ancien président au Dinamo Zagreb Zdravko Mamic - "parrain" du foot croate qui a notamment fait signer à Modric un accord l'obligeant à partager ses futures entrées d'argent lors de son transfert - n'a pas plu. Des inscriptions menaçantes avaient même été signalées sur le bâtiment ou la famille du joueur s'était réfugiée, dans la ville de Zadar.
Ambassadeur de luxe de son pays, les rapports de Modric avec la présidente croate sont régulièrement pointés du doigt en Croatie. Celle-ci est une proche de Mamic et entretient encore des rapports étroits avec lui. De quoi nuire à la réputation du joueur du Real, qui n'hésite pas à s'exposer en sa compagnie sur les réseaux sociaux.
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Plus fort que Suker
Mais l'ancien joueur de Tottenham (2008-2012) n'a que faire des on-dits. Ce lundi 3 décembre, il est entré dans la caste des plus grands. Un triomphe qu'il ne doit qu'à son seul talent. À 33 ans il montre également que, comme le bon vin, il est possible de se bonifier avec le temps. Aujourd'hui, Modric récolte le fruit d'un travail de longue haleine. Les Français, eux, continuent à courir après la sphère dorée depuis 1998 et le triomphe de Zinédine Zidane. Cette année-là, l'ancien coach du Croate au Real avait terminé devant... Davor Suker, autre légende des "Vatreni".
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