Auxerre se paye l'Ajax
Malgré les trois défaites, les supporters n'avaient pas délaissés les tribunes de l'Abbé-Deschamps. Un match de C1 en Bourgogne, c'est un rendez-vous immanquable pour tout fan qui se respecte. D'autant plus qu'Auxerre, qui restait sur trois victoires consécutives donnaient de réels motifs d'espérer. Appliqués en première mi-temps contre l'Ajax, les Auxerrois ont souffert jusqu'en fin de match pour s'imposer (2-1). Un quatrième succès en dix jours pour les Auxerrois après ceux contre le PSG, Nice et Bastia. Une victoire qui offre surtout une grosse bouffée d'oxygène après trois défaites en autant de matchs en C1. Le club de Ligue 1 se replace dans le groupe G même si une qualification reste très hypothétique. Mais le nul de l'AC Milan face au Real Madrid laisse présager les scénarios les plus fous pour Pedretti et consorts.
Dès l'entame de la première mi-temps (9e), Auxerre prenait la rencontre par le bon bout et Frédéric Sammaritano débloquait la situation grâce à une frappe dans le petit filet. Déjà auteur d'un doublé en Coupe de la Ligue contre Bastia, l'ancien de Vannes ne manquait pas ses grands débuts en Ligue des Champions. Défaits (2-1) au match aller, les hommes de Jean Fernandez réussissaient à surprendre d'entrée leurs adversaires.Si le dispositif de sécurité mis en place pour contre les hooligans néerlandais était impressionnant, la rencontre était tout aussi nerveuse sur le terrain. Slalomant entre les tacles rugueux de l'Ajax, Birsa fut très en vue durant la première période où il multiplia les incursions et les dribbles. La première mi-temps bien maîtrisée, allait s'achever sur ce court avantage pour les Auxerrois.
Aux retours des vestiaires la balance allait pencher en la faveur des joueurs de Martin Jol. Même si sur une frappe excentrée, Hengbart alertait le portier de l'Ajax, Stekelenburg, contre le cours du jeu. Mais la domination restait néerlandaise. A l'heure de jeu, Der Wiel adressait un centre précis et trouvait la tête de Suarez. La reprise de l'Uruguayen s'écrasa sur la transversale de Sorin. Le gardien auxerrois semblait battu.
Les offensives néerlandaises allaient se multiplier : De Zeeuw (66e), El Hamdaoui (69e). La fin de match fut des plus délicates, l'orage grondait au-dessus de l'Abbé Deschamps et ne tarda pas à exploser. En cinq minutes, la rencontre allait basculer. D'abord sur une première tête lobée d'Alderweireld, sauvée miraculeusement par Grichting sur sa ligne. Puis, sur le corner suivant, frappé par Suarez, où Alderweireld allait trouver le chemin des filets d'une tête décroisée. (1-1) et coup de tonnerre sur Auxerre qui laissait échapper un match pourtant globalement à sa portée. Mais les Auxerrois n'allaient pas pour autant baisser les bras. Repartant à l'assaut des cages adverses, Langil, bien lancé par Chafni allait redonner l'avantage aux siens dans un stade euphorique (84e). Auxerre a joué avec le feu mais s'impose finalement. Trois points qui laissent aux joueurs de Jean Fernandez la possibilité mathématiquement de se qualifier pour les 8e de finales.
Le Real qualifié en 8e
Le Real Madrid a arraché le nul dans les arrêts de jeu (2-2) chez l'AC Milan et par la même occasion sa qualification pour les 8e, passant tout près d'être corrigé par un doublé de l'inusable +Pippo+ Inzaghi (37 ans), mercredi lors de ce choc de la 4e journée de Ligue des champions. Entré à la 68e minute à la place d'un Pato bien pataud, Pippo a failli abattre le Real à lui seul, mais Pedro, servi par Karim Benzema, a rendu justice à la supériorité manifestée par le Real pendant plus d'une heure (90+4). Avec 5 points, le Milan devra lutter avec Auxerre (3 points), où il se rend le 21 novembre, et l'Ajax Amsterdam (4 points), attendu à San Siro pour la dernière journée. Le Real (10 points), est qualifié. Mission accomplie pour "Mou". Mais l'équipe de José Mourinho a failli payer cher de n'avoir pas su tuer le match. Pippo a signé deux buts chapardés +à la Inzaghi+. Il a d'abord profité d'une frappe de Zlatan Ibrahimovic repoussée par Iker Casillas (68), puis taclé dans le but une passe en cloche de Gennaro Gattuso (78). Il a rejoint l'Espagnol Raul en tête des meilleurs buteurs de l'histoire de coupes d'Europe (70 buts).
+Mou+, accueilli par un concert de sifflets réservé à l'homme qui a fait l'Inter, l'ennemi intime, champion d'Europe, n'est pas reparti battu. Il est reparti en grand vainqueur avec sa qualification en poche. Zinédine Zidane, à qui Mourinho a demandé d'être un lien avec l'équipe, plus spécialement en Ligue des champions, qui était en tribunes, aura apprécié l'orgueil des Madrilènes.
Les déclarations
Jean Fernandez (entraîneur d'Auxerre) : "Quand on voit le résultat de Milan-Real (2-2), il était impératif de gagner ce soir. On l'a fait et bien fait, même si on a souffert en seconde période. C'était important pour garder l'espoir. C'est bien de gagner un match dans cette poule prestigieuse, avec ces trois grands clubs. Sur les trois premiers matches, on avait de la qualité de jeu, mais ça a fini en défaites. On se disait que c'était plus facile de gagner contre l'Ajax que les deux autres. Si on a la chance de faire un bon résultat contre Milan, on peut leur passer devant."
Steeven Langil (attaquant d'Auxerre, auteur du second but): "Je ne suis pas hors jeu sur le deuxième but, car il y a un joueur néerlandais qui couvre. Si, à ce niveau, les arbitres ne sont pas capables de bien juger, c'est embêtant. Chafni a bien joué le coup, comme un voleur, et l'arbitre a laissé jouer. En ce qui concerne mon face-à-face avec le gardien, je n'ai pas repensé à celui de Milan, je ne me suis pas posé de questions. Sur le premier que j'ai avec Stekelenburg, il est plus prompt que moi, mais sur le deuxième, je ne me pose toujours pas de question et je gagne mon duel. Ainsi, j'ai effacé ma déception de Milan, et ça s'est joué au mental. Ce but, important puisqu'il nous donne la victoire, va me permettre d'évoluer. Pour l'équipe, ça nous laisse encore des possibilités pour la 3e place. Tout le monde disait que sans Jelen et Le Tallec blessés, ce serait difficile pour nous, mais on a relevé le défi, on a prouvé qu'on pouvait tenir notre place. Certes, l'Ajax a poussé en deuxième période, mais on a su trouver les ressources après leur égalisation."
Martin Jol (entraîneur de l'Ajax): "J'ai des sentiments mitigés. On voulait absolument gagner, mais le premier but a tout changé. On voulait égaliser, puis le deuxième but est arrivé. On n'a pas su finir les attaques comme il l'aurait fallu, et eux sont restés dangereux jusqu'au bout. Il nous manquait surtout les dernières passes, parce que même quand on jouait sur les côtés, ça n'avançait pas assez, et il n'y avait pas les centres nécessaires. On a un match contre le Milan, puis le Real, il va falloir qu'on fasse tout pour gagner ces deux matches, et on aimerait bien qu'Auxerre marque contre ces équipes pour avoir plus de chances de se qualifier".
Mounir El Hamdaoui (attaquant de l'Ajax): "Je pense qu'on méritait au moins le nul ce soir, car Auxerre n'a pas eu beaucoup d'occasions. Je pense qu'il y a hors jeu sur le deuxième but d'Auxerre, et sans cela, on aurait pu conserver le nul. Globalement, sur le match, la victoire d'Auxerre n'est pas imméritée, car ils ont été beaucoup plus présents qu'à l'aller. Pour ce qui est de la qualification, ce sera difficile, comme pour tous les matches en Ligue des champions, mais on a encore des chances, ne serait-ce qu'en faisant des nuls, car Auxerre aura des matches encore plus durs."
José Mourinho (entraîneur du Real Madrid): "C'est une partie importante pour apprendre, pour connaître la Ligue des champions. Car si nous commençons la deuxième mi-temps comme nous avons joué la première, ça peut faire 2 ou 3-0, au contraire on a failli perdre. C'est une bonne expérience pour mon équipe. Le plus important, c'est qu'elle a la mentalité pour accepter les prises de risques de l'entraîneur. En fin de match nous avions quatre attaquants et deux défenseurs, juste Sergio Ramos et Ricardo Carvalho derrière. Nous n'avons pas encore perdu, nous sommes déjà qualifiés, mais pas encore assurés de la première place du groupe."
Massimilano Allegri (entraîneur de l'AC Milan): "Il nous ont dominés, mais en seconde période ils ont beaucoup tenu la balle sans créer beaucoup, mais l'équipe ne s'est pas désunie et a attendu le bon moment, on est rejoints à quelques secondes de la fin. Je suis déçu de lâcher deux points à trente secondes de la fin. Inzaghi, à 37 ans, a toujours autant d'enthousiasme et la volonté de montrer qu'on peut compter sur lui, c'est un exemple pour tous. Quand il entre, il y a une atmosphère positive sur le terrain, il fait du bien mentalement. Il est hors-jeu sur le deuxième but? On a subi des épisodes défavorables dans d'autres matches."
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