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Une amende et beaucoup de soutien pour les Saoudiennes au volant

Les quelques Saoudiennes qui ont pris le volant samedi 26 octobre, malgré la pression du ministère de l'Intérieur, ont reçu des contraventions et un large soutien sur les réseaux sociaux.
Article rédigé par Alix Hardy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Faisal Al Nasser Reuters/Faisal Al Nasser)

Des centaines de voitures conduites par des femmes devaient défiler dans les rues saoudiennes, samedi 26 octobre. Jusqu'à la veille de l'événement, il semblait que la manifestation "Oct26driving", comme on la désigne sur les réseaux sociaux, serait tolérée par les pouvoirs publics, mais les militantes ont préféré ajourner le rendez-vous pour réclamer le droit de conduire pour les femmes.

Une douzaine de femmes ont pourtant décidé de braver l'interdit en conduisant sur la voie publique, comme Madiyah, qui n'agit pas uniquement pour "le besoin de se déplacer " mais comme "une façon de revendiquer les droits des femmes saoudiennes ".

Une femme ayant pris le volant à Riyad et une autre à Jeddah ont posté des vidéos de leurs exploits. 

Cette fois, ces "rebelles" ne risquaient pas d'arrestation : début octobre, le chef de la police religieuse a reçu pour instruction de ne pas arrêter les femmes conduisant sur la voie publique. 

"Six femmes au volant à Ryad ont été arrêtées par les policiers, qui leur ont infligé des amendes de 300 rials" (environ 58 euros), a déclaré à l'AFP le porte-parole adjoint de la police dans la capitale saoudienne, le colonel Fawaz Al-Mim. Chaque femme et son tuteur (père, frère, mari ou tout autre membre de la famille) ont dû "signer un engagement à respecter les règles en vigueur dans le royaume", a-t-il ajouté.

Les policiers ont également infligé des contraventions à deux conductrices à Jeddah et six femmes ont été interpellées dans la province orientale.

Une amélioration par rapport aux deux précédents rassemblements. En 1990, les femmes qui avaient défilé au volant à Riyad avaient été arrêtées et emprisonnées. En 2011, une Saoudienne, Manal Al Sharif, avait écopé de plus d'une semaine de prison pour avoir relancé le mouvement de "Women2Drive" en postant une vidéo d'elle-même en train de conduire sur Youtube.

Coups de téléphone du ministère

Samedi, les activistes avaient finalement annulé la manifestation prévue après avoir reçu des coups de téléphone du ministère de l'Intérieur leur demandant personnellement de ne pas prendre le volant ce samedi. "Comme il est clair que les autorités ne veulent pas de regroupement à une date déterminée, nous tentons de calmer les choses et de montrer que la campagne se poursuit, sans date fixe ", a expliqué la militante Mayssa Al-Amoudi.

#Oct26driving

A défaut de pouvoir investir la rue, la campagne pour le droit des femmes à prendre le volant se poursuit sur les réseaux sociaux. Une pétition avait recueilli plus de 16.000 signatures avant que le site oct26driving soit bloqué il y a deux semaines. 

 Sur Twitter, des femmes arabes du monde entier soutiennent les Saoudiennes à l'aide du mot-dièse .

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