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Où en est l'enquête sur l'accident de Michael Schumacher ?

Le parquet d'Albertville n'a pas communiqué d'avancée importante, mais des précisions sur ce que l'on savait déjà. Francetv info fait le point sur l'enquête.

Article rédigé par franceinfo
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Michael Schumacher skie à Madonna di Campiglio (Italie), en janvier 2006. (NPA / WENN.COM / SIPA)

Le procureur de la République d'Albertville (Savoie), Patrick Quincy, a tenu mercredi 8 janvier une conférence de presse pour détailler les avancées de l'enquête sur l'accident de ski de Michael Schumacher. Une première depuis sa grave chute, survenue le 29 décembre dernier. Francetv info fait le point. 

Une vitesse normale

La vitesse à laquelle skiait Michael Schumacher lorsqu'il a heurté un rocher de la tête n'est "pas un élément particulièrement important pour nous", a indiqué le procureur. Le commandant du peloton de gendarmerie de haute montagne de Bourg-Saint-Maurice, Stéphane Bozon, a ensuite expliqué que cette vitesse ne pouvait pour l'instant être estimée en kilomètres par heure, mais qu'elle correspondait à une "allure tout à fait normale sur ce type de terrain pour un skieur confirmé".

Selon le magistrat, le champion de Formule 1 évoluait à une distance comprise entre 3 et 6 m du bord de la piste balisée, pratiquant "une godille large" (un enchaînement de virages rapides), quand ses skis ont affleuré un rocher qui l'a fait chuter à 8 m de la piste. 

La vitesse de Schumacher pas encore définie avec précision, selon un gendarme (France Télévisions)

Des normes de balisage respectées

Les normes de balisage des pistes ont été "respectées" par la station de Méribel. De plus, Michael Schumacher "a choisi délibérément d'aller" dans la zone hors piste où il a lourdement chuté, a précisé le procureur.

Alors que certaines sources expliquaient que cette sortie de piste était destinée à aider une autre skieuse, le film récupéré sur la caméra fixée sur le casque du champion de Formule 1 ne montre rien de tel : "On ne le voit pas secourir qui que ce soit", a précisé le magistrat.

Des skis hors de cause

Les skis de location du champion de F1, "quasiment neufs, en parfait état", ne sont "pas la cause de l'accident", a ajouté le commandant du peloton de gendarmerie de haute montagne de Bourg-Saint-Maurice. En revanche, des traces relevées dessus montrent que Michael Schumacher a effectivement percuté un rocher.

Son casque et ses skis ont été envoyés à l'école nationale du ski et de l'alpinisme de Chamonix pour analyse. Les résultats devraient être connus dans quelques jours.

Vers un procès ?

L'enquête sur les circonstances de l'accident doit permettre d'établir d'éventuelles responsabilités tierces, mais il est peu probable que les assurances indemnisent l'ancien pilote. Elle doit notamment déterminer si Michael Schumacher disposait de suffisamment d'informations pour savoir où il se situait et donc sur les risques encourus dès lors qu'il évoluait hors piste. Le procureur de la République d'Albertville a précisé que la question de la "piste de fait", argument juridique qui ferait dudit tronçon un "faux hors-piste" susceptible d'induire le champion en erreur, allait être examinée.

Au-delà de la responsabilité de la station de ski, la pratique du hors-piste ne permet généralement pas d'être indemnisé par les assurances. "Tout dépend de son contrat, si tant est qu'il en ait un, mais faire du ski hors piste constitue généralement une exclusion", explique Stanislas di Vittorio, fondateur du comparateur d'assurances en ligne Assurland. "La responsabilité de la station est limitée à ce qui se passe sur les pistes."

Le procureur n'a pas voulu se prononcer sur d'éventuelles poursuites pénales. S'il devait y en avoir, elles porteraient sur "une faute d'imprudence" ou un non respect de la réglementation "notamment en matière de signalisation" reproché à l'exploitant de la station de Méribel, a-t-il cependant développé. "Mais nous n'en sommes pas là", a-t-il insisté.

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