OAK Racing dompte enfin Le Mans
"Nul n'est prophète en son pays." Qui mieux que le OAK Racing pour illustrer cet adage ? Installée dans le Technoparc des 24 Heures du Mans, l'équipe française avait dû abandonner sur le double tour d'horloge ces deux dernières années. En tête de la catégorie LM P2, l'écurie de Jacques Nicolet avait baissé rideau au milieu de la nuit, notamment trahie par son moteur Judd. De ces abandons, le team Rose et Noir a néanmoins appris. "Il y a un esprit sportif dans cette équipe donc lorsqu'on subit un échec, on en tire des enseignements", confirme le boss. Jugé en partie coupable, le motoriste britannique a été écarté au profit de Nissan, bien plus fiable sur une épreuve de 24 heures.
Deux abandons consécutifs au Mans
Engagée depuis 2007 en LM P2, la marque au nom de chêne (OAK en Français) a longtemps tourné autour d'une victoire dans la Sarthe. Avant ces deux coups de massue alors qu'elle menait la course, l'équipe anciennement nommée Saulnier Racing était montée sur le podium. En 2008, elle plaçait sur "la boîte" l'un des équipages les plus jeunes de l'histoire des 24 Heures du Mans, au sein duquel figurait un Chinois. Une première dans la mythique épreuve d'endurance.
Jeudi et vendredi dernier elle donnait une autre dimension à son aventure avec le double tour d'horloge en décrochant la pole position grâce à Olivier Pla sur sa Morgan-Nissan N.24. Pas assez pour émouvoir une formation trop habituée aux actes manqués sur le bitume manceau, malgré deux autres podiums en 2009 et 2010. Concurrencé par les Oreca et les Zytek, le OAK Racing a pourtant géré sa course de main maître. "Plus que la victoire, j'ai apprécié la manière. On a été devant du début à la fin", abonde Nicolet. Parti de la 7e position, la N.35 se permettait même de jouer les premiers rôles.
Un duel entre Morgan-Nissan
Leader de cet équipage, Bertrand Baguette a refusé de s'enflammer jusqu'au bout, préférant prier pour que la fiabilité soit au rendez-vous. Cette fois elle l'était. Les derniers adversaires écartés, les trios Pla-Heinemeier-Brundle (N.24) et Baguette-Gonzalez-Plowman (N.35) pouvaient se livrer un duel fratricide. Si le second équipage l'emportait finalement, peu importe. Désormais, OAK Racing sait gagner au Mans. "C'est une récompense pour tout le monde et une promesse pour l'avenir. Mais certainement pas un aboutissement", prévient Jacques Nicolet. L'appétit vient en mangeant. Après ce gros gâteau, celui de l'homme qui a racheté l'écurie française en 2006 paraît sans limite.
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