Vettel avec panache, Hamilton sans réussite
Comme souvent, le Grand Prix de Monaco a offert un spectacle remarquable. Les 78 entre les rails de la Principauté ont été à couper le souffle. Rien pourtant sur la grille de départ ne promettait une telle avalanche de surprises. Parti en pole position, Sebastian Vettel (Red Bull) semblait senvoler vers un succès facile. Il nen fut rien. Déboulonné de sa première place par Jenson Button (McLaren), grâce à une stratégie agressive aux stands, le pilote allemand ne doit son succès quà un pari osé : celui de ne sarrêter quune seule fois durant la course. Avec des gommes tendres à lagonie, il a été poussé dans ses derniers retranchements par Fernando Alonso (Ferrari) en fin de course. Une rivalité offrant dautant plus de relief à son succès, loin dêtre un cavalier seul comparé à ses victoires précédentes. Les trois pilotes ont terminé la course dans un mouchoir. De quoi espérer pour lintérêt de la suite de la saison et un éventuel resserrement en tête de la hiérarchie.
Alonso : « En ce moment, ce nest pas possible » (dêtre champion)
Mais un étrange sentiment a parcouru le paddock à lissue de la course. Aussi bien Lewis Hamilton (McLaren), deuxième à 58 points que Fernando Alonso (Ferrari), 5e (à 74 points) reconnaissaient que le championnat des pilotes était dores et déjà perdu. « Il est trop tard (pour gagner le Championnat) », a reconnu Hamilton, certainement aigri après ses nombreux accrochages en course. Même son de cloche du côté de la Scuderia : "En ce moment, ce n'est pas possible, a analysé Alonso. Il reste certes beaucoup d'épreuves à courir, mais si tu es 1 seconde derrière à chaque séance de qualifications et qu'il faut à chaque fois faire des stratégies étranges (...) c'est difficile". Une manière de rejeter la pression sur les épaules du pilote allemand ? Pas vraiment, tant Vettel se montre impressionnant lorsquil est en tête et en confiance. Plutôt un constat amer, après simplement six courses dun championnat qui en compte dix-neuf.
Dautres événements ont eu lieu dans lombre de ce trio incroyable. Le Japonais Kamui Kobayashi sur le circuit le plus exigeant a placé sa Sauber au cinquième rang. La plus belle performance de sa jeune carrière en F1. Un hommage aussi à son coéquipier, Sergio Perez, évacué sur une civière après son accident à la sortie du tunnel en séance de qualifications. Autre motif de satisfaction, les deux premiers points offerts par le brésilien Rubbens à lécurie Williams cette saison.
Mais tous n'ont pas quitté la Principauté avec le sourire. Mercedes, qui annonçait un redressement de ses performances avant le week-end a déçu. Si les performances de la WGP 02 sur la grille étaient en nette améloriation (Schumacher 5e et Rosberg 7e), elle a une fois de plus montré ses limites en course. Nico Rosberg a terminé à une anonyme 11e place tandis que son aîné, septuple champion du monde a dû abandonner suite à un incendie dans sa boîte à air. Une course à oublier.
Hamilton fait le spectacle. Peut-être trop
Une nouvelle fois rappelé à lordre par les commissaires de piste pour ses dépassements musclés sur Massa (Ferrari) et Maldonado (Williams), Lewis Hamilton était très remonté à la conclusion de la sixième manche de la saiso. "C'est une p... de blague. J'ai été voir les commissaires cinq fois en six courses cette saison (...) Massa m'a retenu en qualifications, j'ai eu la pénalité. Il m'est rentré dedans (en course). J'ai eu la pénalité. Ces pilotes sont ridicules. C'est stupide", s'est emporté le champion 2008. Interrogé sur les raisons de ces sanctions, Hamilton a ironisé : "peut-être est-ce parce que je suis noir. C'est ce que Ali G. (un comique britannique) dit". "Les gens veulent voir de la bataille. Mais tu te fais avoir en essayant de faire du bon spectacle, en essayant de dépasser. Honnêtement, si je sens que je suis arrivé trop tard, je lèverai ma main pour dire que j'ai causé un incident. Mais ce n'est pas le cas", a-t-il affirmé.
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