Quatre questions sur le halo, dispositif qui a sauvé la vie de Romain Grosjean
Le halo, c'est quoi ?
C'est un arceau fixé à la voiture, devant le volant et de part et d’autre du casque du pilote. Il est visible sur l’ensemble des monoplaces depuis 2018. Auparavant, les Formule 1 étaient “nues” à l’avant. A l’époque, ce nouvel élément avait déstabilisé pilotes et suiveurs, certains allant même jusqu’à regretter qu’on abîme l’esprit de la Formule 1 (voir plus loin).
Un prototype en acier a été testé avec succès en 2015 : il a résisté au choc d'un pneu de 20 kg envoyé à 225km/h par un canon. Au Grand Prix d'Autriche 2016, un Halo n°2, en titane, plus léger et résistant, est testé. Plus large, il améliore la visibilité des pilotes. A la fin de la saison 2016, tous les pilotes ont au moins pu faire un tour avec ce système.
Pourquoi le halo a-t-il été rendu obligatoire en 2018 ?
Le halo vient du besoin de protéger la tête des pilotes, en plus du traditionnel casque. L’idée est venue d’un double accident en 2009 : celui, mortel, d’Henry Surtees, tué par un pneu dans une course de F2 ; et celui de Felipe Massa en Formule 1, touché à la tête par un débris sur le GP de Hongrie. L’accident de Justin Wilson en Indycar en 2015 - tué par des débris - a fini de convaincre le GPDA (Association des pilotes) de réclamer un système de protection.
Le Halo a été proposé aux écuries en 2016. Mais les résistances à son instauration ont été nombreuses. Les phases de tests ont duré deux ans, pendant lesquelles les constructeurs ont même proposé un dispositif alternatif, tant le halo ne faisait pas l’unanimité au sein du paddock. Mais celui-ci s’est révélé désastreux, et faute d’autre, c’est bien le halo qui a été homologué pour la saison 2018.
Pourquoi le halo a-t-il été critiqué, voire dénoncé ?
"Presque toutes les équipes étaient contre, les fans sont contre, les pilotes ont majoritairement dit non, et pourtant il sera bien là la saison prochaine". Ce sont les mots de Romain Grosjean - lui-même - en 2018, en tant que président de l’Association des pilotes, quelques semaines après l’instauration du halo en F1. D’où vient cette inimitié des pilotes pour ce dispositif ?
D’abord, la plupart ont craint pour leur visibilité. Le halo est proéminent, et il prend racine dans le champ de vision des pilotes. "Quand je l'ai testé au Brésil l'an passé, je me suis senti mal à l'aise, avait estimé Romain Grosjean. J'essayais en permanence de me concentrer sur quelque chose devant moi et il y avait ce truc au milieu". Mais la pratique a globalement fini par les rassurer sur ce point. "Nous avons juste besoin d’apprendre à conduire avec, avait estimé le Français Esteban Ocon il y a deux ans auprès du Monde. Cela a certainement un impact sur votre visibilité, (…) mais les avantages en termes de sécurité sont importants. Je sais que certains fans n’aiment pas ça, mais je pense qu’ils s’y habitueront assez rapidement".
Le principal reproche des acteurs de la F1 vient finalement d’une crainte par rapport à "l’essence" de leur sport. "Le halo détruit l'ADN de la F1, avait déclaré l'ancien champion Niki Lauda. Le risque pour les pilotes est devenu minime". Le cockpit en partie fermé est ainsi vécu comme une trahison à l'esprit originel du sport. "Si vous carénez les roues ou si vous couvrez la tête des pilotes, ce n’est plus de la F1", assure un responsable d'équipe au Monde en 2018.
Pourquoi pense-t-on que le halo a probablement sauvé la vie de Romain Grosjean ?
L'enquête autour de l'accident de Romain Grosjean n'a pas encore eu lieu, et ses résultats jetteront toute la lumière qu'il faudra sur les circonstances et les éléments qui ont permis au Français de s'en sortir avec des blessures mineures. Mais les premières analyses d'images révèlent déjà un certain nombre de choses. Entre autres, que le fameux halo a tranché l'acier de la barrière de sécurité...et a ainsi évité un choc potentiellement fatal à Grosjean.
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"Le temps d'extraction de la voiture a été augmenté alors qu'un incendie ira toujours à la même vitesse", avait déploré Romain Grosjean à propos de l'instauration du halo sur les monoplaces. Ce dimanche, le temps d'extraction a été suffisamment court pour lui, et le halo lui a, peut-être, permis d'éviter le drame.
Dans une vidéo postée sur les réseaux quelques heures après l'accident, le pilote français donnait des nouvelles rassurantes, malgré des mains entièrement bandées, et en profitait pour remercier le halo...
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