Maldonado le matador !
Parti de la pole position, Maldonado a fait une course parfaite et résisté jusqu'au bout à Alonso, passé en tête pendant une bonne partie de la course, pour remporter la première victoire de sa carrière en F1 et la 114e (le 297e podium) d'une Williams en Grand Prix, mais la première depuis le Brésil en 2004. C'est la 5e victoire d'un 5e pilote différent, dans une voiture d'une 5e marque différente, depuis le début de cette saison. Ca promet pour la suite !
La course a été animée dès le départ, Maldonado tassant Alonso quasiment jusqu'au bout de la ligne droite des stands. Mais le pilote Ferrari gagnait ce bras de fer et s'emparait de la place de leader au freinage. A l'expérience. Derrière, Raïkkönen et Grosjean étaient attaqués par le pressant Rosberg et le Français se faisait logiquement passer. Michael Schumacher, Sebastian Vettel et les autres tentaient de suivre la cadence tandis que la McLaren de Lewis Hamilton, parti des stands suite à son déclassement des qualifs, entamait sa longue remontée vers le groupe de tête.
Grosjean tout près du podium
Perez (Sauber) était le premier à changer de pneus et la course s'animait de plus belle avec notamment l'accrochage entre Senna et Schumacher en bout de ligne droite qui condamnait les deux pilotes, rendant l'Allemand furieux. Bénéficiant des arrêts au stand dû à la dégradation des Pneus, Hamilton remontait provisoirement à la 4e place. Son coéquipier Jenson Button ne parvenait pas à s'extirper du cur du peloton.
Au 27e tour, Alonso s'arrêtait à son tour et Maldonado en profitait pour le passer au prix d'un tour agressif. Le pilote Williams, plus rapide, tentait d'accroître son avance peu avant la mi-course alors que de nombreux pilotes passaient en pneus durs. Alonso consolidait sa 2e place devant les deux Lotus, Hamilton, Vettel, Rosberg et Button, tout le gratin.
La fin de course se résumait à un duel épique entre Maldonado et Alonso. Le Vénézuélien résistait à la furia de la Ferrari.
Devant ses supporters, l'Espagnol effectuait un pressing forcené mais il restait dans le sillage de son rival à dix tours de l'arrivée. Derrière, Raïkkönen tentait le tout pour le tout en alignant les meilleurs tours en course. Grosjean restait à l'affût mais décroché pour le podium. Finalement, Pastor Maldonado triomphait en devançant deux champions du monde, Alonso et Raïkkönen. Du grand art pour le jeune pilote sud-américain (27 ans depuis le 9 mars) qui n'a disputé que 24 Grands Prix, le premier en Australie l'an dernier.
Réactions
Pastor Maldonado (VEN/Williams), 1er: "C'est une journée merveilleuse, incroyable pour moi et pour toute l'équipe. On a tellement travaillé ces derniers mois, course après course, et maintenant on est ici. Vous pouvez imaginer ce que je ressens. Je suis très fier pour mon pays, qui me soutient beaucoup depuis que je suis arrivé en F1. C'était une course très dure, aussi à cause de la stratégie, et je suis très heureux car la voiture était très compétitive dès le premier tour. Fernando a pris un meilleur départ que moi mais j'arrivais à suivre son rythme. C'était tellement serré, et je faisait tout ce que je pouvais pour conserver mes pneus, surtout les pneus arrière qui avaient tendance à se dégrader très vite. Nous avons fait une petite erreur lors du dernier arrêt au stand, mais ça n'a pas affecté notre performance. A la fin, Fernando était tout près de moi mais j'ai réussi à garder un petit écart avec lui et à contrôler".
Fernando Alonso (ESP/Ferrari), 2e: "J'ai encore pris un départ fantastique, car j'étais sur le bon côté de la piste. Après, on a bien anticipé les arrêts au stand, mais dans les derniers tours le comportement de ma voiture était un peu bizarre, elle manquait d'adhérence, surtout dans le virage numéro 7, et j'ai même failli me faire rattraper par Kimi (Räikkönen). Nous n'avons pas eu de chance, car j'ai été gêné par une Marussia qui a ensuite écopé d'une pénalité. Les pilotes doivent comprendre qu'il faut respecter les règles. Une pénalité, ce n'est pas beaucoup par rapport au fait que ça nous a peut-être coûté la victoire. Nous sommes quand même un peu surpris de la quantité de points que nous avons, et surpris par le résultat de ce week-end, même si nous étions confiants que nous avions réussi à améliorer notre voiture. Nous sommes arrivés ici optimistes sur ces évolutions mais notre rythme, tout le week-end, a été meilleur que prévu. Nous avons été rapides en qualifications et rapides en course. Malgré tout, je ne sais toujours pas où nous en sommes. Il faut encore attendre quelques courses pour que tout se stabilise. Je pense que nous sommes un peu au dessus de notre potentiel, et que d'autres sont un peu en dessous. C'est un peu bizarre, comme on l'a vu ce week-end. On va voir. Quand on sera premier et deuxième en qualifications, puis en course, on pourra dire qu'on a la meilleure voiture. La constance et la capacité à développer la voiture, c'est important, parce que deux dixièmes de seconde peuvent être synonymes de six ou sept places. Ce qu'on peut dire, c'est qu'on a eu un début de saison très difficile avec une voiture qui n'était pas compétitive du tout, mais au quart du championnat je suis en tête du championnat pilotes à égalité avec Vettel, donc nous pouvons être fiers. Peut-être pas si fiers de la compétitivité de notre +package+, mais on travaille là-dessus."
Kimi Räikkönen (FIN/Lotus-Renault), 3e: "Je suis un peu déçu, car je pensais qu'on serait plus forts en course. J'ai pris un très bon départ et j'ai eu l'occasion de doubler à l'extérieur, mais je manquais de vitesse à cet endroit-là. Mon premier relais était bon, mais je n'étais quand même pas assez rapide pour rester avec les leaders. On n'était pas assez rapides en début de course et c'est pour ça qu'on n'a pas pu se battre pour la victoire. On a changé de pneus au premier arrêt et ce n'était pas si mal ensuite, mais on était trop loin. Il n'y a pas de problème avec la vitesse de notre voiture, mais c'est si serré entre toutes les écuries que si on a le moindre petit problème, on peut perdre beaucoup. On n'aura pas forcément cette opportunité de gagner à chaque course, mais il va bien arriver un jour où on aura tout juste et où on pourra gagner, car notre voiture peut le faire, elle est bonne dans tous les domaines. S'il y avait eu 10 tours de plus, peut-être que j'aurais pu aller chercher la victoire."
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