Le malaise Vettel
En une course, Sebastian Vettel a remporté bien plus que 25 points. Il a rappelé à tout l'univers de la Formule 1 qu'il était le patron actuel sur les circuits. Tout simplement trop bon. La victoire australienne, devant Hamilton (McLaren) et Petrov (Renault) n'est pas venue seule, elle s'est accompagnée d'une véritable démonstration, reléguant son premier poursuivant, a près de 2 secondes à la fin du premier tour. La RB7, aérienne sur le circuit atypique australien, a purement et simplement ridiculisée la concurrence.
Ce succès s'accompagne du spectre des "années Schumacher", en 2003 et 2004, lorsque le Baron rouge affolait les compteurs, au point d'être sacré champion du monde à la mi-saison. La peur de voir Sebastian Vettel survoler la saison, et parallèlement l'intérêt des courses décliner, est grande. L'année dernière déjà, le championnat n'avait dû son suspens qu'à la faillibilité de l'écurie autrichienne. D'abord sur le plan mécanique, où Vettel avait été lâché par sa monoplace à différentes reprises (un écrou en Australie, une casse moteur en Corée du Sud). Puis, à cause de sa rivalité avec Mark Webber pour la prise de pouvoir chez Red Bull, menant les deux pilotes à l'accrochage en Turquie. Désormais champion du monde en titre, l'Allemand (23 ans) a pris l'ascendant sur son coéquipier aussie (34 ans). Plus sûr de son pilotage, plus expérimenté mais aussi plus en confiance car auréolé de son sacre, il évitera certainement les erreurs de jeunesse dont il a su se rendre coupable par le passé.
Hamilton : les différences entre les voitures commencent à apparaitre clairement
Cependant, la donne pourrait être redistribuée en Malaisie, sur le premier circuit "traditionnel" de la saison (contrairement à l'environnement urbain en Australie). Christian Horner, directeur de l'écurie championne du monde, se méfie d'ailleurs du réveil de la concurrence : "Ces gars-là (Alonso, Button et Hamilton) ne veulent pas être laissés pour compte et ils pousseront au maximum pour être aussi compétitif que possible." Surtout, il faudra composer avec des conditions météorologiques asiatiques : "Ici, il fait chaud et il pleut tous les jours, mais la question qui se pose, c'est quand et dans quelle quantité ? C'est là tout le problème", a commenté Vettel.
Du côté de la concurrence, hors de question de subir une pareille "fessée" qu'à l'Albert Park. McLaren, notamment, se sent prêt à jouer les troublions : "Après le rythme que nous avons montré à Melbourne, je pense que nous pouvons faire encore une bonne course en Malaisie. Albert Park (le circuit australien) est super, mais c'est sur un circuit comme Sepang que les différences entre les voitures commencent à apparaitre clairement", estime Hamilton.
En revanche, le vice-champion du monde 2010, Fernando Alonso (4e en Australie), espère un rapide regain de forme de la Scuderia Ferrari pour rivaliser avec les meilleurs. "On sait qu'on doit hausser notre niveau de performance, mais on sait aussi que finalement, le résultat final ne fut pas vraiment catastrophique", juge t-il. Michael Schumacher, poussé à l'abandon dès le 19e tour veut montrer tout le potentiel de sa Mercedes : "Il est beaucoup trop tôt pour nous éliminer. Tout le monde dans l'équipe reste positif et est d'humeur combative. Je m'attends donc pour nous à un meilleur week-end, un week-end sur lequel on pourra s'appuyer." Des promesses avant les résultats ?
La hiérarchie entrevue à Melbourne s'est confirmée vendredi matin lors des premiers essais libres à Sepang. Les Red Bull et les McLaren ont trusté le haut du tableau avec une mention spéciale pour Mark Webber, le plus rapide lors des deux séances. Avec un chrono de 1 min 36 sec 876/1000, l'Australien a devancé de 5/1000 et de 134/1000 les Britanniques Jenson Button et Lewis Hamilton (McLaren). 3e en ouverture de la saison, Vitaly Petrov (Lotus-Renault) n'a pas cherché la performance. Dernier de la première séance, le pilote russe s'est finalement calé au milieu du peloton tandis que Nick Heidfeld a pris la 8e place.
. 2e séance d'essais libres:
Mark Webber (AUS/Red Bull-Renault) 1:36.876 (moyenne: 205,983 km/h)
Jenson Button (GBR/McLaren-Mercedes) 1:36.881
Lewis Hamilton (GBR/McLaren-Mercedes) 1:37.010
Sebastian Vettel (GER/Red Bull-Renault) 1:37.090
Michael Schumacher (GER/Mercedes) 1:38.088
Felipe Massa (BRA/Ferrari) 1:38.089
Nico Rosberg (GER/Mercedes) 1:38.565
Nick Heidfeld (GER/Lotus-Renault) 1:38.570
Fernando Alonso (ESP/Ferrari) 1:38.583
Jaime Alguersuari (ESP/Toro Rosso-Ferrari) 1:38.846
Pastor Maldonado (VEN/Williams-Cosworth) 1:38.968
Rubens Barrichello (BRA/Williams-Cosworth) 1:39.187
Vitaly Petrov (RUS/Lotus-Renault) 1:39.267
Kamui Kobayashi (JPN/Sauber-Ferrari) 1:39.398
Sergio Perez (MEX/Sauber-Ferrari) 1:39.603
Paul di Resta (SCO/Force India-Mercedes) 1:39.625
Adrian Sutil (GER/Force India-Mercedes) 1:39.809
Sébastien Buemi (SUI/Toro Rosso-Ferrari) 1:40.115
Timo Glock (GER/Virgin-Cosworth) 1:40.866
Jarno Trulli (ITA/Team Lotus) 1:41.890
Narain Karthikeyan (IND/Hispania-Cosworth) 1:43.197
Vitantonio Liuzzi (ITA/Hispania-Cosworth) 1:43.991
Heikki Kovalainen (FIN/Team Lotus) 1:44.886
Jérôme d'Ambrosio (BEL/Virgin-Cosworth) N'a pas roulé
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