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Formule 1 : quatre questions sur le nouveau format inauguré à Silverstone

La Formule 1 teste ce week-end, à Silverstone, un format inédit avec une course sprint de 100 km qui précédera le Grand Prix dimanche.

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Valtteri Bottas et Lewis Hamilton lors du Grand Prix de Silverstone, le 9 août 2020. (XAVI BONILLA / XAVI BONILLA)

La Formule 1 n'avait pas connu une telle révolution en 71 ans d'existence. Elle teste à Silverstone, samedi 17 juillet, une formule inédite avec des qualifications le vendredi, une course sprint de 100 km le samedi, et une course le dimanche. En cas de succès, le format pourrait être étendu dans les années à venir. Mais la F1 veut rester flexible: "si cela ne marche pas, nous n'insisterons pas". Franceinfo:sport fait le point.

Quel est le concept ? 

Concrètement, ce format fait place à un nouveau triptyque : qualification - sprint - Grand Prix. La qualification classique, habituellement disputée le samedi, est avancée au vendredi avec une seule séance d'essais libres juste avant. Elle déterminera la grille de départ de la course sprint de 100 km samedi. Cette dernière, d'une durée d'environ trente minutes et précédée d'une séance d'essais libres, n'est pas sans enjeu puisqu'elle définira l'ordre de la grille de départ du Grand Prix du dimanche. Des points au championnat seront, en plus, distribués aux trois premiers du sprint (3 pts pour le 1er, 2 pts pour le 2e et 1 pt pour le 3e). Cela peut compter dans le duel au sommet entre Hamilton (Mercedes) et le leader actuel Max Verstappen (Red Bull).

Du côté de la symbolique, pas de podium à l'issue de ce sprint, qui reste réservé au Grand Prix du dimanche. Juste une parade pour les trois premiers avec le retour de la traditionnelle couronne de lauriers. Enfin, le dimanche, course normale (52 tours) avec à la clé 25 points pour le vainqueur, 18 pour le second, 15 pour le troisième...

Quels Grand Prix sont concernés ? 

A ce jour, seuls deux Grands Prix testent cette nouvelle formule : Silverstone, ainsi que Monza (10-12 septembre). Un troisième Grand Prix reste à confirmer. Il pourrait s'agir de celui du Brésil, si la situation sanitaire le permet. Sur un total de 23 dates lors de cette saison 2021, c'est encore à l'état embryonnaire. Car pour l'instant, il n'est pas encore question de l'instaurer lors de chaque week-end. Ni d'en faire une obligation dans les années à venir. Les organisateurs attendent de voir le succès que cette formule rencontrera... Ou pas.

Pourquoi créer ce format ?

La F1 ne s'en cache pas, elle cherche, selon Ross Brawn, le directeur technique et sportif du championnat du monde de Formule 1, "une meilleure couverture média avec des vendredis qui vont enfin prendre vie".  Il est vrai qu'habituellement, peu de spectateurs et téléspectateurs assistent aux essais libres ce jour-là. En Grande-Bretagne, l'horaire même des qualifications, en début de soirée (19h en France), a été choisi pour permettre au plus grand nombre d'y assister.

Surtout, depuis son rachat par les Américains de Liberty Media en 2017, la F1 cherche à rompre sa monotonie, à se moderniser et plaire à un nouveau public, plus jeune, via notamment les réseaux sociaux ou encore la série "Drive to Survive" sur Netflix. "Nous voulons voir si le sprint plaira davantage aux spectateurs, s'il permet de faire venir de nouveaux fans tout en conservant ceux de la première heure", appuie Ross Brawn, ancien patron d'écurie et ex-directeur technique de Ferrari.

Mais l'ingénieur britannique sait que cela passera forcément par une réussite sportive : le sprint va "apporter une saveur différente, sans stratégie d'équipes, sans arrêts au stand, sans gestion de carburant; trente minute de course pure avec seulement les pilotes impliqués".

Qu'en pensent les pilotes ?

Ce test ne fait pour l'instant pas l'unanimité et l'adhésion est loin d'être totale chez les pilotes. Lewis Hamilton, septuple champion du monde, ne place "pas particulièrement" de grands espoirs en cette nouveauté: "Ça va sans doute être une procession. Avec un peu de chance, il y aura des dépassements. Mais ce ne sera probablement pas très passionnant". 

Le quadruple champion du monde Sebastian Vettel est, lui aussi, peu conquis par ce nouveau format. "Pourquoi auriez-vous une pré-finale avant une finale ? Quel est l'intérêt de cela ? Je ne comprends pas", s'interrogeait le pilote d'Aston Martin il y a quelques semaines.

"La course, cela reste le dimanche", tranche même Jean Todt, président de la Fédération internationale de l'Automobile (FIA), qui n'est "pas un grand fan" du sprint et ne veut pas appeler ça une course. "Je ne pense pas que la F1 ait besoin de ça. Mais les gens veulent essayer, et nous pouvons le faire car cela ne va pas toucher à la course du dimanche. C'est juste une autre manière de déterminer la grille de départ, cela ne coûte rien d'essayer", expliquait l'ancien dirigeant de l'équipe Ferrari de F1 lors du Grand Prix de France.

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