Alonso, ce titre qui se refuse à lui
Dimanche à Interlagos, Fernando Alonso aura une mince possibilité d'être sacré champion du monde. Le pilote espagnol devra marquer au minimum 14 points (soit une troisième place) et espérer que Sebastian Vettel manque sa course. Une probabilité faible, qui a le mérite de délester la Scuderia d'un peu de pression et de la placer en position d'outsider. "Notre priorité est de monter sur le podium, pour le reste, nous n'avons plus notre destin entre les mains" reconnait-il. La situation est donc claire. Il faut faire mieux que Vettel, ce qui n'est arrivé qu'une seule fois lors des six dernières courses. Pire, la dernière fois qu'il avait marqué plus de 15 points que son rival, c'était en Italie, lorsqu'il avait terminé 3e et que l'Allemand avait dû abandonner à cause d'une casse de son alternateur.
De plus, l'état de la Ferrari ne pousse pas vraiment à l'optimisme. Qualifié 7e et 9e lors des deux dernières courses à Abou Dabi et Austin, il avait dû dépasser les limites de sa monoplace pour tirer son épingle du jeu (2e et 3e). Difficile de l'imaginer remporter la course dimanche tant la McLaren ET la Red Bull lui sont supérieures. Autant dire qu'il faudrait un miracle pour que Nando se pare d'une troisième couronne ce week-end. Si le titre devait lui échapper, ce serait la troisième fois que l'Espagnol butterait sur la dernière marche. A 31 ans, il court toujours derrière un troisième titre mondial.
Des fins de championnat en queue de poisson
Champion du monde 2005 et 2006 à bord de sa Renault (V10 puis V8), le champion espagnol semblait promis à un avenir doré en F1. A 25 ans, il était le plus jeune double champion du monde au volant de la meilleure voiture du plateau. Certains observateurs voyaient d'ores et déjà en lui le nouveau "Schumacher", un pilote capable de décrocher sept titres voire plus. Mais voilà, six saisons plus tard, le compteur du pilote espagnol est resté bloqué à deux unités, malgré tous ses efforts pour s'octroyer une nouvelle couronne. A deux reprises, l'Espagnol a laissé passer sa chance lors de la dernière course.
En 2007, lors de son unique saison chez McLaren, Alonso est encore en lice pour le titre, aux côtés de Lewis Hamilton. Kimi Raikkonen, distancé au championnat, ne fait que figure d'outsider. Au volant de sa MP4-22 flanquée du numéro 1, Alonso accuse quatre points de retard sur son coéquipier, Hamilton. Le titre est à porté de fusil. Malheureusement pour lui, la course est remportée par Raikkonen, devant son coéquipier Felipe Massa (Ferrari). Alonso perd le titre pour un petit point, et termine même troisième du championnat, à égalité de points avec Hamilton mais en retrait par rapport au nombre de victoire.
L'histoire se répète en 2010. Alors fraîchement débarqué chez Ferrari, Alonso est en lutte avec Mark Webber pour le titre. Il domine à la veille de la dernière course à Abou Dhabi l'Australien de huit points et se focalise sur sa course. Seul problème, en restant dans les roues du pilote Red Bull à cause de mauvais conseils de la Scuderia, il offre la victoire de la course sur un plateau d'argent à Sebastian Vettel qui le coiffe au poteau, pour quatre points au championnat.
Alonso pourra-t-il inverser cette tendance malheureuse au Brésil ? Rien n'est moins sûr. A moins qu'il reçoive un petit coup de pouce du destin... Wait and see.
LES DIFFERENTS CAS DE FIGURE
Vettel déclaré champion si:
- Il termine devant Alonso
- Il termine dans les quatre premiers
- Il termine 5e, 6e ou 7e et qu'Alonso ne gagne pas
- Il termine 8e ou 9e et qu'Alonso ne finit pas mieux que 3e
- Alonso ne finit pas mieux que 4e
Alonso déclaré champion si:
- Il gagne et que Vettel ne finit pas mieux que 5e
- Il termine 2e et que Vettel ne finit pas mieux que 8e
- Il termine dans les trois premiers et que Vettel ne finit pas mieux que 10e
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