De Buenos Aires à Buenos Aires, le parcours du Dakar 2015
Après le Pérou en 2012 et 2013, le Dakar restera du 4 au 17 janvier sur les trois pays sillonnés en 2014, l'Argentine, le Chili et la Bolivie. Pour sa deuxième année au menu, la patrie de Simon Bolivar ouvre cependant les bras à de nouveaux invités, avec le passage des autos, après les motos et les quads. Seuls les camions resteront côté chilien, pour ne pas abîmer le miroir de sel blanc d'Uyuni. Mêmes pays traversés, mais changement de format, avec retour au schéma des trois premières éditions "latinos" du Dakar: une boucle aller-retour depuis la capitale albiceleste, avec podium départ devant la Casa Rosada de la présidence argentine.
Si le Dakar n'a donc pas encore d'escales au Brésil ou au Paraguay, ces nouvelles frontières à l'étude, il n'a pas renoncé à se frayer de nouveaux espaces à l'avenir. "On a des contacts en Colombie et en Equateur qui sont assez favorables à une expérience avec nous", a ainsi confié à l'AFP le Français Etienne Lavigne, le directeur de l'épreuve, en marge de la présentation de l'édition 2015 à Paris: "Mais après, il faut réussir à assembler les pièces du puzzle"
Plus haut que le Mont Blanc
Pour cette grande "traversée sud-nord ou nord-sud" rêvée par le Dakar sud-américain, il faudra donc attendre. Mais les paysages sont déjà là, des paysages lunaires de l'Atacama aux dunes d'Iquique en passant par les pistes de la Ruta 40 argentine, une fois passées les pentes de la Cordillère des Andes, franchie par le Paso de l'Acay, à 4970 m. Plus haut que le Mont-Blanc ! Mais les concurrents n'auront pas le temps d'admirer le panorama, avec ces étapes marathons désormais obligatoires, y compris pour les autos et les camions, qui en étaient dispensés depuis 2005.
Et qui dit étape marathon dit bivouac en autonomie, entre concurrents, sans assistance, y compris pour les pilotes vedettes: "Il y en a ça ne va pas les faire marrer!", sourit Etienne Lavigne. Autour de 9.200 km pour les motos et autos, dont quelque 4.600 de spéciales, avec notamment 781 km de lutte face au chronomètre pour l'étape reliant Uyuni au Pacifique chilien avec pour épilogue la descente vertigineuse de la dune géante d'Iquique: les 414 véhicules sur la ligne de départ au bord du Rio de la Plata ne graviront pas tous cet "Everest des sports mécaniques" voulu par Etienne Lavigne. L'odyssée sera difficile pour tous les concurrents, y compris les "petits nouveaux" chevronnés de Peugeot.
Du Mans à l'Atacama
Onze victoires pour le Français Stéphane Peterhansel, dont six dans sa première vie de motard, cinq pour Cyril Despres, toutes sur KTM en moto, et une pour le "Matador" espagnol Carlos Sainz, ancien champion du monde des rallyes WRC: la marque au Lion a choisi des cadors pour tenter de détrôner les Mini du tenant du titre espagnol Nani Roma ou du Qatarien Nasser Al-Attiyah. Objectif du constructeur français, avec ses 2008 DKR: renouer avec son glorieux passé forgé lors du Dakar africain.
De 1987 à 1990, Peugeot est alors invincible, avec ses Finlandais Ari Vatanen et Juha Kankkunen. Mais derrière les pilotes d'écuries et ce duel BMW - Peugeot qui devrait éclipser un peu le reste de la compétition, ce sont les amateurs qui feront encore la magie du Dakar. 665 concurrents au départ, venus de 53 pays différents, avec pour la première fois des invités d'Inde, de Nouvelle-Zélande et de Taïwan. Et parmi les bizuths cette année, un certain Romain Dumas, le Français vainqueur des 24 Heures du Mans 2010 sur Audi. Une reconversion hardie, reconnaît Etienne Lavigne, "comme un skipper de la Coupe de l'America qui se lancerait dans le Vendée Globe !"
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