Au bout du cinquième set, Murray s'en sort une nouvelle fois devant Bourgue
Tempête sous un crâne. Andy Murray se fait des migraines depuis le début de ce Roland-Garros 2016. Perturbé par la pluie, mis à mal par Radek Stepanek et dans les cordes par Mathias Bourgue, Andy Murray est toujours debout. C'est là l'enseignement le plus important de ce début de quinzaine pour le numéro 2 mondial. Lui, le co-favori du "French" est encore en lice. Toujours est-il qu'il va devoir faire mieux lors du troisième tour, face à Ivo Karlovic, le grand serveur croate.
Des airs de gladiateurs à la "PHM"
Du mieux, il y en a eu lors de la première manche, largement maîtrisée par le Britannique (6-2). Pour son troisième jour de suite avec un match, Murray fait parler la poudre. Le match met du temps à réellement démarrer, sans doute Mathias Bourgue (22 ans) était impressionné par son premier match sur le Philippe-Chatrier.
Sans doute aussi a-t-il décidé de lâcher les chevaux à partir de la deuxième manche. Disons-le tout de suite, il a fait douter Murray. Pas suffisamment pour se qualifier mais suffisamment pour enflammer le Central. Avec ses faux airs de Paul-Henri Mathieu, autant dans le jeu que dans l’attitude et le physique, Bourgue saoule son adversaire de grands coups droits ravageurs complétés par des amortis inspirées. Sur sa chaise, Andy Murray n’en finit plus de se demander ce qui arrive au 164e joueur mondial. Bourgue égalise à une manche partout et ce n’est pas fini.
Murray étourdi
Quand on vous dit que Murray a douté, l’énorme double faute qui offre le break à Bourgue dès le premier jeu du troisième set, en est une preuve irréfutable. Ce break, l’Avignonnais s’y accroche en étant le patron sur son engagement. Trouvant des zones fabuleuses en coup droit, il oblige Murray à varier comme jamais. Le double vainqueur de Grand Chelem se traîne sur le court. Comme à son habitude, son "body language" laisse penser qu’il va céder mais dans sa tête, Murray est bien plus fort. Sur l’ocre en revanche, Bourgue agit en maître et se régale d’amortis et de lobs. Un revers long de ligne coup de canon lui permet de conclure la troisième manche (6-2). Le central est évidemment debout. Murray regagne sa chaise, tête basse, il cherche des solutions, et va les trouver.
Le coeur et la tête
Malheureusement pour Bourgue, le premier jeu du quatrième set marque un tournant. Touché physiquement, il ne parvient pas à prendre le service de son adversaire qui, lui en revanche, breake dans la foulée. Le ver est dans le fruit. Les courses du 164e joueur à l’ATP sont moins précises, moins rapides, les fautes se multiplient et Murray, qui est passé du tee-shirt noir au blanc comme dans un signe qu’il a fait le vide, en profite. La double faute, c’est cette fois Bourgue qui la commet pour offrir le set au Britannique.
Le scénario est écrit à l’avance, le physique a flanché. Cependant, la tête prend le relais. Il en faut pour résister à un Murray bien décidé à finir. Menant 5-1, le dauphin de Djokovic, voit le Français revenir jusqu’à 5-3 et 15-30 sur son engagement. Mathias Bourgue lâche ses dernières forces, celles que le court central lui permet encore d'avoir. Ses coups droits et ses revers puissants laissent planer l'espoir. Mais Murray n’est pas le premier venu et s’en va l’emporter sur un ultime coup gagnant. Il peut montrer son cœur le Britannique, il en a eu beaucoup.
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