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Renaud Lavillenie a sauté aux Mondiaux de Londres avec un bout de ménisque en moins

Troisième et médaillé de bronze aux derniers Mondiaux de Londres, Renaud Lavillenie a connu une saison et une préparation galère. La faute à une chute à moto en octobre et un petit bout du ménisque extérieur du genou droit cassé. Opéré quelques jours plus tard, le champion olympique 2012, est revenu, dans une interview à L'Equipe, sur cette saison perturbée.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

La blessure et l'opération

Nous sommes mi-octobre à Magny-Cours (Nièvre), Renaud Lavillenie, dont la moto est l'une des grandes passions, participe à une course d'endurance de trois heures : "Le samedi [...] je tombe sur la droite, presqu'à l'arrêt. Je sens une petite douleur au genou mais je finis la course. [...] J'ai passé une IRM : un petit bout du ménisque extérieur était cassé", explique le perchiste à L'Equipe. Quelques jours plus tard, il est opéré à Clermont mais décide de ne pas en parler. "Il faut le remettre dans le contexte. Le 15 octobre, on est encore à bloc sur le pleureur qui s'est fait siffler à Rio, alors que personne n'a rien compris à l'ampleur de ce qui s'est passé, explique-t-il. Mais bref... J'ai toujours assumé ma passion de la moto et la prise de risque qui va avec. Or je savais que si j'en parlais, ça allait me retomber dessus. Donc ça ne servait à rien de le dévoiler tant que je ne voyais pas ce que j'étais capable de faire."

La préparation

Cette blessure au genou a entraîné de nombreuses conséquences pour Lavillenie. "Le problème, c'est que ça a généré un déséquilibre gauche-droite, parce que je compensais. Et je me suis fait une première blessure au quadriceps gauche à la Réunion, rapporte le champion français. [...] En avril, notamment, en arrivant aux États-Unis, j'avais le genou comme une patate, ç'a été mon record de ponction". Les problèmes s'enchaînent encore en juin, à un mois et demi des Mondiaux: "Et à Turku (Finlande, le 13 juin), mon bas du dos s'est raidi. [...]. Bilan, Lavillenie est en retard et va même connaître une séance cauchemardesque, chez lui, à quelques jours de la compétition. "Dix jours avant Londres, je fais une séance catastrophique, je ne vaux rien, même pas de quoi gagner les Championnats de France juniors."

Les Mondiaux de Londres

A Londres, Renaud Lavillenie se qualifie sans souci pour la finale mais souffre encore énormément. "Le lendemain des qualifs, la veille de la finale, il m'a fallu trois heures avec Dim. Et le soir de la finale, avec le froid, mon dos était au plus mal. Il ne s'est réchauffé qu'au fil des sauts...". Pourtant, en finale, Lavillenie se surpasse. "Au fond de moi, je me savais capable de “matcher” pour l'or". Et effectivement, le Français est dans le match. Il passe 5,89m et est à deux doigts de l'exploit à 5,95m. De la frustration ? Un peu mais pas tant que ça. Je peux être frustré mais je dois surtout être fier, pose-t-il. Combien de mes concurrents seraient venus et seraient montés sur le podium ? J'assume entièrement ce qui m'est arrivé. J'ai payé ma connerie. Mais, au plus mal, j'ai fait un des meilleurs concours de ma carrière. Je n'ai jamais été aussi près de gagner le titre mondial".  

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Le futur

A la fin de saison, Renaud Lavillenie va se reposer et il assure qu'il sera de nouveau opérationnel pour la prochaine. "Je n'ai plus de séquelles. Quand je reprendrai l'entraînement, le 1er novembre, ce sera sur des bases saines", rassure Lavillenie. Il aura d'ailleurs des ambitions très élevées puisque le médaillé de bronze à Londres ne vise rien d'autre que le "record du monde". Celui-ci lui appartient déjà depuis son saut à 6,16m à Donetsk le 15 février 2014. 

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