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Euro-Mondial, un monde d’écart pour les Français à Pékin

Deuxième nation européenne au classement des médailles à Zurich lors de l’Euro-2014, l’équipe de France s’apprête à débuter les championnats du monde 2015 à Pékin. Un an après son record de 23 médailles récoltées en Suisse, ses chances de faire sauter la banque en Chine sont beaucoup plus réduites.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"Ce n’est pas le même niveau. Il y a le niveau europe, mondial et ensuite olympique." Leslie Djhone, champion du monde en 2003 et  d’Europe en 2006 du 4x400m sait que briller sur un Euro n’a pas la même valeur qu’aux Mondiaux. "Le contexte est très différent", ajoute Stéphane Diagana, consultant France Télévisions et champion du monde en 1997 et d’Europe en 2002 sur 400m haies. "Dans certaines disciplines, l’ajout des athlètes des continents américains, africains, asiatiques et de l’Océanie, cela ne change pas grand-chose à la hiérarchie. Dans d’autres, c’est très différent." Pour Djhone, "dès les séries, il faut envoyer. Les séries se gèrent comme une finale. Ce n’est pas toujours facile de se mettre dedans, surtout lorsqu’on court à 8-9h du matin. L’intensité est beaucoup plus forte." Favori l’an dernier pour la victoire à l’Euro sur 800m (fini à la dernière place), Pierre-Ambroise Bosse estime que, pour lui, "la pression est moindre" lors des Mondiaux.

Pour Stéphane Diagana, c’est d’abord dans la tête que cela se joue : "La dynamique de conquête est plus forte dans les esprits pour un championnat d’Europe. Plus d’athlètes peuvent prétendre décrocher quelque chose." Et de détailler cette idée : "Aux Mondiaux, malgré les ambitions, il y a l’obligation de réalisme qui s’impose à tout le monde. En tennis, le 40e mondial peut battre le 10e. En athlétisme, cela n’arrive jamais, sauf en cas de chute. Quand l’objectif initial est d’atteindre les demi-finales, on ne peut pas prétendre au podium." Sans ambitionner la médaille, il y a donc peu de chances de la décrocher, selon lui. Cela n’empêche pas le dépassement de soi : "Pour moi, il y a une dynamique de l’excellence, qui peut s’appliquer à tout le monde. Cela va au-delà du résultat pur."

Plus de pression à cause des absents

A Pékin, la pression pourrait néanmoins être omniprésente sur les membres de l’équipe de France. Sans Mekhissi, Lesueur, Tamgho et Diniz blessés et donc forfaits, "cela enlève trois chances de médailles, voire d’or", souligne Stéphane Diagana. "Leur absence sera un handicap, et cela va en plus ajouter de la pression sur les autres prétendants aux podiums. Il y aura donc une ambiance particulière, et une pression  plus grande sur les leaders. Cela va changer la dynamique collective." Pour Leslie Djhone, ces absences peuvent être une chance pour d’autres : "Cela peut permettre à d’autres d’émerger à ce niveau."

Dixième nation mondiale à Moscou en 2013 (4 médailles dont une d’or), 18e à Daegu en 2011 (4 médailles dont 1 d’argent), 20e à Berlin en 2009 (3 médailles dont 1 d’argent), 24e à Osaka en 2007 (2 médailles en argent), l’équipe de France rêve de battre son record dans un championnat du monde. Son meilleur résultat, c'est 8 médailles. C’était arrivé à deux reprises, en 2003 à St-Denis et en 2005 à Helsinki. Les Français s’y étaient classés respectivement 3e et 5e au classement des médailles, avec à chaque fois 2 titres, 2 en argent et 4 en bronze. Le cap est fixé pour les Bleus.

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