Zurich: Soumaré prend désormais la ligne droite
Avant, Myriam Soumaré voyait le 100 mètres comme un échauffement au 200, sa distance préférée. Mais ça, c’était avant. "Elle vient (aux Championnats d’Europe) pour gagner le 100 et le 200 m", dévoilait son entraîneur Hubert Rochard dans l’Equipe dimanche. Sur la piste de Zurich, sa protégée a joint les actes à la parole de son coach. Tout en maîtrise, la médaillée de bronze de Barcelone sur la distance a stoppé le chrono à 11’’03 en séries. Meilleure performance en carrière égalée. D’autant plus impressionnant qu’elle avait déjà réalisé ce temps à Monaco il y a moins d’un mois. "C’était important pour moi d’avoir le meilleur temps aujourd’hui (Dafne Schippers, 2e, a fait 11’’10), lâche la Parisienne dans un sourire. Parce que les chronos d’il y a deux semaines ne comptent plus. Les filles voient que je suis là".
Soumaré: "Athlète pro à 100%"
Soumaré a bien changé. Fini l’athlète dilettante au potentiel incertain. Désormais, elle veut tout casser. "J’ai travaillé dur cette saison. Il n’y a pas eu beaucoup de repos. Avant, j’allais en meeting pour travailler la technique. Maintenant, j’y vais pour un chrono. Je suis désormais athlète pro à 100%", tranche la championne d’Europe du 200 mètres il y a quatre ans. A l’origine de cette métamorphose, ses entraîneurs Olivier Darnal et Hubert Rochard ont dû convaincre Soumsoum qu’elle pouvait prendre du plaisir sur 100 mètres. Une mission accomplie au prix de quelques ajustements techniques. "Elle n’était pas très à l’aise donc elle avait tendance à partir fort pour essayer de se détacher et elle se faisait reprendre dans les vingt derniers mètres", raconte Darnal.
Soumaré sous les 11 secondes?
A voir ses yeux gourmands à l’idée d’avaler ses adversaires en demie (18h20) puis en finale (20h25) demain, l’époque où elle n’aimait pas la bagarre est révolue. "Je voulais mettre la pression dès les séries. Je suis attendue, il faut montrer que tout va bien". A 27 ans, Myriam Soumaré ne se cache plus. Ses coaches la voient passer sous les 11 secondes rapidement. Dès les deux prochaine course à Zurich ? Oui, à en croire l’intéressée. "J’avais peur du faux départ donc j’ai retenu les chevaux. Et quand je ne casse pas, ça veut dire qu’il m’en reste. Là je n’en ai pas eu besoin, je n’ai pas été alertée, donc j’en ai gardé. Je n’ai pas gaspillé beaucoup d’influx nerveux". Tant mieux, car la médaillée de bronze des derniers Europe en salle ne s’imagine pas sur le podium avec son chrono référence. Et surtout pas en or.
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