France: Les Bleus de Zurich plus forts que ceux de Barcelone ?
La méfiance est de mise. A l’heure des pronostics, les acteurs de l’équipe de France d’athlétisme convoquent les aléas du sport et de la compétition de haut niveau pour ne pas se prononcer. "On aimerait faire aussi bien qu’à Barcelone (18 médailles). On a même plus de possibilités et si on a de la réussite, ça pourrait faire une grande fête, se risque Bernard Amsalem, président de la Fédération française d’athlétisme. Pour tirer le frein à main aussitôt. Mais comme le dit Ghani (Yalouz, DTN) c’est rare que l’on ait de la réussite dans les grandes compétitions".
Vingt-cinq Français dans le top 5 européen de leur discipline
L’équipe de France qui démarre ses Championnats d’Europe aujourd’hui avec vingt-cinq athlètes tricolores figurent au top 5 des bilans européens de leur discipline. "La génération de Barcelone est encore là et il y en a une qui rêve de devenir celle de Zurich, reprend Amsalem. Il y a ceux qui ont fait leurs preuves et des jeunes qui ont envie de les rejoindre".
Difficile d’imaginer Lavillenie, Mekhissi, Lesueur, Lemaître, Vicaut, Soumaré et le relais 4x400 repartir les mains vides. "Cette équipe de France m’a vraiment fait bonne impression. Il n’y a qu’à voir les bilans européens de l’année, s’enthousiasme Stéphane Diagana, consultant France Télévisions. C’est très rare d’avoir une équipe de telle qualité, elle est très très belle". Pour autant, l’ancien champion d’Europe du 400 m haies ne voit pas la marque de Barcelone tomber. Au moins, pas celle que l’on pourrait croire. "On a sûrement encore plus de chances de titres qu’en 2010 (8 médailles d’or). Le record est jouable à ce niveau-là, mais le record de médailles peut-être pas".
Yalouz: "C'est une équipe jeune et elle a la pression"
Arrimés à de solides leaders ayant fait leur preuve au niveau international et habitués au costume de favori, les Bleus savent qu’ils auront quelques titres à fêter. Mais quid des jeunes Martinot-Lagarde et Bosse ou de Billaud, qui n’ont jamais abordé une compétition dans cette position ? "C’est une équipe jeune et elle a la pression avec la razzia de Barcelone dont les médias parlent à longueur de temps. J’essaie de dédramatiser en leur disant que ce n’est que du sport. Essayons d’oublier 2010 pour ouvrir une nouvelle page", exhorte Yalouz. Au sein même de la délégation tricolore, le sujet divise. "Il faut nous souhaiter des Championnats comme ceux de Barcelone", réclame Pascal Martinot-Lagarde. "Non, je pense qu’il faut arrêter de parler du passé. On a des choses à écrire et une belle histoire à vivre", lui répond du tac au tac son camarade Pierre-Ambroise Bosse.
Pour le Nantais, le record ne peut être un objectif en soi à Zurich. "Pour faire un record de médailles, il faut d’abord des podiums individuels. Donc on doit penser égoïste et être focalisé sur soi, pour un court instant au moins. Si on fait mieux que 18 médailles, ça nous fera sûrement quelque chose. Mais on ne pense pas à ça pour notre Championnat". Pour sa part, Bernard Amsalem "sera surtout attentif au classement européen selon le tableau des médailles ". Il faudra certainement neuf ou dix médailles d’or aux Bleus pour le dominer. Evidemment, ce serait un record.
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