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Athlétisme : comment les relayeuses françaises ont été disqualifiées

Elles sont montées sur le podium et se sont vues remettre la médaille d'argent. Trois heures plus tard, les athlètes françaises du 4x100 m ont été déchues de leur deuxième place.

Article rédigé par franceinfo
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La Française Céline Distel-Bonnet en larmes après le relais 4x100 m féminin aux Mondiaux d'athlétisme de Moscou (Russie), le 18 août 2013. (OLIVIER MORIN / AFP)

Le coup est rude pour les coureuses françaises, comme pour l'athlétisme tricolore. Le relais 4x100 m dames a perdu sa médaille d'argent remportée aux Mondiaux d'athlétisme de Moscou, dimanche 18 août. Une disqualification d'autant plus douloureuse que les relayeuses ont eu le temps de célébrer leur victoire. 

Acte I : une course haletante

Dans les starting-blocks de la finale du relais 4x100 m, dimanche, les quatre relayeuses françaises ne partent pas forcément favorites. La composition (Céline Distel-Bonnet, Ayodélé Ikuesan, Myriam Soumaré et Stella Akakpo) est élaborée relativement tard, selon Le Monde : "Le 4x100 m féminin n'est pas inscrit dans la première liste des sélectionnés pour Moscou."

La course démarre difficilement. Les Françaises doivent se mesurer au relais jamaïcain, soutenu par la grande favorite Shelly-Ann Fraser-Pryce. Première dans la course, Céline-Distel Bonnet donne tout et se blesse. Le passage de relais entre Ayodélé Ikuesan et Myriam Soumaré (2e et 3e) est difficile, comme en témoigne le ralenti. Dans le quatrième couloir en partant de l'intérieur, les deux coureuses se passent alors le bâton hors de la zone.

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Finalement, la jeune Stella Akakpo arrache la seconde place du podium dans les derniers 100 mètres et la France remporte la médaille d'argent en 42'73 derrière la Jamaïque.

Acte II : une célébration dans le doute

Les Françaises exultent à l'arrivée de la course, mais les commentateurs sportifs doutent déjà. Patrick Montel, de France 3, fait part de son scepticisme dans les secondes qui suivent l'arrivée : "Il faut qu'on revienne sur le virage de Myriam, ça a dû être stratosphérique." Pendant quelques instants, le doute plane dans le stade Loujnicki. Même Myriam Soumaré reconnaît un passage de relais difficile : "J'étais dans une position que je ne connaissais pas du tout, en deuxième vireuse. J'avais toujours l'habitude d'être au départ." 

Mais les interrogations cessent lorsque les Françaises montent sur le podium. "On va se souvenir de Soumaré, radieuse, d'Akakpo à ses côtés, un brin intimidée, qui ne réalise pas ce qui lui arrive", rapporte L'Equipe. Après la remise des médailles, elles se rendent en conférence de presse

Acte III : une réclamation de la Grande-Bretagne

Arrivée quatrième, la Grande-Bretagne saisit le jury afin d'analyser le passage de relais litigieux. La Fédération internationale d'athlétisme annonce alors la disqualification des tricolores – plus de deux heures après la fin de la course.

La France fait appel de la décision, non pas sur le fond, mais sur la forme, comme l'explique Bernard Amsalem, président de la Fédération française d'athlétisme : "Nous ne contestons pas la faute technique effectuée à l'occasion du passage d'un relais, mais la décision tardive des juges qui ont, dans un premier temps, validé le podium et laissé se dérouler la cérémonie protocolaire." 

Les sprinteuses françaises doivent rendre leurs médailles. Les Américaines prennent ainsi la deuxième place, et les Britanniques la troisième.

Acte IV : "un cauchemar" pour les relayeuses

La pilule est d'autant plus dure à avaler que l'équipe française est connue pour compenser ses lacunes en sprint par une technique de passage de relais imparable, comme l'explique Nicolas Cerbelle, journaliste sportif au Figaro.

Bernard Amsalem dénonce lui "un procédé humainement scandaleux et indigne du corps des officiels techniques internationaux". Sur Europe 1, la coureuse Céline Distel-Bonet a encore du mal à y croire : "C'est pas possible ! C'est un cauchemar. La médaille, on l'a toutes, là, dans nos affaires. Elle est là ! Et en fait non ! C'est un petit peu difficile à vivre." Une fin amère pour une compétition où la France a décroché quatre médailles.

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