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Arthaud, Lenglen, Longo : Les 10 sportives françaises qui ont ouvert la voie

Glorieuses aînées de Laure Manaudou, de Pauline Ferrand-Prévot ou d’Amélie Mauresmo, elles ont contribué à populariser non seulement leur discipline, mais aussi le sport féminin dans sa globalité. Ce samedi, à l’occasion de la deuxième édition des 24h du sport féminin, francetvsport.fr revient sur les parcours des dix plus grandes pionnières tricolores.
Article rédigé par franceinfo
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Suzanne Lenglen

Pionnière parmi les pionnières, Suzanne Lenglen a marqué l’histoire du tennis de son empreinte, et l’un des courts de Roland-Garros de son nom. Sacrée aux championnats du monde sur terre battue (à Saint-Cloud) dès ses 15 ans, pendant la Première Guerre mondiale, elle a régné sans partage sur le tennis mondial entre 1919 et 1926. Sept années durant lesquelles la "Divine" n’a perdu qu’un seul match en simple, pour six titres à Wimbledon, autant de sacres aux Internationaux de France, et un triomphe aux Jeux olympiques 1920. Précurseur dans le jeu, Lenglen l’était aussi dans les tenus des tenniswomen : elle portait des robes plus courtes, dévoilait ses bras, ses chevilles. Décédée en 1938 d’une leucémie foudroyante, à l’âge de 39 ans seulement, elle restera à jamais la première diva du tennis féminin.

Colette Besson

Avant Marie-Josée Pérec, seule athlète française triple championne olympique, il y a eu Colette Besson. La "petite fiancée de France" a réalisé l’un des plus beaux exploits du sport français en finale du 400 mètres aux Jeux olympiques de Mexico, en 1968. Devant toutes les favorites, elle y avait décroché, à 22 ans, une improbable médaille d’or en établissant un nouveau record d’Europe. Cette incroyable performance ne sera suivie ‘que’ par une breloque en argent lors des championnats d’Europe l’année suivante (battue par une autre Française, Nicole Duclos), mais sans Besson, jamais le 400m ne sera devenu à ce point une discipline emblématique de l’athlétisme féminin.

Laura Flessel

"La guêpe" est et restera longtemps la superstar de l’escrime français, au même titre que Jean-François Lamour chez les hommes. Six fois championne du monde, son statut de pionnière est encore accentué par sa victoire à l’épée aux Jeux de 1996, où l’arme faisait sa toute première apparition olympique. Elle avait décroché deux nouvelles médailles (argent et bronze) à Sydney (2000) puis Athènes (2004), poursuivant sa carrière jusqu’aux Jeux 2012 où, à 40 ans, elle mettait un terme à sa carrière. Le choix du Comité olympique, qui l’a désignée porte-drapeau pour ses dernières olympiades, à Londres, est révélateur de l’aura de Flessel sur le sport français. 

Marielle Goitschel

A 16 ans, elle était la plus jeune championne du monde du combiné. A 18 ans, elle était championne olympique du slalom géant. A 20 ans, elle décrochait l’or mondial sur les deux spécialités, puis défendait victorieusement ses titres à 22 ans, rajoutant en plus dans son escarcelle l’or sur la descente. Un an plus tard, elle prenait sa retraite. Mais ces sept années de compétition, entre 1962 et 1968, ont suffi à permettre à Marielle Goitschel, talent précoce au caractère bien trempé, de se constituer le plus beau palmarès du ski alpin féminin français. 

Florence Arthaud

Dans une discipline majoritairement masculine (sur 91 skippers au départ de la dernière Route du Rhum, 87 étaient des hommes), "a petite fiancée de l’Atlantique" est une magnifique exception. Lancée dans sa première "reine des transatlantiques" en 1978, du haut de ses 21 printemps, la Francilienne connaîtra la consécration douze ans plus tard. Elle battra d’abord le record de la traversée de l’Atlantique nord à la voile en solitaire (jusqu’alors détenu par Bruno Peyron). Puis, déjouant tous les pronostics, elle remportera fin 1990 la Route du Rhum, quatrième du nom. A l’image de la Britannique Ellen Mac Arthur, seule autre navigatrice à avoir réussi pareil exploit, Florence Arthaud a ouvert aux femmes une nouvelle voie dans la course en mer.

Michèle Mouton

En décrochant quatre manches de championnat du monde des rallyes et un titre de vice-championne du monde en 1982, Michelle Mouton a été l’éléphant dans le magasin de porcelaine qu’est le sport automobile. Même après ses 13 années d’activité couronnés de succès, entre 1974 et 1986, la Française a promu comme personne les femmes dans la discipline : elle a créé la Race of Champions, a présidé la commission Women & Motor Sport ou, plus récemment encore, la direction de la sécurité à la WRC. Pilote au tempérament bouillonnant qui lui a valu le surnom de "beau volcan noir", elle reste, à ce jour, l’unique femme à avoir remporté des épreuves de WRC.

Marinette Pichon

Meilleure buteuse de l’histoire des Bleues (81 buts en 112 sélections !), Marinette Pichon a largement contribué à populariser le football féminin en France, dont elle est aujourd’hui le symbole. Révélée à Saint-Memmie, club où elle a passé dix saisons et qu’elle a propulsé en première division, l’attaquante tricolore est aussi devenue la première star française à évoluer aux Etats-Unis, en signant à Philadelphie en 2002. Une année lui avait suffi à être élue meilleure joueuse du Championnat. Son sens du but (38 réalisations en 2005 !) a également fait le bonheur de Juvisy, champion de France 2006. Si l’équipe de France a pris une nouvelle dimension depuis quelques années (4e à la Coupe du monde 2011), c’est aussi grâce à son ancienne icône.   

Jeannie Longo

Jeannie Longo

Du palmarès ou de la longévité, qu’est ce qui fascine le plus chez Jeannie Longo ? Toujours en activité à 56 ans, la native d’Annecy avait obtenu son premier titre de championne de France à l’âge de 21 ans... Trente-cinq printemps et 59 titres nationaux plus tard (!), elle est toujours là. Son palmarès est étourdissant : un sacre et quatre podiums olympiques, 13 triomphes et 26 podiums aux championnats du monde, sans oublier 38 records du monde. Un règne étouffant dont Pauline Ferrand-Prévot, championne du monde en septembre dernier, semble aujourd’hui la digne héritière.

Roxana Maracineanu

Jusqu’en 1998, aucune Française n’avait réussi à surpasser le gratin de la natation mondiale. Jusqu’à Roxana Maracineau. Cette année-là, la native de Bucarest marque l’histoire de son sport en remportant à Perth la finale du 200m dos, enchaînant derrière avec l’or sur la distance aux championnats d’Europe 1999, puis l’argent aux Mondiaux de Sydney en 2000. Laure Manaudou, évidemment, mais aussi Camille Muffat plus récemment, ont suivi le sillon qu’elle a tracé.

Myriam Lamare et Anne-Sophie Mathis

Si la boxe féminine française est encore peu médiatisée (elle n’a été sacrée discipline olympique qu’en 2012…), Myriam Lamare et Anne-Sophie Mathis ont tout fait pour inverser la donne ces dernières années. Les deux Tricolores cumulent onze titres de championnes du monde (sept pour Lamare, quatre pour Mathis) et leur rivalité a marqué les esprits, même du grand public. En 2006, le duel entre les deux championnes a même été élu combat féminin de l’année.

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