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Arrossamena, dans les patins du père

L’équipe de France attaque la dernière ligne droite de sa préparation avant les championnats du monde(30 avril – 15 mai). Avant de s’envoler pour la Slovaquie, les Bleus affronteront ce dimanche le Canada pour un match de prestige. Une rencontre forcément particulière pour Nicolas Arrossamena, fils d’hockeyeur, originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Article rédigé par franceinfo
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Saint-Pierre-et-Miquelon, ses 6345 habitants, ses 5° de moyenne annuelle et un sport, le hockey-sur-glace. Une température qui tombe à -10 ou -20° en hiver ne laisse pas trop le choix, « en hiver, on fait du hockey à Saint-Pierre » reconnaît Nicolas Arrossamena. A 21 ans, le joueur de Grenoble en Ligue Magnus, originaire de l’archipel était plus ou moins prédestiné. « Une bonne partie des enfants saint-pierrais font du hockey. Mon père en faisait également », raconte celui qui a chaussé les patins pour la première fois à l’âge de 3 ans et demi. Il a suivi l’exemple paternel qui a porté les couleurs des Brûleurs de Loup de Grenoble durant la saison 1985-1986. Après des journées de détection, il débarque en Isère « en première année cadet ». « Durant la détection, j’avais connu des joueurs qui jouaient à Grenoble, je voulais les revoir », explique-t-il simplement. Sur les bords de l’Isère, l’attaquant reste sur une saison pleine sur le plan individuel (cinquième pointeur de son équipe, mais aussi meilleur buteur avec 12 réalisations), mais décevante du point de vue collectif. « On a connu pas mal de moins bons moments, on est sorti tôt en playoffs (défaite au premier tour à Villars-de-Lans, ndlr). On a souffert de grosses blessures, on aurait pu aller plus loin » regrette-il. Entre l’arrivée au poste d’entraîneur de Jean-François Dufour en lieu et place de Mats Lusth, et un effectif renouvelé, il n’y avait « pas encore de stabilité », ajoute le numéro 90 des Brûleurs de loup. 90 pour son année de naissance, Nicolas est jeune mais ses performances sous le maillot isérois, lui ont déjà ouvert les portes de l’Equipe de France.

L’aventure en Bleu de Nicolas Arrossamena débute en septembre 2010 à l’occasion de rencontres amicales contre la Pologne. Lui qui s’était promis depuis sa première sélection de participer à « tous les regroupements » est à une semaine d’un premier championnat du monde avec les séniors après trois disputés chez les jeunes (moins de 18 ans et moins de 20 ans). « J’ai un petit peu de pression, même si ce sentiment devrait faire place à la joie et au bonheur de jouer cette compétition. C’est quelque chose d’énorme, il n’y aura que des grosses équipes » s’enthousiasme-t-il. « On va essayer de se maintenir et de gagner le maximum de matches », avoue-t-il lorsqu’on lui demande l’objectif des Bleus lors de ce rendez-vous. Dans son groupe, la France affrontera la Suisse, la Biélorussie et … le Canada, les champions olympiques en titre. En guise d’hors-d’œuvre, Français et Canadiens se chaufferont sur la glace de Bercy ce dimanche. « Ca va être grandiose, ce sont des joueurs que je regarde depuis tout petit. C’est en participant à ce genre de rencontres que l’on s’améliore » a confié l’attaquant des Bleus. Cet admirateur du Canadien de Montreal aurait d’ailleurs pu tenter sa chance, lui le Saint-Pierrais, chez le voisin, mais il a préféré l’Hexagone « pour bénéficier de l’ouverture sur l’Europe et finir (ses) études ». Il a regardé à la télévision les débuts de Stéphane Da Costa, jeune français parti goûter à la NHL (championnat Nord-Américain) chez les Sénateurs d’Ottawa. « Je suis très heureux pour lui, avoue-t-il. C’est une très bonne chose pour le hockey français, cela prouve que les hockeyeurs tricolores ont du talent », déclare-t-il.

Titulaire d’un BEP et d’un Bac pro en plasturgie, travailleur à mi-temps à côté de son activité sportive, Nicolas, qui a resigné pour deux ans à Grenoble, espère se faire « une bonne place dans la Ligue Magnus (championnat de France de Hockey, ndlr) », avant d’évoluer à l’étranger, « pour voir du pays ». Si sa carrière ne fait que débuter, il entend « aller le plus loin possible et rester dans le monde du hockey » lorsqu’il aura raccroché les patins. Encore une fois, son père ne devrait pas être loin puisque l’attaquant tricolore le concède volontiers, « (il) l’appelle tout le temps pour les grosses décisions ». « Il a toujours fait les bons choix pour moi », conclut-il. Jusqu’ici, écouter son père lui a plutôt réussi…

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